Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

3 ·~ 5 Remontrance de Monjieur !'Angefier ; ; eu toujours envers la religion & l'égli~e dilicar_ion ;, & ce.~en.dant qu'un bon ordre cJtholique, laquelle de r~ut fon pouyo1r fo1r -~etabh en 1cghfe. il a r.mplifiée & confervee , a acquis le C cil la cau~e pour laquelle., SIRE• titre de T. C. & l'a rranfmis à fes fuc- nous avonsrant mllamment req,111s & plus ce1lèurs jufqu'à vous , S1RE, qui êtes le inlb1:nment encore nous requerons , & cinquantc-huitieme. S. Ambroife écr,i.- r~quere;on~ tant q~e nous pourrons fou– v;rnt à Gratian, Emi::ereur, attell:e qu 11 p1rer, a.Dieu & a vous, la pubh.cJt1on n'y a titre qui exorne plus un Monarque du concile de Trente, & la refbtut10~ des & Empereur, que celui de Très-Chrétien. éleél:ion~ aux églifes !-" m~nall:eres. Cette Cette religion catholique a été an- publica11on du concile n ell: par nous re– ciennement fi inviolablement gardée ès quife pour vous exciter avec les autres Gaules, que fainr Hilaire_, en f?n _livre princes. catholiques à fa guerre, tcour des Synodes con,tre les Ariens , e~nt les meu~trir & facc.Jger ~~ux qui font our– Gaulois ~tre rres-heureux & tres-glo- voyes de la vraie rel1g1on ; car non par rieux , lefquels retenant en leur conf- force , ains par fainre doélrine & exem– cience & profe1lion fa foi parfaire & pie de bonne vie , nous defirons les rap– apollolique , jufqu'alors ignoraient les peller & réduire en la bergerie de Jefus– fymboles de la foi écrits parce qu'ils Chrill:, lequel nous Cavons n'être venu n'Jvoient eubefoinde la lettre, puifqu'ils en ce monde pour perdre, mais pour :ibondoient en l'efpcit; ni au1ll de !'of- fauver les ames de cous ks hommes• fice de la main pour écri_re ! attendu r.our lefqu,cls il _a épa;idu fon erécie~x que par leur bouche ils faifo1ent con- Sang ; & a fan 1m1tat1on ne ferions dif– fefiion à leur falur de ce qu'ils croyaient liculté , quand il en feroit befoin , d'cx– en leur cœur. pofer nos propres vies pour la réfipif- Aujourd'hui, pour le démérite de nos cence & falut de ces pauvres abufés. péchés , cette Gaule autrefois tant conf- Mais nous requérons ce faint concile rance & unie en foi , dl: miférablement être publié , pour rétablir & maintenir agitée & déchirée , non feulement par une vraie·, fainte, enriere & affurée dif– diverfité d'opinions , mais auffi par di- cipline, laquelle efl: tant nécerfaire & fi verfiré d'exercices de religion. Ainfi , importante à l'églife, c'efl-à-dire, à un SIRE, erreur & fchifme ont occupé va- royaume chrétien comme efr le vôtre • tre royaume ; chofe mal-propre pour que faint Cyprien n'a fait difficulté d'é– mainrenir votre peuple en amitié & con· crire, qae cette difcipline garde & re– corde , s'il ell vrai ce que Nazianzene tient l'efpérance & la foi d'un chrétien, écrit en fa premiere Oraifon de la Paix, le conduit au chemin de falur, nourrit Qu'il n'y a rien qui plus concilie & uni Ife le bon naturel des perfonnes , leur en– enfemble les vrais Cerviteurs de Dieu , feigne la vertu , les fait conrinuellc– qu'une même opinion en la religion : ment vivre & demeurer avec Dieu & comme au contraire n'y a chofe qui rom- Jefus-Chrifl, les rend jouirfans des pro– pe plutô~ ~es amitiés que diverfe opinion meffes c~Ienc,s & loyers divin~ : cel~i en la religion. qui la fuit , s apporte falut ; qu1·1a me- SrRE, Vous avez trouvé par expé- prife & rejette, s'apporte mort & dam– rience, que la force & les armes ont eu nation. bien peu ou point de puiffance pour alfou- Ce faine concile de Trente, convo– pir & faire cerfer ce fchifme qui trouble qué, arfcmblé, & parachevé à la grande votre état : aufii à la vérité, en rel dé- inllance & pourfuire de tous les prin– (ordre, la force d~s hommes efl an re- ces catholiques, & entre les autres, de mede incertain , quand on lairfe pullu- vos ayeuls & Pcre - Rois très-carholi– Jer & croître les caufes du fchifme & ques, & très-vertueux , la mé·moire deC– des erreurs, qui font les abus & péchés qut:ls efl: en éternelle bénédiél:ion , a énormes _fourenus en l'églifc. Par quoi très-bien pourvu pa1 Ces confl:itutions • faut avoir recours au remede qui ell cer- que cette difripline fans fraude & illu– tain & affuré ; favoir , ell:· que d'une part fion puilfe être enriérement gardée & & d'autre, vos fuJets , Celon le précepte 1naintenue en l'églife. de l'Apôtri:, pourfui~ent les chofes qui Saint A~g_ullin fort à propos com– font de paix, & qu ils gardent les uns parc les hereriqucs aux mouches , lef– envers les autres, les chofes qui font d'é- quelles importunément & opiniiu'~ http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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