Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

1 -tf âepu!s Cardinal de Rais. M. DC. XLVI. 5 i;t: les intér!cs r~crés de notre cara~ere, fi n'en ont i la régler. Votre exemple nous manqmo~s de vous a~erur, mais élevera le cœur du !loi votre fils ou– de vous avertir , avec fennmenc , que ddfus de ces penfées communes , mais l'églife, à qui fon époux a donné ,le nom indignes des grands Princes. Vocre ver– & la douceur de la colombe, n ell pas eu lui infpirera dès fcs premieres années encore en état dans votre royaume d'en le véritable zele de la maifon de Dieu • perdre le gémiffement. le véritable amour des intérêts de fon Il y a lix-vingc ans qu'elle a commen- églife : vous l'infiruirez de ces obliga– cé de gémir fous un nombre infini d'en- cions; & je m'imagine qu'à ce même creprifes, que l'on a faites prefque tou- moment que nous lui portons les paro– jours avec impunité contre fa jurifJic- les, que le grand S. Manin , évêque de ci on. On a ufurpé fa puiffance , on a Tours porta autrefois à un Empereur au violé fon autorité, on lui a ôté la con- milieu de fes légions; Crfl ur.e impiété noiffance, ou au moins b déci fion des inouit que les juges fecu{ius fa mUent da; chofes les plus fpirituelles par ces appel- affaires de ta rtligion; je m'imagine, dis– lacions comme d'abus, que l'on a écen· je, qu'à ce même moment Vocre Ma– dues à coutes fortes de cas, contre la jellé lui met fur les levres cette belle nacute même de leur inllitucion. Toutes réponfe faire par Conllantin aux évê– les affemblées one éclaté en plaintes fur ques de fon liecle , & rapportée avec ces macieres. Pouvons-nous cdfer de tant d'éloges par Charlemagne ; lt ne nous p!Jindrc , lorfqu'à ces anciens m'ejl pas permis à moi qui fais de condi– défordres l'on ajoute des enrreprifes tio.• humaine , de jugu des caufcs de~ nouvelles ; lorfque les juges féculiers évéques. en quelques provinces de ce royaume S1RE, ainli vous rendrez à l'églife le mettent la parole de Dieu en la bouche lufire qu'elle a perdu par l'affoibliffe– des prédicateurs ; lorfque par des arrêts ment de fon autorité légitime ; ainfi ils otent & donnent la million ; lorf- vou; la ferez briller de fon ancienne qu'ils défendent aux évêques de pren· fplendeur ; ainfi vous imprimerez dans dre connoiffance de la doétrine ; lorf- l'efprit de vos peuples le refpeét qu'ils qu'ils levent les interdits ; lorfqu'ils or- lui doivent : & ce refpeét fera le remede donnent des vœux , des mariages, de infaillible de cous les maux, donc elle l'adminillration des facremens. a été depuis fi long remps affiigée , vos S1RE , l'éminente piété de la Reine fujecs , qui l'auront dans le cœur, ne fc voire mere a arrêté le cours de ces abus porteront plus à ces lâches violences • en beaucoup de rencontres ; nous fup- qui fe font li communément contre le plions très-humblement Votre Majellé bien, & même contre les perfonnes fa– de nous permett.-e de conjurer encore crées des eccléfialliques , que l'alfem– c:n ce lieu cette grande Princeffe d'y re- blée a été contrainte d'en faire à Y ocre médier en toutes. Majellé des plaintes & générales & par- Nous l'efpérons, MADAME,de cette ticulieres. Vos juges armeront avec piété merveilleufc , qui éclate avec f.lus de zele vos ordonnances & vos tant de gloire dans coutes vos aétions. oix pour la défenfe de l'é~life , & pour Votre régence aulli julle que glo- la punition de ces impiéces, fi étranges rieufe rétablira fans douce la jurifdic- & li communes, quelles déshonorent tion Cpiricuelle des eccléfialliques. Ils norre fiecle. Vos gens de guerre celfe– nc la tiennent que de Dieu , & ils ne ront de fe perfuader que tous les cri– vous en demandent la confervation , mes leur font permis , pourvu qu'ils que comme celle d'un dépôt dont vous les .commercent dans les terres des ec– êres obljgée de rendre compte à fa cléfiafliques. Votre nobleffe ne mépri– jullice. Le Roi leur doit fa proteétion ; fera plus les faintes intlrultions , par vous ne fauriez , MADAME, graver lefquelles nous effayons d'arrêter la fan– :affez profondément dans fon efpric les glance fureur qui la porte à faire tant de fentimens de èe devoir. Ces impref- honteux facrifices à la vengeance , & fiC>ns ne s'effacent que trop aifément à confacrer ainfi , fous Je nom d'hon– des ames des Monarques, qui ont pour· neur, la plus baffe & la plus brutale l'ordinaire beauc;.oup plus d'inclina- des pallions. - iion à étendre leur puilîance , qu'ils Plût à Dieu , Sll\E , que le refpcét- N n ij http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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