Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

Remontrance.de Meffire Pierre Scarron j' ·so~. ,0 ~ 'T Nous avons tous fujet, SrRE , de nous relleroit plus à l'avenir que la vo– l'efpérer des bons, delîeins de Votre lonté ~e, fecourir vorr~ érat. ,Nous Jl,lajeflé , & par 1 alîurance que nous ayons 11beralement donne pour 1 entre– avons en la proreélion de ce grand ~a~- tl~n des f~ldats, ce que.~ous pouv_ionir dina!, qui par fes conf~ils , fuggeres repo_ndre a "un autre. 9u a un Rot Julle p~r fa prudence,. & animes par fon ex- ~lieux~ etre. ~ellme aux pau".res; &: perience , aide a donner les mouvemens n er~e qu en, depot entre ~os mains , en ordinaires i la julle cadence des volon- quoi nous n avons trouve aucun fcru– tés de Votre Majellé. C'e!l lui duquel pule pour le bien publi~, de rendre à les fentimens dans tome 1 Europe paf- V. M. ce que nous avions reçu de foi fent aujourd'hui pour des arrêts, & les piété & de celle des Rois. fes pré.décef– avis pour des oracles; & comme fes feurs, Cachant que les pnnces qtu corn• allions n'ont point reçu d'exemples par mandent à tout le monde, fontquelque– le palfé, auffi elles ne hilferonc point fois contraints d'obéir à la néceffité de de créance à l'avenir par l'excès de leur leurs affaires. . grandeur. C'ell ce qui nou~ oblige à Pardonnez, SrRE, à notre trop gran~ faire de lui même jugement qu'un an- de confiance en votre bonté; le granit ci en a fait de Scipion, pour avouer que prélat Milanos difoit autrefois à Théo– toutes fes penfécs , fes paroles & fes dofe : Il faut qu'un hon évêque parle avec œuvres ont fervi de femence à fa gloire liberté ù un hon Empereur; je fuis l'u111 & l fa réputation, & fi fa modelle pré- par mes vœux, comme V. M. ell l'autrf' fence n'arrêroit le •ours de mes paro- en effet; je la fupplie donc très-hum-, les, je ferois facilement voir que corn- blement d'accufer mon zele, pour ex– me routes fes généreufes ~liions font au- cufer ma franchife & la hardi elfe qui: .de If us de l'envie , qu'auffi coures les je prends encore de lui dire, que fi les louanges font beaucoup au-delîous de anges tutelaires fe font armés aurrefois fes mérites. pour canferver les privileges de la fynot- J'ai cru , SrRE, que cette digreffion gogue .judaïque, que !'Apôtre appelle ne ferait défagréable à V. M. puifque Agar, c'ell·à-dire fervante, l'on ne nous dJns le tilfu de votre vie , il m'a fem- peut pas blâmer maintenant, nous au– blé d'ajourer au prix de \'Otre courage rres prélats de l'églife, qui devons imi– & de votre valeur, le poids de '/os con- ter les anges en terre , fi nous râchonsi feils , & un échantillon des rares qua- à conferver les libertés de notre mere. lités de celui qui les donne. elle qui ell la vraie Sara, c'ell-à-dire • Je r<prens, S1RE, le fil de mon dif- maîtrelfe , parriculiérement fous l'hé– cours, & votre Clergé, par la foiblelfe ritier de faint Louis, puifque même de mon organe, continue de témoi- fous les regnes de tous les princes gner ;\Votre l\1ajellé la force de fes in- payens, l'on remarque les prêtres avoir tentions , & la fupplie très-humble- rencontré leur exemption dans l'ex– ment de conlidérer qu'il n'a jamais défa- trême néceffité , & dans les funerailles voué les fe11timens de l'~glife univerfelle perpéruelles que la famine caufoit par• en faveur du bien public. Il fait trop mi les Egyptiens. bien que l'argent ell plus nécetîJire à la Le Sauveur du monde , parlant i guerre que le fer, Jx_ que les princes ne l'églife dans l'épithalame facré, lui pro– peu\'cnt pas toujod!'s fecourir leurs al- menoir des chaînes façonnées en forme liés , qu'ils n'empruntent quelquefois de hmproie , pour montrer la liberté de tous leurs fujets. Il n'ignorep•saulli, dont elle jouiroit, ce poilfon peint en que puifquerous les ordres doivent pren- étant le hiéroglyphique parmi les Chal– dre part à h gloire du prince, il ell déens ; & ceux qui les portoient étoient très-julle qu'ils contribuent tous aux exempts de contributions. Et quoi ! frais de la guerre, dans l'efpé,rance d'une SrRE, 1 la fynagogue les chaînes fervi~· paix, auffi glorieufe & durable qu'elle ront de liberté , & à l'églife, fille d11 leur ell nécelfaire. . Pere Eternel, la liberté parfaire pour- Auffi avons· nous fait des efforts qui roit· elle cîrre fa chaîne, dans la plus ont furpalfé nos forces; & l'excès de libre monarchie du monde, & fous cc– notre zele pourroir nous réduire dans lui que cous les affligés reconnoilfenr l!'1 tel point d'impuif&.nce • qu'il ne pour libérateur ~ L'on remarque ~ http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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