Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

f 57 Evêq'.1e d,' Ur_ei. nous d()nc p1s raifon de dire a Votre Majellé qu_e Dieu, fans dame, fupporte très-impatiemment !es outrage~ q~e,nous lui venons de reprefenter avoir ete fai– tes par fes (ujets à des eccléfiafiiques , qui ont l'honneur d'être nommés par la bouche & la plume du grand Apôtre, les amba(fadeurs de JESUS - CHRIST? Ell- ce pas avec fujet que V. M. doit craindre quïl ne (ouffrira peut-êrre pas impunémenr qu'en votre France, fans refpeét de leur caraétere , on les ait honteufement balfoués , emprifonnés ., accablés de coups , couvert d'ignomi– nies & d"opprobres ' Un ancien payen écrit , que la pelle qui ravagea l'armée des Grecs procédait de ce quon avoit banu un prêtre des idoles ; les larmes , dit-il , du factifica– teut d"Apoilon allumerent le feu de la colere des Dieux , qui en neuf jours confomma toutes les troupes. David, le fidele prophete du vrai Dieu , plus eit– pte[ément nous fait connaître que les Chananéens n'ayant pas obéi à la paro– le divine qui criait , ne touchez pas mes oints, & ne fa ires pas de mal à mes prophetes , qu'irrité pour ce crime, ap· pella la famine fur leurs terres , & ôta toute la force & le foutien du pain à ces peuples. Dieu nous veuille garder que Votre Majefl~ fi pieufe, ni fan royau– me reŒentent les effets de la colere à laquelle l'ont juflement provoqué ces impies & violens perfécmeurs de fes ptetres; mais certes le (eul moyen de l'éviter, c'efl qu'il lui plaife maintenant qu'elle ell avettiede ccsoutrageufes vio– lences d'expier l'affront & l'opprobre que DielJ a reçu en leurs per(onnes par la julle repréhenlion & correétion de . . ' , ce~x qui ont commis ces tres-enormes enmes. Il nous ell impollible de douter , MADAME , que Votre Maiefié , qui tous les jours par tant d'effets & de fa dévotion & de (on autorité royale, fait éclater 1·a1deu1 &le zele dont fan cœur • M. DC. XLVI. brûle pour la gloire de Dieu, ne re– çoive avec fentiment & defir d'y remé– dier, la très humble remontrance que· nous lui faifons fur ce pqint, plus par l'intér~t du bonheur & de la gloire de Votre Maiellé & de fan état, que pour le nôtre. Nous tenons pour infaillible• que c'etl affez. d"avoir reprrfenré à h Reine Très· Chrétienne ce mal, pour être aŒurés que bien·tÔt elle donnera les ordres c.éceŒaires pour faire ceŒer une fureur fi impie. C'ell pourquoi l"E– glife de Fr>nce (e tenant déji pour dé– livrée & mife en repos & en paix du moment qu'elle a invoqué la protcétion de Votre ~1•jell~ d'un cœur très-ar– dent fc tourne vers fo~ Dieu, & tout d'une voix , par nos bouches, le fup– plie très inthmment de bénir tous les deffeins , d'exaucer toutes les deman~ des de celle qui (e déclare fi publique– ment la très-z.élée proteétrice des di– vins autels & des per(onnes facrées. Nous demandons à fa divine bonté• qu'il lui plaife combler de graces , &: conferver en longue & parfaite fanté les perfonnes très-ptécieufes du Roi (on fils & d'elle , de multiplier vos viétoi– res , d'exalter votre étlt & votre nom• de voLls faire ("honneur de réduire bien– tôt à la joie de toute la chrétienté, tous les princes de la terre à defirer la paix, de VOLIS continuer la gloire d'être les plus re(peétés & redoutables des Mo– narques chrétiens , la terreur des na– tions barbares, & les arbitres de l'Eu– rope. Enfuire de quoi • d'une pareille affeetion, nous (upplions très-humble– ment Votre Majetlé , MADAME, de croire que le Clergé de France confer– vera à jamais en fon cœur deux def– feins, & deux defirs également prelfans; l'un de préfenter tous les jours au Dieu du ciel fes (acrifices pour la profpérité de Vos ~fajefiés; & l'autre, de leur rendre en terre tous les effets pollibles de la plus ardente des alfeétions, & de la plus humble & fidele des obéiJfanccs• http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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