Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

S 7 S Remontr11ncJ de Meffi.re Georges d'Auhuffon; S 7 t: former pour la détruire, tantôt con- comme dit un pere de l'égli(e, Dieu rre les mœurs d~ quelques· uns, tantôt qui a un~ le facerdoce& l'empire, a fai1 contre la doll:rine des autres. Il mal- cette alliance pour leurs avantages réci· traite tous ceux qui ont quelque commer- proques, & non pas pour leur commune: ce avec les évêques, il donne pro tell: ion dellrulbon. à Jeurs ennemis, & il emploie en~n les Et partant, S1RE, nous fupplions très• différcns moyens que votre autonté met humblement Votre Majeilé , que com– entre les mains des gouverneurs de fes me tout l'tffort de ce difcours fe réduic provinces , pour faire que les évêques à deux points principaux ; l'un de la (oient féparés de toute communication, dignité violée , l'autre des perfonnes & qu'ils deviennent comme des ob- otfenfées, elle nous veuille accorder jets d'anathême , à la vue des peu- en l'un & en l'autre les faveurs efficaces pies. de fa protcltion. Si le malheur des temps C'ell ici, S1RE , l'endroit le plus im· n'avait pas arrêté l'exécution des pro– portant de cette remontrance , & celui melfes qu'on nous avoit faites , nous où j'appelle la juftice & la piété de aurions déjà les arrêts de votre confeil • Votre Majefté ; car les violences que nécelfaires pour nous maintenir dans monficur d'Efpernon exerce contre les la polfellion des honneurs dus à notre biens , la dignité & l'honneur extérieur carall:ere ; & cette plainte ne feroit pas des évêques, blelfenttellementles inté· aujourd'hui renouvellée devant Votre rêts de l'églife, que cette plaie par fa 11ajellé : mais puifqu'il s'agit de la faire profondeur relâche aulli les liens de la celfer à l'édification de toute l'églife, fidélité des fujets vers Votre Majefté. nous attendons de fa juftice les effets de La réputation des évêques doit être fes premieres promelfes. précieufe & exempte de toute tache, A l'égard des injures qui ont été fai– afin que les peuples, par la bonne opi- tes aux perfonnes de mellieurs les évê· nion des dalleurs , foient plus facile· ques; fi nous étions les maîtres des Ca– ment perfuadés de la doll:rine nécelfai· tisfali:ions qu'elles méritent , l'oubli les re pour leur falut ; & on entreprend auroit dé/. à effacées, & nous demandons toutefois d'abailfcr leur minifiere, de à Dieu a grace de l'attendrilfement décréditer leurs emplois , & par des im- du cœur pour ceux qui en font les prellions Jinifires, de rendre leurs inf· auteurs: mais comn·.: elles attaquent trultions fufpeltes aux peuples. l'épifcopat, qui par fon unité com- Les évêques & les gouverneurs des prend les droits de tous les évêques , provlnces, fuivant les loix fondamen· nous pouvons feulement les remettre à tales de l'état, dans les capitulaires des Votre Majefté, avec cette alfurance, Empereurs Charlemagne & Louis le que comme elle fe vante entre fes ti· Debonnaire , doivent nourrir entr'eux tres, de celui de protell:eur des canons une fidele intelligence pour le fervice de l'églife , elle aura la bonté avant de Votre Majefté, afin que tandis que fon départ, d"ordonner une répara– les uns maintiennent votre autorité par rion convenable ~ la qualité de I' of~ la puilfance des armes, les autres alfu· fenfe. rent vos fujets dans l'obéilfance par les S'il arrivait toutefois, MADAME ; motifs de la religion ; car aux termes (ce que nous croyons impoffible après de !'Apôtre, il faut obéir aux Rois, les exemples de la pro1eli:ion de Vo– non·feulement par la crainte de leur co· tre Majefté fi Couvent éprouvée du· lere , mais encore pu l'obligation de la rant le cours de fa glorieufe régence ) confcience ; & néanmoins on tente par que nous vinllions à l'implorer inuti· des pratiques artificieufes de ruiner l'e(- lement en une affaire qui touche toure time des evêques, on fépare les ouailles J'églife, nous ferions contraints, _avec de la fainte communication avec leurs une affiiltion très-fenfible , ag11fant pafteurs, & on aliene les alfell:ions des toujours par les mouvemens de la cha• peuples de leurs peres fpirituels. Ne de- rité, & jamais par celles de la ve~· Tons-nous donc pas ici condamner la geance , d'avoir recours aux armes fp1· fa~lfe maxime de quelques politiques, rituelles, qui ne peuvent être que tr~s­ qu1 concluent i l'abailfement del'églife, innocentes en cette rencontre, pu1f– pour relever la grandeur de l'état; tar, que la néceffité de b défenfe , !!.; la <a1ofervauora http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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