Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

, 17 Remontrance Je Me.ffire Loui.r Henri de Gondrin; 61S fe procurer· après cette vie un royaume D'où vient donc, S1RE, qu'on leur a éternellement durable. Nous connoif- permis depuis peu d'y avoir un temple • fons la lidele correfpondance qu'elle & d'y demeurer avec toute forte de li– rend à la ferveur fi chrétienne & fi ca- berre , & d'exercice de leur religion tholique de cette incomparable mere , prétendue? qui brûle d'un faint defir de voir régne~ !=>'où vient qu'ils ont r~tabli celui d~ dans le ciel ce cher & augulle lils , qui Privos en Longuedoc qui fut emporte ne régneroit pos fur la terre avec tant d'a.lfa~t, & où la juil~ punition de_ la plus de gloire, fi fes prieres & fes vœux ne op1n1atre revolce qu on ait iama1s vue• l'avaient obtenu du ciel comme le gage fut de mettre tout à feu & à fang, avec de la félicité publique. Nous avons trop une défenfe formelle aux huguenots d'y d'expérience clu zde qu'elle conferve habiter plus à l'avenir? pour les conquêtes de Louis-le-Julle; & D'où vient que l'édit de Nantes leur fa lumiere ell trop pure pour avoir voulu défendant exprelfc!ment de faire le prê• approuver cet ouvrage de ténebres. Je che en des villages dépendans des fei• l'appelle ainfi fans crainte , & j'ofe , gneurs eccléfialliques , ils ont ofé bâtit S 1RE , le proteller devant Votre 1'1a- des temples dans Merindol , dans Ma•. jetlé , puifque toute la France étoit nofque, & dans Linx; quoique le premier– comme enveloppée d'une Combre nuit , de ces lieux appartienne à monfieur l'é– lorfque cette déclarstion qui ne fut ja- vê<]Ue de Marfeil!e; le fecond à uncom• mais vérifiée, a donné litu à tous les mancleur de 1'1al1e ; & le 1roifieme ;1 maux que nous déplorons. un feigneur eccléfialhque? Faut- il, S 1RE, On a vu , S 1RE , par la furprife qui que fous le plus pieux Roi de l'Europe• a été faite en cette occafion à ceux cle les eccléfiatliques & les p1élots même votre confeil , combien la continuelle foient contraints de céder à la violence préfence de voire grand minithe ell qui leur ell faite par les hérétiques , & nécelTJire à tous ceux qui aiment l'é- de voir avec une exnême douleur éle– gl1re & J'é1ot, autft-bien qu'à Votre ver des fynagogues de Satan, fur le lvhjell'é, puifque le trouble de tout le patrimoine du Fils de Dieu , duquel ils royaume a été en ce point , la caufe font les difpenfateurs? Faut-il enfin que du violement des plus faintes loix , & l'églife, qui n'ell que trop aftligée d'a• que l'on a attendt1 l'tloignement de ce voir vu fes entrailles déchirées par un grand génie , pour nous forger des chaî- fi funeHe fchifme, ait encore ce (ur– nes , qu'il auroit alfurément brifées croit cl'affliélion de voirtCl'lls les jours cle dans le commencement par une feule de nonveaux temples fchifmatiques élevés fesëaroles. par Ion ennemie en routes les provinces ettedéclaration, S1RE, ayantrom- de votre royaume, & en fi grand nom• pu toutes les barrieres que le Roi votre bre, S1RE, qu'il feroit incroyable, s'il pere avoit mifes pour arrêter les entre- ne nous étoit f•cile de .jutlifier qu'il fe pri(es des huguenots , ils ont cru ne de- monte à prè.s de deux cents ? voir plus Cuivre aucune regle que celle Quand nous nous fo~venons de ce que leur caprice leur pouvoit prefcrire. que les grands faims , de qui nous te– Après avoir méptifé les rellriétions & nons la place en qualité d'évêques, ont les bornes des édits de pacification , qui fait en de femblables rencontres, nous (ont comme des loix généroles, ils n'ont ne craignons pas d'excéder en cl es plain– ·pas voulu fe fouvenir des autres loix qui tes fi jutles & fi nécelfaires. Sainr Am– ont été impofées à des villes particnlie- broife aima mieux fe voir expofé à res par le feu Roi qui les a conquifes. toures fortes d'extrêmités , que d'a· Les articles de capirulation dont ils bandonner un feu! temple à l'héréfie étoient convenus après de longs fieges , arienne , quoique foutenue par la mere ne leur ont plus été confidérables, & ils de !'Empereur , engagée clans la même n'ont eu aucun égard à ce que l'exercice felle ; & aujourd'hui nous fouffrirons ~e l'hé~éfie a été e~p1·elfément <!~fendu fans nous plaindre que fous le plus re– a _la ville de PJm1e1s_, lorfqu'e!le fut ligieux prince de la terre , & dont la pr_1re par, ce grand prince, qui ne per· piété efi encore foniliée par celle d'une m11auili d Y hab1terqu'_:l ceux qui fa ifoient mere qui n'a pas moins .de zele pOllr profellion de lil religion citholiqi;e. la gloile Je l'églife, que les pl11s fa1n1cs http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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