Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

6e1 Ev~que de Comminges. M .DC. LI. 6ot: fimples contrai~ , mais pour de vérita– bles vcrux, pu1rque no.us pouvons. d1~e qu'ils regardent immédiatement l~s m;e– rêrs de JESUS· CHRIST' CJUI ne fait qu u– ne même chore a\•ec elle. Mais plût à Dieu , SIRE , que le tem– porel de l'églire fût 1~ _foui fujet de nos plaintes; nous fouffnrions en patience la mirere qui nous rer'lit commune avec ceux qui font les favoris du ciel ; & n'ayant pas de quoi faire avec les pauvres cet heureux commerce que foint Paul nous ordonne , & de Cuppléer à leur indigence par notre abondance tempo– relle , afin de recevoir réciproquement de leur pauvreré le fupplément au dé-. faut de notre vertu, pour être en quel– q11e égalité avec eux , comme parle ce divin apôtre ; nous nous trou\'erions dans cette égaliré par le malheur des temps & par le peu de piété de. ceux qui vexent l'églife dans vos provinces. Mais cet article , SIRE, fait la moindre partie de nos malheurs • & la perre des biens temporels nous cil: certainement inrenlible, quand nous conlidérons cel– le des ames, doncle Calutfait toutes nos délices. La plus julle douleur que nous ayons, SIRE. rur ce fujct, efl: celle que nous cau[e l'hfréfie que la malignité du liecle palîé a obligé nos Rois de tolérer. & que Votre Majellé ell maintenant con– trainte de fouffrir pour obéir à la t)'fan– nie de la cournme. Nous ne demandons p1s, SIRE, à Votre t..1ajellé • qu'elle bannilîe à prérent de fon royaume cette malheureure liberté de confcience qui détruit la véritable liberté des enf•ns de Dieu , parce que nous ne jugeons pas que l'exécution en foit facile: mais nous fouluiterions au moins que ce mal ne fit point de progrès ; Ill que li votre au– torité ne le peut étouffer tout d'un coup, elle le rendit languilîant & le fit périr peu à peu par le retranchement & la di– minution de Ces forces; mais tant s'en faut que les chores Coient en cet état , qu'au contraire nous voyons que ce parti augmente tous les jours par tomes Cortes de voies, & que les héritiques ne re contentant pas de Curprendre la religion de votre conreil en s'introduifant dans les charges publiques, & les magillra– tures du royaume pour faire gémir les lideles, & dépouiller les ecclélialliques de leurs droits, d'établir de nouvelles académies contre leterpeét qu'ils doivent à vos édits, pour répandre plus avant le venin de leurs faulles d'lél:rines, d'é– riger:\ l'impiété de nouvoaux temples; ils Ce vilîent encore ouverrement contre les palleurs de la véritable & unique églife de JESUS-CHRIST' les chalîent de leurs dioceres avec tour leur Clergé• après avoir excédé leurs domelliques; plus cruels en cela que ces barbares Cir– concelions des donatilles dout l'antiqui– té dételle les crimes avec des termes li pleins d'horreur, mJis je fais , Snu • qu'une br>e1che plus fai111e & plus élo– quenr~ qlle la 111ienne 3. ren1ontré, pendant le cours de cette a!femblée • l'importJnre de toutes ces chores :1. Votre Majellé, & je cra;ndrois d'affoi– blir par mes p>roles les rentimens qu'el– le vous a infpi1·és fur ce rujet parla for– ce des liennes, de forreque de toutes les vexations que l'églife r~çoit par les pro– tdbns de votre royaume, je m'arrêterai à une feule, laquelle a échappé au dif– cours de ce grand prélat , Coit par la multitude des chores qu'il avoit à dire 1 Votre !vlajefl:é, foit que Con inllruétion ne portât point cet article, qui regarde il puilîance que les religionnaires pré– tendent •voir de nommer aux bénéfices~ polîédant des terres auxquelles l'églife a accordé autrefois le droit de patronat. Il n'y a rien de plus important i la gloire de Dieu, que de donner de bons paf– teurs à fo:i églife: & je dirai , S1R~ • à Votre !vlajellé, Clue c'cll la chofe donc Dieu vous demandera un conipte plus exall:. Le Calut ou h perte des chré– tiens ell en leurs mains • & comme ils font médiateurs entre Dï'eu & les hom– mes , c'ell: par eux que le ciel verfe [es bénédictions , ou lance Ces foudres fur leurs têtes. Si le peuple peche, dit l'E– crirnre, le prêtre priera pour lui, mais li le prêtre ell criminel , qui ell ce qui intercedera pour fon crime ? De forte que s'il n'y a point ou rarement, des remedes pour les crimes des prêtres. quand il s'en trouve de mauvais , leurs peuples font abrolument abandonnés.· pu;fque tout !etir fecours doit venir par leur médi.trion. Il ell aifé, S1RE, de ti– rer de ce dircours ma conféquence, & de couclure cle quelle importance il eR: que les hérétiques [oient exclus de don• ner des bénéficiers à l'églife, des curés aux paroilfes. On nous dit , S1RE • http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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