Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

'(Jo 1 Remontrance de Meffire Gilbert de Choyfeul, Go8 vient que l'églife a conllan:iment con- jurieufement traités que nous le fom– fervé cet ufage. de ne Jamais confacrer mes en toute rencontre où l'on nous di f– un évêque fans lui aŒgner un diQcefe , pute les honneurs qui font dus à Jefus– & on lui donne plutôt un peuple inlide- Chritl en nos perfonnes ? Il y avoit au– Je, que de le laiffcr fans troupeau•. D~ trefois dans l'empire une dignité, qui cette dotlrine , SH\E , Yorre MJJdle furpalfoit prefqu'autant toutes les autres connoîtra l'injure que l'on fait à l'égli- qu'elle étoit elle· même furpalUe par fe, quand on nous arrache notre auto- celle de !'Empereur; c'ét.oit celledepré– rité, & qu'on nous dépouille de notre fet du prétoire; & cependant, par ordre ,jurifdiél:ion : delà vient, SIRE, le mé- même des loix impériales, il étoit dé· pris que l'on fait. je ne dirai pas de nos pendant des évêques , & Jutlini•n or· perfonnes; car nous avons appris à l'é- donne qu'il foit foumis à leur cenfure. cale du Fils de Dieu de mettre notre Nous n'avons pas la même prétention , gloire dans les opprobres, mais de no- SIRE, .à l'égard de ceux i C!lui Votre tre dignité, puce que, comme on nous Ma1elle confie les chuges de fon état , voit dépomllés de notre jurifdiél:ion , & oous éloignons volontiers de leurs on nous croir plus évêques en apparence aél:ions la curiolité même de notre vue, qu'en elfet: car li on nous conlidéroit comme notre ambition de leurs honneurs véritablement comme des évêques , & de leurs emplois; mais nous fupplions SIRE, ferions-nous traités avec l'abaif- Votre Maiellé de conlidérer que l'é– fement que nous recevons touslesjoursl glife ell l'état de Jefus-Chrill ; que Ceux d'entre nous qui ont l'honneur nous en Commes les principaux minif– d'être pairs , & les véritables pairs du ires, & qu'il ell de votre religion de royaull.le feraient ils exclus des bon- ne foulfrir pas que nous foyons aux pieds– neurs que reçoivent les pairs laïques des féculiers. dans les féances de voire confeil , & Nous efpérons , SIRE , que Votre près de votre perfonne facrée 1 Dira- Majellé finira bien-tôt tous ces défor· t-on , SIRE , que c'ell à caufe qu'ils font dres; qu'elle rétablira l'Eglife de Fran· ccclélialliques ? ce feroit une raifon ce dans fon ancienne fplendeur ; qu"elle d'impiété; mais c'ell à caufe que l'on les ne fouffrira pas qu'on l'attaque défor– regarde comme dépouillés de leur auto- mais.' impunément. Nous avons d'autant rité , & comme n'étant plus femblables plus de raifon de l'efpérer, que nous fa– à ces anciens évêques à qui nos Rois vons que la piété de la Reine a prisbeau– avoient déféré cette qualité de pairs. par coup plus de foin a infpirer à Votre Ma· le refpeét qu'ils avaient pour la religion. jellé les fentimens qu'elle doit avoir pour Si 011 nous regardoit comme des évê- la religion , que pour la confervation de ques, SIRE, aurions-nous la douleur de fa propre grandeur. Dans le cours de voir deux de nos confreres hors de leur cerce alfemblée nous en avons eu des rélidence? dont l'un a hérité avec l'é- preuves très-lign1lécs, parlafaciliréque pifcopat les peines que fes prédécelfeurs nous avons trouvée à obtenir les arrêts ont foulfertes dans les conrellations de votre confeil pour le rétablilfement concinuel:es qu'ils ont eu depuis cent de quintiré de droits & de prérogative.s ans avec les feigneurs particuliers qui dont on s'était efforcé de dépouiller in– portent le noin de la ville épifcopale, jurieufement l'églife, defquels , SIRE, & encore aujourd'hui empêchent par j'ai ordre de rendre très· humbles gta· toutes fortes de voies qu'il ne fa Ife, avec ces à Votre Majellé au nom de toute la digniré de fa condition, les fonétions notre alfemblée , qui s'en va comblée de fa ch1rge , laquelle demenre enciére- de joie de remporter dans vos provin– m~nt a".ilie plr ce mépris & ce mau- ces cane de témoignages éclatans de vais. trattement ; & l'autre ne peut votre magnificence • & des marques av?1r de. paix avec un limple prélidial li alf<1rées qu'elle fe retire honorée de qu ?n a intrus dans fa ville pour dé- v.os bonnes graces ; & comment, SIRii,. truire les droits ~e Con églife, .& dont en pourrions- nous _dout;r apr~s ta~t ~n foulfre. les violences , & 1on fou- de bienfaits, & part1cuherement apres t1e~t l~s intérêts a fon préjudice de- avoir vu que Votre t.1ajellé ell venue P~ 1 s. dix ou douze ans. Aurions-nous chercher dedans fon fein un de ceult generalement le déplailir d'être fi in- qu'elle conlidéroit Je pl11s. 1 pour:J'éleve~ . a • http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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