Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

,- 09 Evlque & Prince de Grenoh!e. M. De. XLI. 51• tils) tous d'une voix furent d'avis qu'il . Mais' MADAME. V. M. rait trop falloit en ce rencontre c?ntenter le fé- ~1en. 9ue la n~c~llité ell une maîcrellt nac, & rellicuer par confequenc les t_em- 1m~eneufe q~1 v1olcnre le,s plus grands pics des idoles: L'~mp_ereur, q~o1qu_e Ho1s, & ~u1 les oblige a des condef· fore jeune, mais tres pieux. & tre~·rel1- cendance~. mvolonca1res. gieuI, étant feu! de contraire avis , fe La malice du temps , & les révolu· Jei•e en pied, tic cout en colere, ( ou tians du royaume comraignoienc fou– pour mieux dire ) pouffé & animé de vent ce grand prince. de n:od~rer avec J'efpcit de Dieu, comme un autre Da- prudence fon auconte, & a n ufer pas nie! ( ainli que l'hilloire le rapporte) toujours de l'étendue de coutes fes for– repr~cha premiérement aux chrétiens ces, il réfervoic fans douce cette gloire leur lâcheté & leur perfidie ; & tournant à fon fucce!Teur. fon difcours aux gentils, il leur dit: Et de fait, fe trouvant un jour pre!Té, Si !'Empereur mon frere, tour bon, & violenté par les injuHes demandes que tout pieux & cout pui!Tant, a ôcé les les religionnaires lui faifoient; voilà ce– temples des idole~, pourq~oi voulez- lui, di~· il , (montrant monfci.sncur le vous que Je les refl1tue ; pu1fqu'en cela Dauphin) qui me vengera un Jour des la religion, l'autorité & la memoire de injures que vous me faites, & des vio– mon frere fe crouveroient blelfées;joint lcncesque vous exercez. fur mon efprit; aulli que je ne veux pas lui céder en pié- il vous ôtera fans doute avec jutlice, co té? Et quanti ce que vous alléguez., que que vous extorquez de moi plr imporcu– mon pere qui a été .Empereur, qui a été nité, & que je vous lailfe mal volontiers. ~ugulle, n'a pas ôté les .temples ·dont il C~tte parole, l\1ADAME, foc pro– s"agit maintenant; je rélJoDds que je ne phéuque, le feu Hoi Louis-le-Julle, le les ôte pas aulli; & paffanc plus avant, Valeureux, & le Conquérant (duquel la vous dites ( & peut-etre contre la véri- mémoire fera en éternelle béni·diltion) té) que non feulement il n"a pas ôté a été en effet l'ange exterminateur de lefdits temples, mais qu'il en a reflitué cette liberté impie & injurieufe, qu'on quelques-uns: à cela je réponds, que prétend aujourd'hui de relfufciter. dans ce rencontre , j'aime beaucoup Il ne faut que jcuer les \'eux fur les mieux Cuivre l'exemple de mon frere, miracles de fan liecle , pot1r voir clai– que celui de mon perc. Que û mon pere, rement que s'il a été invincible & v;élo– dit-il, a été Em.pereur , a été augulle , ri eux durant le cours de fa vie (qui ne mon frere ne l"•·t-il pas <téaulli? Je ren- devoit jamais finir), c'ell parce qn'il s'é– drai donc ce que je dois à la mémoire toit déclaré dès le comnoenccment de fon de l'un & de l'aucre; & partant je ne regne, protelteur des droits, immunités vous Ôterai point les temples que mon & franchifes de l'églife; & enr.emi juré pere ne vous a pas ôté, autli je ne vous de ceux qui la vouloient opprimer. rellicuerai pas ceux dont mon frere avec Ce font ces faines , ces grands & gé· tant de jullice vous a fi juridiquement nér!ux exemples que notre jeune Mo– privés. Que le fénat, dit· il, enfuite, me narque alléguera & Cuivra (Dieu ai· demande toute autre forte de graces & dant) par les faims & falutairescoufeils faveurs ,je les lui accorderai volontiers, de V. M. laquelle nous permettra, s'il pourvu toutefois que la religion & ma lui plaît , qu'en continuant nos très– confcience ne s'y trouvent ble!Tècs ni humbles remontrances , nous lui di– olfenfées. fions, que nous avons appris (à la vérité Nos religionnaires , MADAME, ne avec étonnement) que lorfque l'on s'eR: (avent dire autre chofe pour appuyer voulu oppofer dans les provinces par leur témérité, & autorifer leurs ufurpa- les voies ordinaires de la juflice aux in• tions injulles, li ce n'ell que tous les julles prétentions & ufurpations des re– temps ne leur ont pas été li contraires, ligionnaircs, ils nous ont appellés au con– & qu'il y a "u de nos Rois , très-grands, feil fous prétexte de réglemenc de juges, trts-puitT•ns & fort religieux , qui les & li ils foutiennent opini:ltrement, & ont laiffé vivre dans de plus grandes li- contre la vérité, ( qu"enfuite d'une pré– bertés qu'ils n'ont aujourd'hui. tendue déclaration qu'ils difent avoir Ils alleguent continuellement le Roi obtenue depuis peu) que pour toute lien1i-le·Giand po11J exemple! Con; d; dilfêiends que nous pouvons http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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