Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

Remontrance Je Mejfire Franfois de Bofquet, 64'1 ,,.,4T quiell le (ymbole des biens (pirituels; & en ont été bldTées. Pour jouir des rc· celle de l'eau, qui eft l'image des biens venus ecclélia ftiques , il faut être clerc temporels: auffi a·t-elleété toujours éga· pour le moins; & quelle en la clérica· lement jaloufe de confervcr fa libené cure de ces nouveaux penlionnaires? en la difpenfation de ces deux fortes de Dirons-nous qu'une perruque poudrée, biens. & bouclée avec artifice. ou une longue Si l'églife a cru fa libercé bleffée par cl1e1•dure flottJnte fur les épaules, foie l'érabliffement de ces penlions, de quelle leur tonfurct eccléliallique? Un cafquc douleur ne doit-elle pas être touchée, fera-t-il leur bonnet? Une cuiraffe, ou voyant la profulion honteufe que la plu· u•1c cote-d'armes, feront-elles la fauta· pan des penlionnaires font des revenus ne de leur humilité , ou le furplis de en des ufJges profanes ? A peine les ec- leur innocence? Les cartes & les dés, clélialliques peuvent faire ,teurs fan~- ou les armes fouvent trempées dans le tians, n'ayant pas de quoi encretenir fang chrétien , feront· ce le breviaire leur vie. Les temples pleurent leur n_u· qu'ils doivent avoir dans les mains? Les di té & leur folitude : les pauvres pér1f- camps & les armées , ou les paroles im– fent par le défaut des alimen! qui leur pures\& les blafphemes des foldats & fane dus , & cette défolation déshonore des goujats fe font entendre de toutes l'<glife, parce que les pentionnaircs s'en' parts , feront· ce les temples & les graifTent de fes biens , qui font ôtés aux chœurs où ces clercs chanteront des prêcres , aux pauvres & aux autels: au louanges à Dieu pour les biens que l'é· lieu des prieres & des facrifices qui re- glife leur donne? En vérité li ce font des concilieroient le monde à Dieu , !'on clercs, ce ne peuvent être que des clercs voit avec horreur les idoles du luxe, de d'armes que, )'églife ne connaît point• la vanité & de la cruauc~, encenfées & qu'elle ne fouffriroit pas dans l'ordre des parfoms des autels, qui provoquent de fcs canons au nombre des portiers, la colere divine au lieu de l'appaifer: des balayeurs de fes temples, & des fan· cet abus parut li horrible à Louis le- neurs de fes cloches qu'après un chan· Jutle votre pere. de triomphante mé- gement de vie, & une févere pénitence. moire, qu'il crut ne pouvoir pas mieux L'ég!ife a fes foldats, mais ils ne combat– couronner lei viétoires que Dieu lui te nt que contre les vices, & ne fe fer· avoit données Tur · l'hérélie , ni mieux vent point d'autres armes que des armes affermir la liberté qu'il venait de ren- lj>irituelles pour furmonter les démons. dre à l'c'glife par la valeur de fes ar- Toute autre milice, quelque jutle qu'elle mes , qu'en défendant par fes ordon- fait, etl irréguliere pour nous, & ne nances de l'an 1629. de mettre des pen- peut s'accorder avec notre milice célef· lions fur les évêchés & fur les bénéfi- te. Nous efpérons donc , S1RE, que ces ayant charge d'ames. Nous ne dou- Votre Majefié fera revivre en nos jours tons pas , S1RE , que Votre Majellé cet efprit religieux de vos ancêtres, qui n'eût fuivi ces traces glorieufes, li elle écoutant la voix plaiDtive de l'églife par n'en eût été détournée par les défordres la bouche de nos prédécefTeurs , lui fi– de Con état, auxquels nous attribuons renc rendre les biens & les revenus que les penlions qui ont éré établies contre la confulion des temps avait fait p~ffer le droit commun. Nous les regardons , dans les mains des gens de guerre. Nous S1RE, non point comme des graces de efpérons que Votre Majetlé ne fouffrira Votre l'vlajellé , mais comme des efforts point que J. C. fait contraint de parta· que la violence des armes a fair fur va- ger fes biens avec Bélial , par l'emploi tre jullice , fur la fainteré de vos inten- qui en ell fait en des ufages profanes; tians, & fur la fageffe des confeils qui & que le fervice des aurels, & la nour· vous ont allitlé. Nous les regardons riture des pauvres & des clercs ne fera comme des avortons malheureux de ce point diminuée µu ces penlions irrégu· monflre de la guerre qui leur a donné la lieres. Nous efpérons que ce que I'E· nai!fance: en ~~et,, il ne faut que con- glife Gallicane a rejené, & que vos pré· fiderer la qu1_lite d une grande partie des déceffeurs ont défendu, ne paffera peine perfo~nes qui Jes one reçues, pour dé- pour légitime ; & que d'une chofe pro· c.ou_v~1r en meme ~emps quelle en a été hibée par vos ordonnances , & par les l 11r1g-'1e, & combien les loix de l'églife arrêts de vos juges exécuteurs de vos http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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