Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

's 17 Harangue de MejJire Jacques du Perron , s 1 Ir affligés & perfécurés en Anglercrre , tanr d'emprelfément à publier, & à pro– comme enrre une infinité d'aurres , un curer les avantages <les parlementaires: S. Thomas , archevêque de Canrorbe- c'ell fur cetre efpérance qu'ils contri~ ry; & du temps de Jean, Roi d'An- buent fi libéralement de! grandès fom– gleterre , un Guillaume , évêque de mes , qu'ils levent fur eux-mêmes, & Londres , un Eulhche , évêque d'Ely, qu'ils envoient fccrétement en Angle– & MJlger, évêque de \Vorcheller; & terre; & cerres leur efpérance n'etl devant rous ceux li un S. Samfon , pas peut - être fi mal fondée qu'on fe évêque du pays de Gales, un S. Ma- pourroir imaginer: Clt fi les huguenots, gloire , compagnon & parent du même au point de leur naitfance, & lorfqu'ils fainr Samfon , auxquels fucce!Tivement commencerei1t de paroître en ce royJu– l'un aprèç l'autre, le Clergé de France n:ie, appuyés feulement de la protec– donna l'évêché de Dol en Bretagne, t1on de quelques petits princes héré– afin de leur procurer une retraite affurée tiques cl' Allemagne , fe rendirent en & honorable en ce royaume ; & lorf- peu de remps fi confidérables , qu'ils qu'au fiecle palfé l'héréfie s'efr emparée furent capables de mettre fur pied par de l'Angleterre, n'ell-ce pas la France, diverfes fois des armées prodigieufes, qui par une fuite de cette même condui- de donner cent & cent combats, de te admirable de la providence divine, gagner plufieurs vittoires fignalées , de lui a redonné une Reine catholique 1 prendre grand nombre des meilleures N'ell-ce pas le Clergé françois qui lui villes du royaume, d'occuper des pro– a redonné des évêques & des prêtres vinces entieres , & de ruiner par-rout catholiques , par Je moyen de quoi la où ils palfoient la religion catholique, foi orthodoxe avoic heureufement com- dont on voit encore des marques Ja– rncncé d'y refleurir ces années dernie- mentables en touces les parties de cc res ; & partant, MESSEIGNEURS , il y royaume, mais principalement en nos va maintenant de vocre honneur & de diocefes de la Guyenne & du Langue– votre gloire, plus que de tout le relte doc. Que fera-ce lors , qu'outre le fe– de l'églife, d'empêcher aucant qu'il fera cours des hérétiques d'Allemagne, qui en vous, que la foi qui a été premiérc- font maint~nanc incomparablement plus ment plantée, & puis cul rivée de temps, puilfans qu'ils n'étoient pas alots , ils en temps, & enfin rétablie parmi la na- feront encore aflifiés des puritains tion angloife par des pré!Jts & autres d'Angleterre , d'Ecotfe & d'Irlande, eccléfialliques français, & tirés de vo- réunis en un corps de république la tre corps , n'y foit pas tout-à-fait dé- plus formidable de la ~hrécienté? Cer– truite durant vos jours. tes il faut avouer que tous les maux La feconde confidération, qui vous dont ils nnt at!ligé J'Eglife de France doit encore porter à cela plus panicu- par le palfé , ne font rien en comparai– )iérement que toue le relle de l'églife, fon de ceux dont nous Commes mena– c'ell votre inrerêt particulier , MEssu- cés pour l'avenir. Je f.1is bien que le GNEURS, c'elt le péril où nous Commes à zele & la générofité incomparable d11 caufe du voifinage de l'Angleterre, & feu Roi , de glorieufe mémoire, a fort que nous en foanmes les plus proches abattu ce parti-là : je fais bien que fous detolls les autres royaumes catholiques, les heureux aufpices du regne de nacre que l'héréfie, après qu'elle aura ruiné jeune prince , fous I~ fage & pieufe la relig;on en Angleterre , ne vienne condmce de la Reine , nous n'avons, :aufli-tôt après pour la détruire encore par la grace de Dieu, rien à craindre en France. pour cette heure; mais je fais bien aulli que les affaires humaines font fujettes à changement , & ce qui ell arrivé par le palfé , lh>US doit faire craindre pour l'avenir. Outre, qu'.\ dire le vrai, les huguenots ont été fort affoiblis, mais ils n'onc pas été entiérement exter· minés, ils font encore en aulli grand nombre , & aufli ani1nés contre not1s que jamai5. On leur a bien ôcé les Res tua tune agitur .. paries cùm proximus ardet. Car nous Cavons de fcience certaine, que c'elt-la le but des plrlementaires & que c'ell toute l'efpérance & !'uni'. que retfource de nos huguenots : c' ell fiu cette efpérance qu'ils travaillent avec villes, • http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=