Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

'S' ' Jepuis Cardinal de Rais. M. DC. XLVI. S 70 mande e~ tant de ~ieux le zele 3u~ les de Votre Majellé. Ell~s ont fait des i_m– fujets doivent avoir pour leur 1 r.rnce. preffions fi forces fur 1 efpru de la Reine Nous tenons immédi~tement de Dieu la votr.e mere, que nous en avons déjà ref– c:onnoiffance du ferv1ce que nous vous fenu les effets en beaucoup de rencon– devons; nous l'infpirons au relle des tres. Sa piété s'ell oppofée à ce torren' Jiommes, qui ne peuventl"apprendreque d'édits, qui étoit fur le point d'emP,or– de nous; & quand par ces confidérations ter le peu de bien qui refie aux ecclefiaC– nous ne ferions pas obligés de donner à tiques; elle en a révoqué quelques· uns, ,Votre Majefié des muques très·particu- elle nous a donné des efpérances favora– lieres de notre paffion, il faut avouet bles pour la rellriétion des autres; & que nous y ferions puiffJmment conviés ces efpérances font des alTurances cer– par nos rntérêts propres. La fureté de uines, puifqu'elles font fondées fur fa J'églife dépend de celle de !"état, dans parole inviolable. Les remontrances du lequel elle ell comprife. Nous manque- Clergé ont prefque toujours été fi rai– rions très·imprudemment à nous-mê- fonnables, qu'elles n'ont eu pour !'or– mes, fi nous manquions à Votre Ma- dinaire que des réponfes avantageufcs. jellé dans cette grande guerre , qu'elle ne Les Rois les ont reçues fi favorable– foutient que pour la julle défenfe de fes ment; & on peut dire qu'elles n'auraient peuples. Nous avons elTayé en cette af- jamais été fans effet, fi les faintes in– femblée de vous témoigner les penfées tentions de nos princes n'avaient été le que nous avons fur ce fujet, par des ef- plus fou vent fort mal fecondées par fets qui font peut·être au-delTus de nos leurs officiers fubalrernes dans les pro– forces, mais qui certainement font beau- vinces. Sous le prétexte du fervice de c:oup au-delTous de notre affeétion;& fi LeursMajellés, ils ont fait glofre de dé– nous n'étions dans ces fentimens, nous fobéir à leurs volontés en ce qui a tou– ferions indignes de compofer Je premier ché les intérêts des ecdéfialliques. Ils corps de voire royaume: mais nous fe- fe font oppofés dans les intervalles des rions prévaricateurs de la caufe de Dieu, alTemblées à l'exécution de ce qui nous cle la dignité de notre caraétere, de la avoit été promis pendant qu'elles te– Jiberté eccléfiallique , fi nous ne vous noient. Ils ont altéré par ce procédé clilions que l'églife n'ell point tributai- (qui ell une efpece de facrilege ) le .-e, que fa feule volonté doit êrre la feule poids de la parole royale. Les plaintes regle de fes préfens; que fes immunités que nous en avons faites n'étant plus en fontaulli anciennes que le chrillianifme; corps, n'ont pu être que tardives: ainfi ()Ue fes privileges ont percé rous les fie- les promelfes du Roi en tant de rencon– cles qui les ont refpeétés; qu'ils ont été rres ont été rendues vaines; ainfi les ef– c!tablis & continués par toutes les loix, pérances de J'églife en tant d'occalion' 1oyales, impériales & canoniques, que ont été éludées. leurs infraél:eurs ont été frappés d'ana- Nous efpérons , MADAME, que Vo· thêmes dans les conciles; que depuis le tre Majelle ne fouffrira pas ces défor– martyre de faint Thomas de Cantor- dres, qu'elle ne permettra pas que l'on bery, mort & canonifé pour la con- arrêre l'effet des chofes promifes à cet– fervarion des biens temporels de l'égli- te alTemblée; que l'on prenne avanrage fe, c'ell une impiété qui n'a point de de fa féparation, qui ell un effet de fon prétexte, que de ne les pas mettre au obéilTance; mais qui n'ell pas comme rang des chofes les plus facrées; qu"ils quelques-uns ont voulu préfumer, une font com,ne de l'elTence de la religion , marque de fa foiblelTe. L'antiquité a ad– puifqu'ils fouciennenr le culte extérieur, miré une llatue qui étoir faite avec cane qui en ell une partie elfent:elle; que tou- d'art, que l'on la conduifoit où on vou– tes les maximes qui fonr contraires à ces loit lorfqu'on la touchoit doucement 1 articles de foi décidés par les conciles mais qui devenoit ferme & immobile généraux, partent de l'ignorance, font lorfqu'on J'e1pofoità lafureurdesvents, cntrerenues par l'intérêt , produifent des vagues & des tempêres. Le chrif– lîm_piété. tianifme doit avoir fans comparaifon Ces vérités font fi prelfanres, que plus de refjJeél: pour ce grand corps du nous ne doutons point qu'elles ne tou- Clergé de France, qui, à la vériré, s'af· client UD joui U"ç$-vivc:ment le cœlll femble 8' fe fépare i la moindie parolct' • http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=