Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

's &r l!epui1 Cardinal de Rai.r. M. DC. XLVf. s6z des plus roumis ' des plu,~ obéilfa,ns de po~r l' ~_rdinaire leurs volontés au pou· .,,os fujers ; & cette obe11Tance eclate voir qu ils ont fur la terre; & il n'arrive dans coures les rencontres. Nous avons que trop fouvent, que lorfque les ecclé– cffayé , étant atTemblés, de vous la té- fialliques prennent la liberté ~e leur op· moigner en nos pcrfonnes, & en nous pofer avec refpell: celle du ciel, ils ne féparanr nous !'allons enfeigner à vos reçoivent leurs remontrances que com– peuples dans les provinces. me des paroles qui forcent de .la bouche Les prieres que les eccléfialliques font de leurs fujers , fans confidérer que la à Dieu, doivent , felon les maximes de bouche de leurs (uJets en ces rencontres l'évangile, être accompagnées des véri- ell l'organe de la voix roure·puitTance de tés qu'ils annoncent aux hommes. L'é· leur Créateur. glifc porte à Dieu l~ paroi~ des hom- La Cainre éducation .que vous recev~t; mes parce qu'elle ell depofiraire de leurs tous les Jours de la meilleure mere & de vœux; & comme fes minillres. nous ve- la plus vertueu(e Reine du monde, nous nons de pouffer vers le ciel ceux que cou· empêche de craindre que vos cendres an– te la France mêle avec les prieres que nées ne reçoivent les mauvai(es imprcf– nous faifons ,Pour Votre l\.lajellé ; mais fions, que les faux politiques & les Jà– cerre même eglife porte aux hommes la ches flatteurs donnent rrop fouvenr aux parole de Dieu, parce qu'elle cil la feu- Princes fur ces matieres. Vous n'ave:t, le incerprere de fes volontés; & fur ce SIRE, qu'à vous défendre de votre pro· fondement, nous vous annonçons les pre grandeur, qui vous panera fans dou· •érirés eccléfiaftiques, nous vous repré· ce beaucoup davantage à foumerrre les fentons ce que vous devez à l'églife , hommes à vos volontés, qu'à vous fou– dont vous ave:t !"honneur d'être le fils- mettre à celle de Dieu, fi la grace du aîné; nous vous parlons des intérêts de ciel plus forte & plus puitTanre que les t'Otre mere avec liberté, mais avec cet· tentations, que donnent les couronnes • te liberté vraiment chrétienne , que n'éclaire de fes vives lumieres votre beau Jefus-Chrift nous a acquife par fan naturel, & ne vous fait connaître dès Sang, qui fair que les difpenfateurs de le commencement de votre vie , que fa parole la portent fans trembler aux le refpcll: • que les bons Rois rendent oreilles des Princes ; qui fans diminuer à l'églife, à fes vérités & à (es minillres, le refpell: , Jiminuc la crainte , & qui n'ell pas moins l'effet de leur courage fait qu'à ce même moment, oil je me & de leur prudence, que de leur ~ek Il.: trouve faifi d'un étonnement profond , de leur piété. en fongeanc que je parle à mon Roi, je Un des plus grands Princes qui ait me releve par une fainte confiance , en jamais régné, celui qui a donné des loiit confidérant que je lui parle de la part de à la terre, fans comparaifon plus univer– fon maitre. fellement & plus durablement refpetlées Les Rais n'ont pas moins d'obligation que n'ont été celles des Céfars & des 'de nous entendre, que nous en avons de Alexandres; le grand légillateur du man– ieur parler, & l'écriture fainre, qui nous de Jullinian n'a pas cru manquer contre rend refponfables de leurs ames, lorf· la politique, quand il a reconnu avec qu'elles péritTent faute de nos avertilfe- cane d'avantage la force , la dignité, la mens , en marquant narre devoir, vous néceffité des paroles des évêques, qu'il c:nfeigne le vôtre, S1RE, & fait con- a condamné même leur lilence comme noîcre à V. M. avec quels fentimens lâche, comme fervile, comme indigne elle doit recevoir des paroles , qui font de leur carall:ere; & Je plus généreux nécelîaires à fon faluc; & la déférence des Empereurs chrétiens l'invincilile à ces paroles , eft peur·être la plus im- Tht'odo(e n'a rien diminué de la gran– porrante des impreffions que Votre Ma- deur de fan courage , quand il cil def- 1ellé l'eut prendre en un âge, oil il ell fi cendu de fon trône pour recevoir avec néceff•ire pour la gloire du ciel , & humilité, non pas feulement les inlli uc– pour le repos de la terre, qu'elle n'en rions , mais encore les anarhèmes de prenne que de bonnes. Les Rois fe laif- faine Ambroife. S1RE , nous ne fom– fenc aifémcnt perfuader par leur puif- mes pas en ces termes ; 1·ég:ife con– fance , qu'il n'y a rien qui ne foie au- ferve toujours une adorable liberté ; clelfous de leur grandeur. Ils 1J1efurcnt m.Us il clt vrai que lor(qu 'elle pad~ Nn http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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