Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

$ 79 · Remontrance de 11-!•ffire Georges d'Aubuffo11; s!lfi nos remercie!11ens publics de cette_Juf- SIRE, les faints 'qui ont intercédé cice rendue a la caufe de la rel1g1on ; fouvent auprès des Empereurs , pour & aujourd'hui notre devoir nous pouf- fauver la vie des hérétiques qui écoient fe , li nous ne voulons trahir le_s inté- condamnés au dernier fupplice , ont rêrs de notre caraétere, d'avertir Vo- toutefois approuvé la maxime chrétien· ue Majell:é , que cette déclaration ell: ne & politique, qui les exclut des di– violée en tous fes chefs; & que J'églife, gnicés dans les états : ainfi faine Mani11 à qui fon époux a donné le nom & la ell:loué par SévereSulpice, du defir qu'il douceur de la colombe, n'ell: pas encore témoigna de délivrer de la mon par fa en éut en votre royaume d'en perdre le recommandation certains hérétiques que gémilfement. )'Empereur Maximilian avoit réfolu de S1RE, !'Apôtre condamne aigrement faire mourir : ainfi faine Augullin per•. les chrétiens de la perte honteufe de fuade par fes lettres le comte Boniface, leur temps dans les embarras des pto- de ne pas fouffrir que les catholiques &: cès, leur reprochant qu'étant pleins de les hérétiques partagent également les hautes efpérances , & dellinés à des graces dépendantes de fon pouvoir dan!i biens éternels, ils s'inquietent vaine- l'Afrique. Il n'ell: pas difficile de péné· ment pour les fauffes richelfes de la vie trer la raifon de cette conduite , ap– préfente; mais il ajoute, comme une puyée fur les principes de la charité qui confulion étrange • l'abailfement d'un animoit toutes les aétions de ces grands chrétien qui agite fes différends devant hommes, d'autant que fuivant les diffé· les infideles , & qui les honore comme rens mouvemens de leur 2ele , comme fes juges. Stl\E , vos fujets catholiques ils n'ont point médité la vengeance; font réduits en cette déplorable condi- mais la converfion des '.pécheurs dans ci on avec d'autant plus de rigueur, que leurs châtimens; s'ils ont vnulu la fure• non feulenient ils font les cliens des té de la vie des hérétiques dans l'attente hérétiques pour les intérêts temporels de leur pénitence, ils ont confeillé en par l'établilfement des chambres mi-par- même temps leur exclulion des char– ties de jullice, mais auffi pour les eau· ges , comme un moyen extérieur pour fes qui concernent l'exercice de la pré- faire rentrer dans la voie du falut ces rendue religion; ils font traduits devant ames qui s'en étaient malheureufemenc · ces mèmes tribunaux. où les fimula- égarées. cres préfident égale1nent avec l'arche SIRE , ces rigueurs favorables, ces de Dieu; d'où il arrive en ces rencon- retranchemens apparens des graces de tres, que l'événement le plus favorable Votre Majell:é, ces traitemens mêlés à l'églife cil: celui d'un arrêt qu'on ap- de févérité & de tendrelTe, manquenc pelle de partage : mais, ô malheur ! ô aujourd'hui à l'églife dans votre royau· facrilege ! comme l'hérélie ell fomentée me, r,our exciter les hérétiques à cher· par la fatl:ion. elle prévaut fouvent par cher es lumieres de lïnllruétion dans )a chaleur de la cabale! fur la caufe de leurs ténebres, ou à rompre les liens de JEsus·CHRIST : autrefois le confeil de la convoitife charnelle qui les rend ef· Voire Majellé fe réfervoit la connoif- claves de leur parti; car n'a ton pas Cance des caufes de cette nature , & les accordé depuis quelques mois aux reli· fideles qui ont la loi de Dieu gravée gionnaires de la ville de la Rochelle profondement dans les cœurs au fenti- cous les avantages, foit pour les char· ment d'un prophete , étaient feuls les ges politiques, fait pour la dillribution juges des fideles. Nous demandons très- des tailles qui étaient réfervées aux feuls humblement que la iurifditl:ion de vo- ';'catholiques depuis fa réduétion en vo· ue confeil foie rétablie en ces matieres tre obéilfance. Ceux de la ville de Pa· à l'exclu!ion des chambres mi-parties ; miers ne font· ils pas de nouvelles inf· & cette d~mande ne peut être refufée par tances en votre confeil , avec une ef· V. M. pmfque pour faire voir fa jull:ice. pérance certaine du fuccè~ de leur de– nous nous contentons de dire qu'elle mande pour rentrer en l'habitation de contient la confirmation des ordres du Jeurs m'aifons, d'ail ils ont été chalTés feu Roi, & l'accom~lilTement, des pro- par fa loi des arm.es villorieu!es de leur mcfîes de V. M.. fanes au Çlerge de rebellion 1 Enfin 1.l nous ell. 1mpoffible frOUKe en fa dC(IllCIC atfembke, de di.ffimuJeI Je~ vif~ 1elfe11U111Çn~ !k }a http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence