Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

Remontrance de Meffire Pie"e Scar"n; 5oa' bloient devoir être les innrumens de: leur ruine, fervent de bafe i !èur gran· Remontrançe du Clergé de France~ a.ffemhlé à Manus, faite au RoL Lo11.is X 111. en la ville d'Amiens, le ;o. août 11f4r.parillujlriffime & révérendiffime meffire Pierre S çarro11 , évêque & prince de Grengh/e. Votre Clergé de ce royaume, alfem· blé dans un même corps. & animé par un même efpric, vient rendre à Votre MJjellé les vœux de fon obéilfance • comme à fon prince & à fon feigneur, & fous fon bon plailir lui répandre fes voix plaintives, comme à fon juge, & à fon proteéleur. Il n'ignore pas, SIRE, que Votre Majellé oubliant fa gloire pour fe fouvenir de fa bonté , ne fe veuille bien ravir à foi-même l'honneur de fes triomphes , pour donner à fes fu– jecs l'efpérance de leur foulagcment. Il foie aulli que demander jullice à fon Roi. cil un.hommage plein de refpeél : & qu'il n'y a mifere qui fe puilfe égaler à celle qui ell muette. On difoit autre– fois que Demollene écoit grand ora– teur; mais que le difcours de Phocion avoit plus d'efficace. pource qu'en peu de paroles il comprenoit beaucoup. Comme les pieces d'or font les meil– leures qui fous moins de malfe one plus de prix & de valeur , ainli, SIRE, dans un difcours accourci, je rencontrerai cieux grands avantages, & de faire pa· roîrre moins d'ignorance, & de témoi– gner plus d'obéilfance aux inclinations de Votre Majellé. SIRE. après que par un accident fu· nelle, un démon que l'enfer avoitvomi, eut privé de lumiere Henri-le-Grand d'heureufe mémoire, la France perdit fon pere , l'Europe fon proteéleur , & l'univers fon ornement : alors la pro– vidence divine (fouvent inconnue i nos entendemens • mais toujours adorable :; nos volontés), ayant établi Votre 1\1a· jeUé, par une fuccellion légitime dans Je trône royal de fes prédécelfeurs fit ' 1 ' connoare que. es monarchies éprou- ycnt quelquefois que les çhofcs qui fera~ deur , & d'aiman à leur félicité : cai; comme au corps humain les frilfons font les ,ava.nt- courriers de quelque nouvelle alterauon, aulli dans un corps politique, les déinangeaifons des grands caufent · fouvent des mouvemens contraires au repos & à la tranquillité des peuples : ainli quelques-un mus par efpéunce • les autres par la crainte , & tous pat in- térêt, crurent rencontrer dans le trou– ble une plus avantageufe fortune , & de partager l'aucorité fouverainequi doit être dans un état comme un point in– divilible : mais leurs injulles delfeins avorrerent dans leur nailfance , & ils n'en reçurent autre avantage que de té· moigner leur malice , & de faire paroi~ tre leur impuilfance. Mais, SIRE , comme le courage de Votre Majetlé s'avançait avec l'âge• fa piété aulli lui infpira un delfein qui avoit pour objet la gloire de Dieu, &: le châtiment des rebelles; & pour fujet le ciment de fon pouvoir, & l'alfermif· fement de fa couronne : car conlid~. rant que depuis plulieurs années la France avoir toujours fouffert un con– trepoids à l'autorité royale , par l'éta• blilfement d'une ville, qui fervoit d'ar-' fenal à l'hérélie, & de boulevart à la rebellion, elle fe réfolut de l'attaquer• & auffi-tôt elle fut alliégée & prife con· tre l'opinion de plulieurs, & V. M tira de cette roche dure, par la verge du châ· timenr, l'eau de l'obéilfance: ainfi cerce ville qui avoir été autrefois le fujet de notre admiration & de notre crainte, eft maintenant l'objet de notre pitié & de: notre mépris. Alors Votre Majellé éprouva qne c'ell le ciel qui donne le branle aux viéloires , & que fans fon feeours les confeils des hommes font ténébreux• les armes foib!cs , & les efforts fans effets. SIRE, faint Jérôme remarque qne le grand Conllantin , qui le premier des Empereurs reçut les arrhes de la grace par le caraélere de la foi, avoit dompté deux puilfans ennemis de fon fiecle • l'hérélie & l'infidélité, il y avoitJong– temps, S1RE, que ces monllres av':' ie.nt été combattus dons la France , mais Ja• mais abattus. Dieu a voulu réferver cette viaoiie à Y. M. pour fiÏfe voÏl' que le~ http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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