Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

5 J l Evlque d'Angoulême. M. DC. XlVr. J J 4 :après qu'elle y avoic écé conrinuellemenc crec. Une princelre, qui plr (es aumlt· cpprimée & perfécurée durant l'efpace ncs, ou pour mieux dire, par fes libé– de cent ans. Jufques-là, qu'on a vu au ralirés immenfes, donc je puis porter milieu de la ville capitale du royaume, témoign:gc, puifqu·elles one palTé par un couvent de douze Peres Capucins , mes mains pour la plùparc, a redonné prêch1nr, caréchifanr , confcfranr cous la vie à quantité d~ familles entieres , )es jours publiquement, non feulement & même des plus nobles d'Angleterre, en fran~ois, mais auffi en anglois, ad- qui avoienc été dépouillées de cous leurs minillranr les [Jcremens , & célébra~t bie:1s ;\ c2ufe d, la religion , & qui le fervice divin , avec auranc de folem- éroienc fur le point de mourir de faim. nité, avec autant de liberté, & j'ofe Une princelTe , qui a ouvert les prifons prefque dire, à proportion toutefois, à tant de religieux & de prêtres, qui y avec une auffi grande affiuence de peu- éroieAt derenus depuis longues années. pie que dans aucune églife de Paris, pour la confdiion du nom de JESUS• fans q1:e le Roi d·Anglererre y uouvât CHRIST, & qui éroienr déjà cond1m• à redire,& fans 'lue [esmini!lreseulfent nés p•r les loix d11 pays, au plus cruel, cré t mettre empechemenr , principale- au plus effroyable & au plus hcrrible ment durant les dix dernieres années : de tous ics ru pplices; car de [on temps jufques-là, qu'on a vu, a\'ec l'admira- jamais on n'a fait mourir aucun ca· rion de toute la chréiienré, ce qui ne cholique pour b religion , comme s'éroit jamais vu depuis le co:nmen~e- depuis ces trois ou quatre dcmiere11 ment du fchifme, & ce qu'on n'eût ofé années les parlementaires en ont fait efpérer de revoir jamais, à favoir des mourir jufqu'à vingt ou trente. Une réfidens de la cour d'Angleterre à Rome, princelfe enfin , qui ell après Dieu , la pour y cuiter avec le Pape des affaires caure du falut & de la converfion d'u11 de la religion , & réciproqùemenc trois nombre innombrable de perfonnes : nonces du Pape en la cour d·Angleterre, car il ne s'ell point prefque palfé d'an– à favoir, le feigneur Grégoire Panzani, née, que par le feul minillere des pe· évêque de 1'1ileco en Italie, le feigneur res Capucins , & des deux peres de Georgio Coneo, Ecolfois de nation , l'Oratoire qui écoient auprès d·elle , il mais domellique du feu Pape , & de ne fe ·convertît jufqu'à deux ou trois monfieur le cardinal D.1rberin, & le cencsperfonnes, fansparlerderantd'au– feigneur Rofferi, qui a été fair cardinal tres, que les prêtres anglais conver· au forcir d'Angleterre, traira nt & négo- tilfoienc fous l'ombre de [a proretlion, ci ant en cecre cour-là durant l'efpace de & fous la faveur de Con appui & de fepr à huit ans, avec aurant de liberté, Con autorité : cependant voir aujour· & ~vec plus de familiarité même que d'hui cene princelTe chalTée par deux dans la cour d·aucun prince catholique: fois de Con roraume, & obligée de & tour cela par la conduire, par lezele, fuir avec des travaux & des perils & par Je crédit de cette µrincelre , qui infinis, & dès le quarorzieme jour alioir pu ce moyen acheminant roue d'après foA accouchement, la cruauté doucement la converlion de I' Anglerer- de fes ennemis, qui non contens de re, qu'il fembloir que nous devions ac- l'avoir µourfuivie criminellement, & rendre bien rôt de la miffricorde divine, à mort , dans leur parlement , par des :après de li beaux commencemens, mais calomnies diaboliques , l'ont encore no1 péchés ont détourné ce bonheur. perfécurée à oucrance au milieu de fa Une princeffe qui a donné Ja confiance fuite même; l'ont pourfuivie, & par :tmc pauvres ca1holiq11es anglois de ror- mer & par terre à coup de canon, rir de leurs retraites, où ils dcme11roient J•un defquels \'Înr donner jufques dans· cfos & Cachés, & de raroÎtre Cil pu- fon navire , & penfa interrompre le blic la tête levée, de profolrer & d'exer- cours de fa fuite , & la faire tomber cer leur religion avec coure Corre d'alTu- encre les mains de fes ennemis , qui la rance , d'afpirer & de parvenir même fuivoient i la portée du moufquer les aux, cha'.~es de la , c~ur & de l'état a.urres ~inrenc dor.ner, contre une 'pe· aprcs qu ils ~voient ere durant un fiecle ure ma1fon , ou elle croit retirée bri– enrier fans avoir à peine la liberté de ferent la chambre de fa dame d!hon– refpùer , ou plutf>t de fou"ircr en fe- neur, & celle de fcs filles d'honneur. L l ij http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=