Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

S4 7 Remonrrance de Meffire Nicolas Grillet , s ..,1 1 ira déformais p3r Con foin, & par la qui tout fenliblement quittait le temple vigilance, f;.gdfe & vertu des perfon- & la ville, & les anges à haute voix nes élues pour fa conduire, du pain fo- s'en allant, crioient, forrons d'ici, Jide & favouremc de toutes les vérités Dieu ne peut habiter parmi les abomi• divines & humaines, ne foir jamais ha- nations d'un peuple qui le méprife & leiné du venin peniféré de ces ferpens en adore d'autres , il ne peut protéger d'enfer. MADAME , il n'en faudrait une nation qui fe moque de fa grandeur, qu'un pour faire courir fortune à ce & tourne en rifée fes miféricordes : ces cher nourri!Ton du ciel, de prendre des maudits, dont nous nous plaignons, h1bitudes, que toutes les larmes & les MADAME, difent & font des chofes foins de fa Monique, & de tous ceux dans le fanétuaire du vrai Dieu , & en qu'elle a li dignement prépofés à Con la préfence de la vraie & incomparable {ducation , ne pourraient excirper ; arche de fan alliance , qui l'attaquent, d'où V. 1\1. peut voir combien elle a l'abai!Tenr, l'affiigent, le méprifent toue de juftice & de raifon en ce qu'elle a autrement que les aétions que firent al6rs commencé , & combien il lui importe les foldats HomaiFIS & les Juifs : ccux– que cette pene foit ôtée abfolùment Il péchaient par ignoronce, ceux-ci de & de fa cour & de fan. royaume: elle guet à-pend & volontairement: ceux-là. feroit inconfolable li quf!qu'un infeété ne le connoi!Tant pas l'ôtaient de fa de contagion , ou de petite vérole, ap- place pour y établir un autre; & ceux– prochoit du Roi: horrible malheur 1 ci le viennent injurier en fan trône, & ce•tes , mais en ferait - ce un moindre le dégrader de la majené de vrai Dieu• s'il étoit attaqué de ce venin infernal , pour perfuader qu'il n'y en a point. qui peut en un moment priver pour ja- Que pouvons· nous attendre, fi Dieu, mais de piété, de grace & de jullice, par la piété de V. M. n'a pitié de nous 1 une ame, qui par Ces verrus doit être le & n'ell rétabli en fa gloire> Que peut– bonheur d'un li grand peuple? on efpérer, linon qu'il fe courrouce li nous en fuperflu de repréfenrer à fans retTource; qu'il nous délaitîe ab- V. M. MADAME, combien cet effraya- folument; que fa proteétion nous foie ble & malheureux crime en capable ' Ôtée & retirée pour jamais ; que fa s'il étoit négligé, d'attirer le courroux dextre tourne ailleurs fes faveurs , & & la malédiétion de Dieu fur la France: envoie fur nous les fléaux & les effets .V. M. connaît fon Dieu & fa naturelle de fa vengeance? jaloulie aufli bien que nous ; & bien Je fupplie très - humblement V. M. qu'elle n'ait jamais éprouvé que les MADAME, de conlidérer !'extrême dou– effets de fon amour , elle n'ignore pas leur & le déplailir que ce cruel mal les promptitudes & la pefanteur de fa caufe au Clergé de France: nous prions junice. A la vérité, àla vérité, MADA- jour & nuit , comme nous devons, ME , ès autres péchés il patiente long- pour la profpérité de V. M. & de fan temps , diffi1nulant les crimes des hom- état : nos obligations redoublées par mes pour les attendre à pénitence , mille bienfaits que nous recevons de mJis en ces énormes mépris, & dans V. M. & de plus par la conlidération les excès du bbfpheme, il en impof- des fervices que Dieu même re~oic de ftble qu'il fouffre longues années : fa fa piété , nous convient à multiplier naturelle grandeur, Con être juftement nos facrifices & nos prieres. Tandis glorieux , ne compatie pas avec un tel que nous Commes en ces faicites fonétions, abailfement : il fe venge , non feule- à même heure, & de mêrne lieu , roue à. ment fur les coupables , mais fur le de!Tein , pêle-mêle avec la fainte odeur lieu , mais fur les peuples , mais bien de nos facrifices, & l'humble harmo– fouvent fur les princes qui les fouffrent nie de nos prieres , arrive au ciel la cla– fciemment. Dè~ qu'on eut planté dans meur & la voix effroyable des blafphe• Je temple ~e Jérufalem l'idole ou la na- mes , qui baffouent celui que nous ado– tue ~e Caligula_ ,_c'?n.facrée fous un r,ïtre rons , qui iniu~ient celui que .nous facrilege de d1vm1ce , & qu'on 1 eut prions, leur bruit furmonre le notre: érablie en la place où Coulait être l'ar- & comme V. M. fait que les ourrages chc de l'alliance divine , on ouit en piquent bien plus les grands cœurs q_ue mêcue ion;int ilVec guod bruit , Dieu les lQuanges ne les délectent, nos pHG~ http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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