Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

.,l l '.Archevêque de Sens. M. DC. LVI. cantons Ill des cités de la terre , felon l'efprir de coutes les hérélies, que pour ravir Je ciel avec violence, felon l'é- vangile de J. C. · Que diroi· je , SIRE , de la hardidfe avec laquelle ils ofent prétendre à cou– res fortes de charges & de gouverne– mens ? Er qu' ell devenue en cette ren– contre la réferve li j udicieufe du feu Roi, & cette pratique fi ordinaire de refofer au fceau , & à la lignature les provilions de ceux qui n'étlnt pas abfo– lument exclus des charges pu les édits , l'étaient indireétemenr par la Cage con– duire de ce gnnd prince, qui favoir fort bien que J' orgueil étant le fondement de l'hérélie, il n'y avoir point de meilleur moyen pour la détruire que d'humilier les hérétiques en les éloignant des digni– tés & des honneurs de fan royaume ; & néanmoins vous nous permettrez , SIRE , de le dire à Votre !'11aje!lé. Nous avons vu avec beaucoup de peine le gouvernement du Limofin fortir des mains d'un des plus confidérab!es de nos prélats , pour être mis dans celles d'uneperfonne illu!lre de cette religion; & le Clergé de ce royaume qui prend part à toutes les viétoires de Vocre Ma– jellé & à taures les aétions généreufes des officiers qui la fervent avec autant de fuccès que celui-là , n'a point cru pourtant devoir fe taire en cette rencon– tre ; & la fincériré de fan amour pour l'état, n'a pu étouffer la voix de fan zele pour l'églife. Que ferait-ce donc , SIRE, li mon– fieur de la Mouffaye obtenait ce qu'il prétend , & devenait lieutenant de Vo– tre Majellé en Bretagne ? Cette pro– vince qui n'a jamais foufferc de gou– verneur hérétique , ne ferait-elle pas expofée à un grand péril? Quel alfoiblif– fement n'y pourrait-on pas appréhender pour la religion catholique , fi une per– fonne qui y a déjà tant d'autorité , & par fes amis , & par fes grands biens, y tenait un rang fi avantageux ? Sans dou– te, StRE, l'on aurait fujet de tour ap– préhender, & Votre Majellé nous per– mettra, s'il lui plaît , de lui dire que nous avons rai fan de croire que c'e!l pour pou– voir tout entreprendre qu'ils s'efforcent de faire obtenir des charges & des em– plois aux plus conlidérables de leur par– si; comme c'ell par la même rai fan qu'ils OAt p(ÏS OCCilUOn dilnS !es deinieis uou- b!es de f~~ti~er, contre la. défenfe por• tee pu l edit de pacificatton de 1616. Clairac, Ilergerac, Realmont, & Mon– tauban. Cette ville qui el1 le centre de l'hérélie dans cet état, ne doit plus être confidérée comme une place ruinée. Elle ell: maintenant tedourable ét•m for· ciliée de dix-fept ballions , que les or– dres de Votre Majellé n'ont pu empê– cher les hérétiques de rétablir ; ce qui les doir rendre fufpeéts à tous ceux qui ont pailion pour voire fervice, & par– ticulifremenr aux eccléliatliques de va· tre royaume. Permettez, S1RE , à l'Eglife Gollica- . ne d'élever fa voix en cet endroit, pour repréfenrer à Votre l'v1ajefié le plus lllu– tement & le plus re!peélueufement qu'il lui en pofiible. que rien ne lui doit.être plus cher & plus précieux, que la con– fervarion des illullres conquêtes du feu Roi fon pere. C'ell un devoir légitime qu'elle en obligée de rendre à l'honneur de fa mémoire; ce n'a pas été de lui feu! qu'elle a reçu cette couronne ; c'à. été auffi de fes prédécetfeurs qui font vos ancêtres ; mais c'e!l de Louis-le– Ju!le feu! que Votre Majellé a reçu rou– tes les puilTanres villes de ce parti rC:dui– tes à l'obéilTance, par les heureux fuc– cès de fes armes; ce que les Charles & les Henris n'avoient ou pu achever, ou ofer mê'me entreprendre , a été en– trepris & achevé par Louis XIII. c'ell: fa main viétorieufe qui érant fourenue du bras invincible du T out-puilTanr , s'e!l rendue maîtrelTe de tant de places. Leur prire, le rarement de leurs forti– fications , & les loix très-Cages & rn!s– faluraires que fes déclarations leur ont impofées , font les fruits de fes com– bats ; ce font les ouvrages de fa valeur & de fa conlbnce ; ce fonr les merveil– les de fan regne , ce font les couronnes de fa piété. Que Votre Majellé prenne donc la peine , s'il lui plaît de conlidérer com– bien il lui ell: glorieux de conferver cet– te illullre portion de fa couronne qui a cotîré rant de fang & tant de travaux ; qui n'a pas été acquire par le droit de la narure ou par un traité de paix , mais par le draie des armes, par de longties guerres , & par d'illullres viétoires: GUÏ a été conquifc à la pointe de l'épée, & & qui p>r conféquent en une fuccef– fion de gloiie qui doit êtie paniculié~ http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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