Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

, 57 ~ Ârchevtque d'Embrun. M. DC. L. 574 elle ell portée rur le penchant de faire la défolation de leur pays par les Ro– des pertes irès-fignalées. mains, lorfque voyant que ces peuples Si monlieur le duc d"Efpernon n'eût enflés de !"heureux fuccès de leurs ar– témoigné les mauvais traitemens qu"il a mes, avaient attaché les aigles qui ;ilfeéié de faire i meffieurs les évêques, étaient les marques de l'empire', au que par le' ve~ations,qu"il pouvoit eau- f~?nti~pice du templ~ de Jérufalem ',ils fer d•ns les btens dependans de leurs s 1magmerent auffi-tot que la prophetie évêchés, j" ofe proteller à Votre Maje(lé, de Daniel était accomplie, & que l'a– qu'un intérêt fi bas n'aurait pas allumé bominacion de la défolation, felon les leur zele, & que l'utilité qu'ilsauroient paroles de l'écriture, étoit allife dans efpéréde h bonne correfpondance avec le temple. lui, les auroientobligés de fupprimer tout S1RE, certainement ces injures font relfentiment. Je ne prétends donc point de grande conlidération ; mais elles alléguer ici pour un fujet de plainte ,que peuvent êcre colorées du prétexre d'é– les troupes de Vocre Majeflé en cette lever l'aucorité royale fur les ruines de province n'ont quali point d'autres la puilfancc ecclciliaflique, bien que ce quarciers que dans les terres des évê- renverfement de l'ordre que Dieu a écabli, ques. que s'il y a garnifon dans les rraîne après foi la ruine de votre auto– villes epifcopales, les officiers des évê- ri té , & arrache les fondemens de l'état ques font accablcis au-delà des autres au lieu de les affermir: mais nous ne habicans. Que les maifons mêmes des pouvons comprendre par quel mouve– évêques ne font pas exemptes des loge- ment monlieur d'Efpernon ne fe con– mens des gens de guerre, puifquepar un tencant pas d'ufurper les honneurs ec– tirivilege il n'appucient qu'à Votre Ma- cléliafliques, défend encore aux peuples 1eflé, & qu'elle n'a pas même voulu être de rendre aux évêques ceux que leur èommuniqué aux princes de Con fang, dignité exige d'eux, & auxquels leur monfieur d"Efpernon fait mettre fa craie dévotion les follicire de foi-même. dans les maifons des évêques, & y loge L'ordre de J'églifc porté dans le céré· par fourriers avec J'attirai d'un général monial romain, veut que les évêques aux d'armée. Son aigreur palfe plus avant premieres encrées qu'ils font dans les contre tout l'ordre épifcopal, puifqu'il villes de leurs diocefes , y (oient reçus ajoute à Ces oucrages le mépris infini- avec les honneurs du poîle : Votre l\1a– menrplus fenlibleà des perfonnes facrées. jellé a déclaré par Ces leccres de cachet, Préceder un évêque dans (on diocefe, qu'elle vouloir que les évêques jouilfcnt ell non-feulement une entrcprife contre de cette prérogative. Monlieur d'Efper– Jes ordonnances de Votre l\1ajellé, mais non par des ordres contraires traverfe auffi un attentat contre un honneur reli- l'exécution de vos volontés. La coutu– gieux ; car un évêque en ce lieu ell re- me des villes de Guyenne ell que les g1rdé comme le fouveroin pafleur des confuls, incontinent après leur élec– ames, la fource de la hiérarchie & le tion, viennent vifiter l'évêque , pour principe de coute bénédiétion fpiricuelle. lui donner parc de leur nouvelle char– Le précéder dans fa propre maifon eflun ge. Cecce déférence choque monfieur mépris infupporcable; mais s'attribuer d'Efpernon , & il défend aux confuls les premiers honneurs au-delf us d'un évê- des villes, fous des peines rigoureufes • que d1ns fon églife, dans l'exercice de de leur rendre ce devoir. fcs fonéiions, dans le temj>s des faines li ell difficile, Srn.E, que les évê· mylleres; vouloir que la parole de l'é- ques qui s'acquitrent de leurs devoirs vangile, qui cil annoncée au peuple en d1ns la conduice des ames que Dieu a fon nom & par fa miffion, foit Jdrelfée commifes à leurs foins , n'acquierent à une perfonne f.!culiere , précendre quelque créance parmi vos peuples; une place plus éle1•ée que ce!le de J'évê- qu'ils n'attirent les affeélions de ceux que en fon églffe : j'avoue , S1RE , que qu'ils fervent dans leurs befoins fpiri– Jes plroles me manquent pour exprimer tuels, & qu'ils ne lient quelque affini- 1m dérégl<1nenr li étrange, & que dans té avec les gencilshommes qualifiés les tranfporrs où me jette cette profa- des provinces. Monlieur d'Efpernon nation , Je remet~ feulement à mon entre en jalaulie de cecte exclamation ~fprit 4 pellf~e qu'euient les Juifs \lprÇ~ pop11bÏ(e poiu les ~vêques •il fait ill~ ' http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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