Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

541 . Evëque d'Ur.e:r. M.'DC. XLVI. !4! attaquer le ciel, tandis qu'il vi:rfe li dale des VC>ifins, comine un enfer, d'où favorablement fur nous fes graces , & l'on en rende fans cdfe fonir des malé– ciue no~s les ~emandons avec tan.t de diétions &: des exécrations contre .ce n.0111 néceBire ; crime cependant • qui an- mcffable ? Que des bqua:s le pallent un– jourd'hui , MADAME • pat une licen- punément par leur bouche im?ure, à la ce effrenée & fans bornes, el! relie- vue de leurs mJÎrres 'Que la chair & Je ment or<linaire &: commun en France fan~ immacul~s , qu'_un, Dieu, par un en la bouche de coures îorres de per- exc~s de bonre , a unis a fa nature infi– fonnes, que l'on r.e peut pallèr dac.s nie pour notre falut, foient pris par vos !es ru~s, on ne peut fe trouver en au- fJjers, pour les termes & les moyensot– cune alfeinblée, on ne pec1~ cravcrfer w1e dinaires dont ils fe !'ervent pour expri– p!Jce ou un marché .public, fans être mer leur colere démoniaque, & pour contraint d'onir des difcours vraiment do~nerpoids i leurs plus grandes & plus d'enfer, & s'imaginer d'être • no:i p1s énormes malices; mais ce qui ell le pis parmi des Fran~ois vos fujers , & parmi de tout, c'e!l que ce débordement effre– des chrétiens , mais parmi des dam- né d'un mal li déplaifant à Dieu , a fait nés, où j'ofe proteller i Votre r.1ajel1é qu'en la plupatt des provinces de votre qu'il e!l prononcé avec beaucoup moins France, MADAME, il femble qu'il n'i• a .de mépris. plus de lieu d'uf<t d'aucune punition Le bonheur de connoître, & de pou- pour ce crime; il el1 palfé en ufage, ncR vofr prononcer ce diviA & augnlle nom, feule'i;i~nt licire , mais qua fi louable ; MA DAME, nous a été donné par l'au- voili ce qui fait horreur. Si un homme ~cu1· de notre falur, pour être notre cau· a battu un autre en blafphémant. il ell: tion & notre alfurance vers fon Pere puni pour avotr barru l'homme , & no11 étemel., pour êrre notre défenfe contre pos pour avoir blafphémé fon créateur; les démons, qui fuient quand on le pro- & pourvu qu'il ait fatisfait l'homme ou– nonce avec amour & refpeét: en lui il a nage, on l'abfout; car il n'y a plus que .mis la proteétion des pauvres, la confo- Dieu dïntérelf~ que l'on compre pour larion des affligés; &:quoique nous ayons un nélnt. 0 ! fi, comme Dieu dans ks à demander à Dieu ou aux hommes , il my!leres & dans les chaires, met fon ef– nous a alfuré que nous l'aurons le de- prit & fa parole dans l'efprit de fcs mi– mandant au nom d'un Dieu fait hom- nil1res, ainfi il lui plaifoitque vos fujers me. fous lequel tout cenouil doit l\é- prilfent parti l'efprir de Votre Majellé, ·chir, en l'enfer, en la terre & au ciel. & juge•lfent comme elle juge: h:ilas ! Ce nom en l'ancienne loi , en laquelle ils ne négligeroient p•s comme ils font ils ne le cGnnoilfoient qu'en énigme, ne les inr~rê1s de Dieu , & n'ellimeroient fe pouvoir prononcer qu'une fois l'an pls le blafpheme une lésere olfenfe ; par la bouche du grond prêtre, tout cou· ils fe fonviendroient que parmi les Juifs, vert du fang des viétimes immolées pu- quiconque le commetroit , étoit llpidé; mi la fumée des parfums & des encens , que Dieu lui-même, fouvent pour le <lans le fanétuaire. 0 Dieu! efl· il poai- venger, a fait tomber la foudre dll l'iel ; ble, t.1ADAME, Qu'en votre royaume que faint Louis ne crut pls le pouvoir très chrétien , ce facré nom foie venu i pardonner à un de fa cour qu'il aimoic ce point de mépris, que les perfonnes de tendrement, mais furmoncant par l'in– haute condition, falfent de fa profana- térêr de Dieu fa bonté n•turelle , lui tion l'ornement de !eurs dére!lables ga- fit fans pitié percer h l.>ngue d'un fer lanterics; Qu'ils s'accoutument à le foui!· chaud. · Ier & le m~ler pumi la bourbe de leurs Sur ce point donc , nous fupplions plus turbulentes p•ffions; qu'enfuite les très·humblement"Vorre r.1ajefie, MA– médiocres, pourp1roîrredu grand mon- DAME , de vouloir faire exaéte~ de, s'elliment obligés à le déshonorer ; ment renouveller par tout les ordon– & <JUC pour l'abailfer de plus en plus , nances anciennes du royaume très– la he du peuple & les plus miférables , chrétien , & commander fous quel– l'ofent faire r•ifonner fans celfe dlns ques peines notables à tout n..'liciers les infâmes alfemblées ? Faut· il qu'un de ju!lice de les faire mettre i exé– ·~erlan.p~blic. ~ les lkox .encore plus cution; force:r.·les, prelfe•-·les , con- 1gno11111UCUll: {oient • au grand fca.11- uaigneit·lcs 4c ftii'll're hi:; 1111;111vemru http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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