Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

• . '.1.~1.,..,:au~ d'Emhrorz. M. DC. LT. sRt ,. --- • t 81. douleur qui noU$ accable , lorrque nous apprenons tous les jours par de nouvel– les plaintes , que le fceau de Vot:e ~a­ jellé ne fait quafi plus de d1ltmébon pour toutes les charges de jullice & de finances , entre les catholiques & les hérétiques de votre royaume. Autrefois ]es gouverneurs des provinces , fous les Empereurs romains, faifoienr marcher devant eux les divinités qu'adoraient les Céfars; voulant lignifier au peuple par cette pompe extérieure , q~'ils n'é· toienr pas moins envoyés par le prince pour imprimer dans les efprits le culte Cie fa religion, que la révérence de fon autorité ; & maintenant il y a des ma– gillrats qui blafphement contre les myf– ceres , par lefquels .nous voyons Votre Majell:é remplie d'un faint frémilfement. Où font les loix anciennes qui bannif– fent les hérétiques du commerce ordi- 11aire des hommes ? Où font les conlli– tutions des Empereurs Valentinien & Théodofe , qui déclarent l'héréfie un crime contre la république? pource que la diverfité des feétes dans la religion ell: une fourcefuneflededivifions qui ébran– lent par une fuite nécelfaire les fonde– mens de la monarchie. S1RE, que peut·on ajouter à tous ces excès, qu'un attentat nouveau des pré– tendus religionnaires , par la conllruc– tion de plufieurs temples , en divers en– droits du royaume : mais je crains , MADAME , que le nombre de ces chai– res de pei!ilence nouvellement réta· blies , où on débite le venin de l'erreur & du menfonge, ne paroilfe incroyable à Votre rvtajellé; & je ne fais fi je ne dois point fupprimer cette vérité qui ne peut produire qu'un fentiment plein d'a– mertume. Elle me pel'mettra toutefois de parler; & je parlerai en fa préfence, fans être confondu par l'éclat qui l'en· vironne , puifque cette profanation ne peut être imputée à la diminution du :r:ele de Votre l\1ajellé, dont la piété ell égale à la grandeur de fa nailfance ; mais nous trouvons la caufe de cette irreligion dans la violence des héréti– ques, accoutumés à fe prévaloir des con– jonétures des temps favorables à leurs delfeins. Nous avons compté pu les diverfes relations qui nous font venues de nos diocefes plus de foixante tem– ples rebâtis en ces dernieres années , dans lefquels ceux qui déchirent les en .-.;lles d~ leur mere p~r leur rcvol– tc '·-p-·ublient ;c-:_•r doétrine impie avec • -1 1 . autant de liberté que ~~ns es anciens temples, dont ils jouilfent_ par l'indul- gence politique de ~os Rois. • Les violences .;:: on exerce dans 1 u– furpation des temples m::~~iels nous touche fenfiblement; & nous pourrions dire avec faint Ambroife, que les per– millions de ces nouveaux réceptacles de l'héréfie font au-delfus de la puilT..nce de !'Empereur , puifqu'étant fournis ai 1 l'ouvoir de l"églife par la profellion qu'il fait de fa doétrine , il' ne peut employer fon autorité qu'à l'affermilfement de la grandeur , & non pas aux avantages de fes adverfaires. Nous palfons toutefois à des outrages plus fanglans contre les temples vivans de Dieu. On viole les temples fpiritucls des coeurs des hom– mes, où le Saint-Efprit a choifi d'habi– ter d'une maniere particuliere. On fait violence aux confciences. On attaque la liberté de la religion révélée dans les faintes écritures , & infpirée de Dieu dans les ames; & lorfque nous appli– quons nos penfées au fcandale arrivé depuis quelques mois dans la ville de Nifmes, nous nous lailfons emporter à la douleur , & nous nous trouvons plus capables de le repréfenter par ne>s lar– mes que par nos paroles. S1RE , nous linirions nos remontran– ces en cet endroit, capable par fon hor– reur d'allumer l'indignation de Votre Majcllé contre les ennemis déclarés de la foi de JESUS-CHRIST. fi l'églife qui s'explique toujours à Dieu par les Jouan· ges & par les prieres , n'imitait ce lan– gage auprès de Votre Majellé, qu'elle rega!d_e .'?mme une ima~e ".ivante de. la d1v1nite. Nous avons tache dans nos plaintes contre les entreprifes violentes des prétendus religionnaires d'y mêler les éloges de vos ancêtres, qui ont eu pour but l'extinétion de l'héréfie, & ceux de Votre Majellé, qui s'e!l enga– gée au commencement de fon regne de maintenir l'obfervation de leurs or– donnances. Il nous rcfle maintenant de conclure ce difcours par des prie· res très-humbles , & J'alfemblée du Clergé examinant tous fes befoins n'a pas jugé qu'elle pilt faire une der:ian– de plus ag1·éable à Votre Majellé, que celle où J'églife le trouve tellement iatérelfée qu'elle touche par rèllexioa Oo ij • http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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