Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

\~s 'l!v~que à'Vr_tr_. M. DC. XLVI. 5'1-t: ils J'a"reuvenr pis qu"au Calvaire; ils ner remede, & qui a fair que m3inre– vonr fouvenr commettre la plupart de nant ils feront auffi contraints quant & ces abominations devant Dieu, dans les quant de favoir avec quel zele , quelle lieux les plus faints, & au temps otl ardeur , quelle julle violence Voue {on adorable préfence venoit pour fainte & pieufe Majellé pourfuit, per• rriompher des cœurs des liens : là ell le fécute & punit ces prodiges d'impiété. rendez-vous, où d'une part devant les ·C'éroit le feu! & unique moyen de ra· cbjets de leurs idolâtres amours , & battre leurs efpérances, & de confirmer d'autre devant }Esus, qui ell l'objet de les nôtres. leur haine , leur plaifir ell lorfqu"og l'é- Or le point principal, & la plus pref– leve tout fanglant en la melfe pour no- fante circonlbnce de ce mal , que ]' aye tre fa lut, de Je maudire , de lui tourner à repréfenter à V. J\1. c'ell qu'elle croi– le dos en vomilfant mille blafphemes ; roit peut-être que cette faute fût la fau– & de faire voir à votre peuple, étonné te de deux ou trois particuliers jeunes & fremiffantdeces détellables & inouïes hommes, commife par débauche & par galanteries , que leur unique joie ell jeunelfe; & comme elle ell très bonne. d'être & de paroître rrès-méchans. 0 & à qui relies énormités femblent plus monllres ! Mais après qu'ils ont été le qu'impoffibles, elle s'imaginerait mal· méprifer jufques dans fon temple, & aifément que ce mal fait fi fort public; qu'ils ont vomi l'ordure de Jeurs paffions phît à Dieu qu'il ne le fût pas ! ·JI.tais déréglées delfus fes autels; en échan- MADAME, V. M. doit favoir que ce ge , fur les tables de leur ivrognerie & mal ell un mal qu'on commet férieufé– de leur débauche, ils amenent en ieu par ment , froidement , à detfcin & de Jeurs infâmes difcours & chanfons, les propos délibéré; & mal , qui pis efl, plus fainrs& aimablesmylleres pours'en qui fe trouve très-dilaté, très·multi– moquer: quelle félonie! quelle impiété! plié, & croilfant de jour en jour; & MADAME , le gage précieux , l'focom- qui venant de perfonnes conlidérables préhenfible excès de l'amour de Dieu, & de condition, s'imprime trop & trop l'adorable facrement a éré pris pour Je dans les cœurs de taure la jeune no– fujet ridicule d'une chanfon à boire , bletfe de votre royaume , les clameurs & le !>ienheureux & célelle repas , que des peuples effrayés , & le récit d'une V. M. reçoit & recherche tous les di- infinité de perfonnes pieufes & zélées manches avec tant d'humilité , de fer- nous en ont donné trop & trop d'atTu– veur & de refpell: , comme fan unique rances, & vos cours de parlement n'en bonheur, a été fait le jouet & la rifée ont pas convaincu pour un feu! , mais de coures les troupes des ivrognes; ils plufieurs: ce n'ell plus un fimple ulcere mêlent maintenant fon fang avec leur en quelque petit endroit de la fuperficie: vin par leurs difcours, & joignent leurs c'efl une plaie gangrenée , qui augmen– horrib!es impuretés avec la pureté du te tous les jours, & ne fe peut prefque Fils de la Vierge : ce préfent divin, hé- plus arrêter que par les rudes appareils: Jas! nous a-t-il étci laitfé pour de reis d'autant plus que les voluptés , troi> ufages? II n'ell pas poffible, & nous ne amies du corps , & les vanités d'ur.e faurions efpérer, que la connoitTance fautfe galanterie , poifons des jeunes de ces ~défordres n'aille pas jufqu'amc efprirs, accompagnent ce mal, & fcr– oreilles de nos ennemis, & que les na- vent d'amorce à cette maudire cabale, tions érrangeres, que V. M. abaitfe & pour appeller à fon monel appas des dompte par la grace de Dieu fi glorieu- ames que <léji l'oifiveté , l'orgueil & fement, ne Cachent que telles impiétés l'abondance rendent d'ailleurs très-dé– ont eu cours en vos royaumes ; ce réglées. malheur a été trop public, & c'ell ce Dieu nousveuillepréferver, MADA– qui leur aura donné fans doute , plus ME, que quelqu'une de ces damnées & de cœur que route autre prétention; défefpérées a mes aborde la fource facrée car ils auront efpérance i toute heure de notre bonheur le Roi votre lils: fatfe de voir arriver quelque malheur à la fa ~onré !~~nie, qu~ ce précieux efprir, France, & tomber quelque effet de la qui 1ufqu 1c1 a fucce du fem de fa très– vengeance de Dieu fur vos armes. Béni pieufe mere , le lait de la vraie piété, Coït Dieu qui a infpiré V. M. d'y don· & qu.i. çomme nous efpérons, fe noui~ Mm http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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