Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

61 3 Remôntrtttîce de Meffirt Antoine Godè11u, &c: d1~ ment que vous deve2 craindre, fi vous une fauve-garde inviolable poor les mi– :n<'g:igez les intérêts de celui par qui les nifires du Dieu que vous adorez; un en– Rois regnenc, & qui lailfe périr leurs gagement nouveau pour eux à fe bien ac– r1>yaumes quand ils n'ont pas foin de quitter de leur minillere; une obligJrion maintenir le lien. parriculiere de lever incelfamment leurs Mais, SIRE, ces minillres du Dieu vi- mains vers le ciel , pour attirer fur votre vanc, qui font vos peres dans l'ordre de précieufe tête, fes plus favarablesbéné– la grace, en recourant à votre protec· diétions; une loi du refpeét qui leur ell: tion, & demandant à Votre Majellé la dù par tous les fideles ; un affermilfe– réparation des injures qu'ils ont reçues ment de votre autorité; une leçon d'o– par le parlement de Touloufe, vous béilfance pour tous vas juges, & un re– convient de ne Cuivre l'as tous les mou- mede plutôt qu'une punition, pour reux vemens de votre zele. Bien loin de deli- que nous voudrions de tout notre cœur rer que vous lanciez des foudres qui ex- n'avoir jamais été contraints d'accufer terminent ceux qui nous foulent aux comme coupables. pieds , nous vous conjurons de leur en faire feulement voir l'éclair, ou de n'en lailfer tomber que de propres à les pu ri· fier. Nous fouhaitons plutôt une fatif– faétion qui empêche la continuation de la faute, & qui in!huife les coupables, qu'une qui les châtie. Nous Cavons que plufieurs de cette compagnie qui nous rraite li mal , gémilfent & condam· nent les violences qu'ils ne peuvent em– pêcher; c'cll pourquoi nous ne vou– drions pas que le corps dans lequel nous voulons toujours refpeéter l'autorité ?O)'ale , fe fentÎt du mal que méritent quelques membres. Comme nous fépa– rons dans nos plaintes ce parlement de tous les autres , qui font bien éloignés de fe porter à des p;ireilles violences , nous le voulons encore féparer de lui– même, puifqu'en clfet il n'ell: pas uni pour nous perfécucer, non plus que pour méprifer votre autorité. Nous avons même pour ceux qui nous perfl– curent, le cœur de vrais peres , quoi– qu'ils ayent perdu pour nous le refpeét & l'obéilf"nce de vrais enfans. Nous pleurons fur eux plutôt que fur nous , parce que leur haine eft notre gloire, leur calomnie notre louange, & leur vio– lence notre couronne. Nous ne deman– dons que ce qu'ils devraient demander èux-mêmes, fi la pa!lion ne les aveu– gloit pos. Quand le bandeJu fera levé, quand ce feu m;ilheureuxde divifion fera éteint, ils béniront fans doute Votre !"Jajt!l_é, de n'avoir pJs lailfé leur faute impume , _& d'avoir mis des digues au torr~nt qui les emportait : ainli la fatif– faét1011 que Votre Majellé donnera à J'é~life en_ ce~te rencontre , fera une aa:~n de )Ufüce pour répuer l'injure palf~e, & une proteétion pour l'ilvenir ; Remontrance du Clergé de France ; a.flémhlé à Paris , faite au Roi Louis XI V. la Reine fa 1nere pré– .fente, le 2. avril Ilf.rlf. par illuf– tri.fli.me & révérendi.flime mejfire Louis Henri de Gondrin, archevê– que de Sens, primat de Germanie, a.flijlé du cardinal Mar.arini , des archevêques , évêques & autres dé– putés en ladite a.ffemhlée. La douleur que l'églife relfenr dans la perfécution qu'elle fouffre de fes enne– mis, n'ell pas capable de lui faire per– dre ce rang de gloire , qui a toujours été vénérable aux grands Rois ; & fes plaintes impriment un facré refpetl dans le cœur de fes enfans par un langage di– vin, donc leur feule piété peut compren· dre l'éllicace: c'e!lpourquoi, S1RE, en– core que nous foyons obligés de repré– fenter a V. M. le tri!le état de cette mere affligée, & d'expofer ~ Ces yeux les pbies profondes qui lui font faites tous les jours par la violence de ceux de la prétendue religion réformée, nous parlons néanmoins avec autant de con– fiance , que nous devons avoir de zele pour fes intérêts; & nous n'avons gar– de de trahir fa caufe , étant affurés de trouver pour elle un invincible protec– teur en la perfonne du meilleur de cous les princes, à qui nous ilvons l'honneur de parler. Ceccc http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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