Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

Remôntrance de Mej]ire Charles de Montchal, y 1" 5 1 5 Léon fot ciré devant eux, & il y com- rre nous ; mais l'erprit qui gouyerne l'é- parut, (a confcience ne lui reproch~nt glife pour nous aifermir en ce devoir aucun de ces crime&, il fut neanmoms contre les acclamations des méchans • acculé d'avoir fervi la Reine mere en fa leur a oppofé des difficultés qui font retraite , & de s'être refugié en Fbn- comme des remparts pour affurer notre dres , & pu îentence il fut privé de fon état & notre condition. évêché. L'Empereur Conllantin le Grand , Contre ce jugement, qui arrachant qui pour fon z.ele au bien de la religion un palteur à fon égliîe, & un époux à a' été comparé aux apôtres , renvoyoit fon épaule, féplre ce que Dieu a con- à Dieu les accufations faites contre les joint , & rompt une union plus étroite évêques, pour être examinées en Con que celle de l'ame avec le corps, ce pré- grand jugement; & un foi nt Pape a lailfé lat fit diverfes protellations publiques pat écrit , que le Fils de Dieu ayant pris & Cecretes ; & enfin les nuJges étant lui-même le foiieti la main pour chaff"er dillipés il obtint permillion du Roi , plt du temple de Con Pere les prêrres qui r. l'enrremife de Ces parens, de Ce jullifier trafiquaient, avoit fait connaître qu'il dans l'ordre de la jullice; lors s'érant fe réfervoit la punition des minillres de pourvu par appel, on s'ell: excufé i Ro- fes autels, & que les hommes n'en pau– me fur les empêchemens que les ambaf- voient connoîtte fans entreprendre fur fadeurs du Roi y apportent, de lui ren- fon tribunal. dre la jullice qu'on ne refufe à perfon- Néanmoins l'é<"life qui ne veut p35 ne, & ce remede lui a été inutile juf- l'impunité des crimes, a conîenti que fi qu'i préfent; c'ell _pour ce prélat, MA- par m1lheur quelque évêque iroit accu– DAME , que l'atfembl.!e générale du fé, qu'il fait procédé contre lui avec ces Clergé implore vorre jutHce & votre précautions, qu'il foit en la libre polfef– bonté par ma bouche. lion de fon liege & de fan bien , lix Pardonnez-moi, s'il vous plaîr, MA- mois avant qu'être jugé; qu'il foit con– DAME, je me trompe, l'éc!Jt de V. M. vaincu par un bon nombre de témoins, éblouit mes yeux, & trouble mon rai- defquels la foi foit entiere & la vie it– fonnement, ce n'cll pls pour M. l'évê- reprochable; que ces témoins foient in– que de Léon que je h dois fupp!ier, fa terrogés dans l'églife, afin que la pré– nai!fance, d'un fang très-illulhe qui a été fence de la religion dérourne d'eux toute fouvenr rép•ndu pour la gloire de cette penfée de calomnie & de fuppofition; couronne, l'on8ion facrée qu'il a com- & qu'il foit ju~é pu les prélats de fi mune avec les Rois , & la charge épif- province alTemblés, ou pat douze évê– copale qu'il a dignement exercée dur>nt ques du voifinage , lui reftrvant encore ~lufieurs a.n,n~es, le recommandent alfez l'appellation au S. Siege. a votre p1ere. Le concile de Trente a chlngé ces C'ell:, MADAME , pour tous les pré- ordres; mais encore a· t il voulu que la lats de ce royaume que nous recourons commitlion pour informer fur les lieux, à votre faveur, contre une procédure fi fût fpécia!e & lignée de la propre mJin iexttaordinaire, que les ble[1nr tous , du Pape, & que le jugement fût toujours elle ébranle les colonnes de l'égliïe, réfervé à Sa Sainteté. Rétrit leur diguité, abJt leur vigueur, MADA:l<!E , tous ces droirs fonr vio· viole les faints décrets des Papes & des lés en la procédure faite conrre r-1. l'é– conciles , détruit les ufages anciens & vêque de Léon, & érant promu à l'é;Jif– modernes de ce royaume, & renverfe copat , qui porte le nom d'honneur par les ordres avec lefquels le S. Efprit a excellence d.rns S. Paul , & qui ell le maintenu l'églife pendant feize cents faîte & le comble des dignités , & une ans. principauté dans l'églife, felon le fen- Nos chuges, MADAME, nous obli- timent des peres & des conciles , on gent~ reprendre les vices, & à corriger veut qu'il fait jugé fouverainement par les pecheu.rs , c'ell ce qui excite contre quatre commi[aires choifi< peut-être par llo"s la ha1n~ de la plupart des hommes, fes parties , comme fi par fa promorion ~eurs relfenrimens le_s portent fou vent i il éroit déchu de nohlelfe, & avili au– inveliter des calomnies , former des ac· delfous de toutes les plus ba[es condirions eufations., & dielfci des embûches 'on· des hommes; il ell geDtilhomme, & le http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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