Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

, 54 ' Pvlque d' Ur_er_. res denieuteroient rans effet, & les blaî– phemes auroien~ leur fuite! ,n?u~ ne pourrions obtenir grace & bened1ébon, & ces maudits feroienr éclater la ma– lédiél:ion de Dieu îur nos rêres & fur votre royaume , li Dieu n'eût excité V. M. à faire auranc d'effort pour ré– primer leurs voix, comme elle exerce ife bonté , pour maintenir à la gloire de Dieu, le fervice de nos égliîes. Nous la îuplions donc très-humble· ment, par tant d'intérêts de Dieu, de fon cher Fils, de fan royaume, pour le bien duquel elle travaille continuel– lement , de vouloir continuer & fuivre fon très-pieux deffein, & entrer avec fon rrès-fage confeil en la diîcuffion des remedes par leîquels elle pourra réprimer cc mal effroyable qui nous menace de tant de malheurs : qu'elle fe fauvienne , s'il lui plaît, que )Esus retTuîcité ne 5'e!t fait Roi , q_ue pour conferver la gloire de fan Pere , & mettre fes ennemis fous [es pieds ; & que cc n'e!l que pour ce même deffein auffi , que Dieu lui a fufciré un Fils, l'eîpérance de la chrétienté & de la France ; & durant îon bas :îge, a mis la force & la viél:oire en fa main , pour exercer en vraie lieutenance de JEsus ces mêmes fonétions, & pour faire que dans fes terres, & par· tout où elle aura pouvoir, un chacun le révere & l'adore. Après avoir très-humblement , & de toute notre affeétion, fupplié V. M. de protéger ! 'honneur & la gloire de Dieu en ces deux points, l'affemblée nous a ordonné d'invoquer encore , & implo– rer le fecours de votre autori ré & piété royale, pour un troifieme, MADAME, qui ne regarde pas moins l'intérêt & le fervice de la majefté divine que ces premiers. Il ne touche pas à la vérité immédiatement fa perfonrte & fan etTen– ce infinie, mais il touche fes mini!lres, fes oints , fes prêtres, qu'il a daigné alfocier à fan ordre pour le fa lut de fes peuples ; en la langue & en la main deîquels il a mis fa vérité , fa puÎfΕn– ce , fa miféricorde , la di!lribution de fes graces, & l'adorable réproduétion de fan facré corps ; le dwir d'inter– venir ;iour les hommes vers lui par leurs facrifices, & de leur prononcer avec affurance de fa part les douces fenten– ces de pardon, & les promelfes de fes l!ternels bienfaits. M. DC. XLVL 55 G- Leur proteétion & leur défenfe e11 ce monde , où ils doivent vivre coni– me des agneaux , en uniquement éta– blie en la piété & charité des Rois chrétiens , d'autant plus que Norre– Seigneur nous a envoyés comme fo11 Pere l'a envoyé ; & nous rendant les prédicateurs de fa patience & de fan humilité, nous a défendu de mettre en ufage aucune des voies humaines , par lefquellcs les puitTances de la terre main· tiennent leurs droits & confervent leurs perfonnes : nous ignorons toute défcn· fe , & n'avons & ne voulous avoir e11 nos mains aucune force; que la feule affi!hnce que nous recevons de la bon– té, juftice & piété de nos Rois; c'elt celle qui jufqu'ici, par la bonté de Dieu & par la piété de nos Souverains , ne manqua jamais i J'Egliîe de France, & que nous efpérons, avec raifon, devoir moins que jamais nous être déniée , puifqu'en nos jours nous fervons Dieu en -0béi1Tanr i un Roi & :'i une Reine fa mere éclarans en piété , & attachés avec ferveur au ferv1ce de narre Dieu, autant qu'aucun de leurs devanciers , entre lefquels il fe trouve tant de Saints. Il y a peu d'exemples dans les liecles paffés, MADAME, & à peine avons• nous mémoire de trois ou quJtre ren· contres en votre France, où les hommes chrétiens & catholiques foienr venus à cet excès de mépris vers Dieu, que d'a· voir violé la facrée dignité de fes fer– v!re~r~ les prêtres_:~ _notre ordre a pati, ç a ete par les hèret1ques ou payens , auquel cas ce nous e!l gloire& bonheur; mais nous avons eu fort rarement aurre· fois ce malheur , que des perfonnes qui croient en celui que nous fervons , nous ayent outragés , & nous ayent donné ce fenfible déplaifir de déplorer tour enfemble notre affiiétion temporelle & leur damnation éternelle, conjointe à J'anathê:ne dont ils fe frappent eux– mêmes quand ils nous attaquent. Tou– jours par tant.de fiecles, les catholi(Jucs, vrais catholiques , avaient confidéré nos perfonnes comme les images vivan– tes de ]Esus notre chef; nos biens & nC>s polTeflions , comme choîes canfa– crées à la. divinité. & inviolables ; & fans examrner le mérite de nos quali– tés ptrfonnelles , ils s'étaient contenus dans une u:Çs-h.ilUte vénération de notre Mm ij http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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