Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

1 ~ Archevêque dè Lyon. M. D. LX XIX. ;e ''otre couronne , en l'occupation de euffions conférence , fi eft-ce que ju– fes biens , ravitfement de fes meubles , geant de votre piété & jullice , par le démolitfement de fes temples, ruine témoignage qu'elle a ci-devant donné de fes maifons, perte de fes titres & en- du bon zele qu'elle a à l'honneur de feignemens, & diverfes autres oppref- Dieu, ·ils fe font aifément perfuadés :fions qu'elle a fouffertes & fouffre Jour- que cette finguliere affeél:ion furmon– nellement. Pour tout cela, qu'elle n'a tant les difficultés temporelles qui fe hitfé de fecourir votre couronne , non peuvent préfenter en cette affaire , par feulement d'une grande partie de fes les commodités fpiriruelles qui en dé– biens & revenus , mais encore de fon pendent , ~pprouvera & trouvera bon propre fonds , lequel elle n'a épar- d'exécuter les moyens de la réforma– gné , pour fubvenir aux nécellités de tion qui ont été propofés & mis Clll votre état. Et bien que maintenant elle avant , par les deux requêtes qui lui en foir affiigée, & plus pauvre qu'elle n'a ont été ci-devant préfentées. jamais été, fi eft-ce qu'elle ne refufera Et cette perfuafion s'accroît d'avan– pas de vous fecourir en vos néceffités , tage quand ils confiderent que Votre felon les petits moyens qui lui font ref- l\1ajefié , Celon fon bon & fain juge– tfis , après tant de grands & domma- ment , reconnaîtra alfez que de cette geables naufrages , pourvu que ce fe- réfonnation dépend le principal moyen cours foit par voies jufies & légitimes. d'impugner & défaire les herélies fans Mais,. SIRE, comme ils n'entendent armes & batailles, & le premier & plus vous refufer fecours en vos néceffités , fûr fondement de !' obéitfance de fes fu– :iuffi ne peuvent-ils avouer qu'ils doivent jets , laquelle procede principalement rien à préfent à l'hôtel-de-ville de Paris, de la crainte de Dieu , qui ne peut être par aucunes obligations & contrats, corn- mieux imprimée dedans le cœur des fu– me ils font prêrs de montrer par voies de jets que par l'établilfement d'une bonne conférences , devant telles gens qu'il difcipline & févere réformation de l'égli– plairaà V. M. ordonner: &pourceteffet, fe. Et quand il plaira à V. M. de conli– nous ne voulons maintenant vous en- dércr <le près comme l'églife peut & doit nurer par une longue & ennuyeufe dé- être réformée , chofe que nous favons, duél:ion de bons droits. que felon fa piété elle delire infiniment• 'Autre remontrance du Clergé de France affimblé à Melun, faite au Roi Henri Ill. enfaite de la précé– dente, le J If. feptemhre 1579. par M. l'arche1·êque de Lyon; & fa ré– plique à la réponfe du Roi. SrRE, Nous avons fait entendre à l'alfem– blée des eccléliafliques étant à Melun, la bonne efpéraoce que nous conce– vions de la volonté qne nous avions reconnu que Votre Majefié a de remet– tre l't:glife en fon honneur & fplen– deur , par le mnyen de quel~r,e bonne Ile heureufc réformation , fuivant les très-humbles requêtes qui lui en ont ci-devant été faites. Et bien ciue nous Jeurs ayons repré(enté quelqi;es diffi– cultés qui nous furent propofées par les fei.g11eurs de ''<lTre co11fe1l , a''ec ltrquels il vous plut ordonn~r que nous elle connoîtra qu'il n'y a point d'autres meilleurs moyens que ceux qui lui ont été préfentés & requis , & qui font fi nécef– faires, qu'étant négligés, il s'en enfuivra nécelfairement une totale corruption , qui traînera après foi par une confé– quence très-pernicieufe , le julle juge– ment & févere courroux de Dieu , & à la fin une punition miférable & fubver· fion de l'état. Pour ces cau(es , S1RE , nous avons charge de la compagnie des eccléliaf– tiques alfemblés à Melun, de vous fup– plier très-humblement qu'il vous plaife leur faire réponfc qui puilfe conrenter leur bon S: f:iint clelir, en ce qui con• cerne la réformation qu'ils vous ont re· quife par les r~quêres ci-devant préfcntées à V. M. & ils s'alfurent & promettent que Dieu, qui aura cet atle très-agréa– ble, vous en récompenfcra en ce monde par un bon & heureux fuccès de vos af– faires, Il-: plus heurenfement en fa gloire & félicité perpetuelle. Le Roi fit lors n'ponfe , & dit: Qu'il ~flimoit que nous auricns eu tQntentlmtnt http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence