Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

651 ':Remontrance de Meffire Ff'anfois de Bofquet; "65i une penfion , qui n'a pas la capacité na- dame de Fontevrault, l'ordre établi par turelle & légitime de pofféJer un béné- l'églife pour la dillinélion des revenus , lice. La diHinélion des biens & cles a été troublé. Nous reconnoiffons les perfonnes qui compofent Je Clergé fé- mérites finguliers de madame de Fonte– culier & régulier, n'ell pas fi grande par vrault ; mais nous ne croyons pas que fa nature, & par les Joix de J'églife, fa dignité, quelque illullre qu'elle foit, que celle qui fépare les clercs & les biens la puiffe rendre capable d'avoir des pen– eccléliafiiques des religieufe~ & de leurs fions fur des bénéfices, que l'églife dé~ revenus. Toutefois on voit que l'ordre fend de donner :i d'autres perfonnes monallique en tout-à-fait déchu de foR qu'aux hommes, & aux clercs. Nous ancienne fplendeur, depuis que cette fommes perfuadés , S1RE, qu'après que maxime de droit a été violée, qui or- Votre Majellé aura fait une férieufe ré– donne que les biens réguliers feront flexion fur l'étrange confufion qui arri– baillés aux réguliers, & les biens fécu- veroit de cet exemple, qui n'en a point liers aux féculiers, & que par l'intro- de femblable en toutes fes circonfian– duélion des commendes, il a été per- ces , & les conféquences dangereufes mis aux clercs féculiers d'avoir des bé- qui s'enfui\'roient de cette nouveauté in– néfices , des portions , ou des penfions connue aux fiecles paffés. Elle révo– monachales. Sur cette exemple n'avons- quera ce brevet , & fermera la bouche nous pas eu fuiet de craindre que fi la à ceux qui lui en voudraient demander dillinll:ion des bénéfices & des revenus, de femblables : elle ne continuera plus fondée fur la différence des fexes & des fa priere au Pape pour obtenir cette gra– fonétions, était une fois ôtée , la con- ce : auffi Sa Sainteté en a déjà confidé– fufion ne fe gliffit peu à peu dans l'é- ré l'importance, & la jugeant contrai– glife , & les droits , que la nature & la re au droit commun , & aux bonnes piété ont établis étant bleffés, les fonc- mœurs, en a furfis l'expédition fur les tians eccléfilfiiques & facerdotales ne infiances que notre affemblée lui en a vinffent peu à peu à fe mêler & à fe faites. confondre avec facritege, & à être mé- Mais, S1RE, après que J' églife aura ob– prifées avec impiété. Notre crainte nous tenu cette jullice de Votre Majellé, que eûr paru vaine, fi nous n'eullions recon- fes revenus ne foient pas diminués par nu par l'expérience du paffé qu·un Je retranchement de ces pcnfions , quel exemple fuflit pour faire changer en avantage en retira·t-elle fi ces biens lui coutume une chofe, quelque irréguliere font enlevés par la violence de ceux qui qu'elle fait en fon commencement. Ce abufent de leur autorité? La caufe de qui a été donné une fois à quelque per- cette plainte nous touche d'autant plus fonne digne de groce , & qui merite fenfiblement, que c'eft une des plus ru– qu'on la difpenfe de la rigueur des loix, des atteintes qui ayent été données à la ouvre le chemin à l'importunité de plu- liberté de J'églife. Celles que nous vous fteurs autres, qui par cliverfes voies, & avons repréfentées , ont été plutôt des fans aucune raifon , font multiplier les furprifes que cles injures faites à deffein. exemples. La coutume étant ainfi une La main innocente & facrée de Votre fois établie, elle prefcrit contre Je droit, l\.1ajetlé avoit concouru contre fon inten– quelque réfillance qu'y faffe l'églife; & tian au coup qui avoit fait la bieffure; par l'artifice , & plr l'autorité des per- mais celle liant nous allons nous plain– fonnes intéreffées, d'une erreur envieil- dre, ell une pure violence, qui a fur– lie il s'en fait une nouvelle loi. Après monté par fa malignité la force de re· que les digues font rompues, on ne peut medes que votre jufiice y a voulu ap– empêcher que les torrens n'innondent la pliquer. ~am pagne ; , & les bornes des, champs Le lieur de la .Ba_llide , , pourvu. ca– e!•nt e~levees, on ne connott plus la noniquement depuis dix anneesdupr1eu– d1fünét1on des domaines. Le fujet qui ré d'Azerac clans le diocefe de S. Flour, nous donne cette crainte à préfent, e!l n'en a ·pu jouir par les empêcheme~s !rop confidérable, & la matiere trop que Je lieur cle Canillac de Dienne lut a importante pour demeurer dans Je filen- donnés. C'eft en vain qu'il a eu recours ce : car nous avons appris avec douleur, à Ja jufiice pour en obtenir la jouiffance: ~M , que par un brevet accordé à ma· en vain cette jullicc a prononc~ en fa http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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