Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

·J,X<)' Evt1que ·de .Saint~Flour: dont, dis·. je, elle attend. le Rot, qui ,vou.s a fair Roi, afin de vousobhger pl!JS etrol- rement à fon imitation. ' Erant au monde • il n'étoir rien 'de plus fenlii:>le aux affiitlions des veuves ; quelque majefiéqu'il eût , il ne put en voir une dans de grandes douleurs fans en être ému. Avec des paroles, qui tin" renr lieu de promerfe , il commença fa confolation ; & avec un miracle, qui fut l'e!Lr de cette promerfe, il arrêta le cours de fes larmes ; & quand nous fup– plians tr.ès humblement V. ~· d'imjter cette atl1on' & de fe porter a cet exem– ple, ce n'efi pas que nous ayons perdu· la ·mémoire de votre protetlion; cjue n·ciu~ ne nous rerfouvenions av,ec beaucouf> 'd~ relfentimenr, qu"autant de fois qu'en fa~ \leur de l'églife, vous avez eu agréoble ciu'elle fe foit accommodée à fon état, & 'fe fciit plainte en veuve & en'défolée ; ciu'elle vous ait retnoritré'·Jes lmmunhés ciu 1 on lui retranche, fa. dignité fpiritllelle avilie, 'fon autorité ufuipéé par des offi– ·ciers tle la ju!lice féculiere', & celle,à qui le ciel a donné le pouvoir d',bfoudre de tous crimes, réduite à la néceflité de fu' bir le tribunal , · q'tii fait ·te protès ·aux criminels. Ce.n'efi pas, dis-je, que nous ne reconnoillions ,.que pour a·ller :iu-de– \'arit de ces défordres , vous avez agité cl'y pourvoir pu vos ordonnances & (lé, .élarations: mais pui(que ç'a étéfeu·lement ·conmiencer Io confolatio11 de l'églife,-& non tui arracher tout-à-fait !es épines <lu rœur , & non adoucir enriéren1ent Jes 'poignantes doul<urs qui la prelfdit';' laif– fe:r.-vous perfuader par votre µropre·piété, 'SIRE, mette:i. la-n11in à fa délivrance, foi, 'les qu'~lle joui!fe du fruit d~ vos édhs, & arrêtant ceux qui noùs troublent en· nos charges , vous nous préferverez de ceux '<JÜi entr~prennenr fur·no' privileges. n femble ' StRE. que les ennemis dè ·J"églife veuillent rappe!ler les ancien– nes perfécutions. On' le pourrait dire, 1i ce n'eft qu'à la vérité les traitemens qu'on lui fair, n'égalent pas ceux qu'elle recevoir à Rome , & par-tout où l'infi– délité avoit du pouvoir , même en c<'t ·i!rat, quand il n'était pas encore chri'.– ·1ien. Si ce n'efi , dis-je , qu'elle ne fe voit pas dans tes peines où la foi rece– vait fes témoignages , & que fon mal n'a pas ni la même caufe ni les mêmes inllrumens : mais il vient de ceux qui rc biffent emponet à trop de zele tem- M.' DC. XXXVI. 49s pore!, 8l qui s'éloignant durang cjÙe les infideles ont verfé. ne croient pas même lui foire.vrrfer: de~ larmes; quoique pour s'abfienir de cette rnhutfiani té. ils ne s'abf– tié11nent pas '.ênriéremenr de fa viélen're; & ~uoiquece (cii~nt là de riotable.s in.éga– l1~es de, ~on' r:;aire.ment , la principale neanmmns procede de ce que rious rer– pirons fous Louis-le-julle ,' qui n'dt pas moins diff<'rent des Dioclétians & des Décies, qu'un faint & religieux prince, d'un payen & profane Empereur. .. Cepend;:nt il y en a qui n'ont aucun él;ard 'à èerte' différence , & 'qui fous le j·i:gn·e d'un fi .reiig:eux l\1onirque • ne foh~ ni élifficulré d'er.trepre:idre fur les droits de l'églife ''ni fcrupule d'enlever aùx eccléfiafiiques leùrs 'priviteges & leurs biens. Vous , S1RE , fur cjui le ciel verfe unt de bénc:"ditlions , & qtii ne dev~z pa~ penfer qu~ c.e f(lir à aut_re fii;., que pour vous donner' f u)et' de ''OUS ·en rerfentir en faveur dé 'l"églife > confen" tirez<vo\i's à de ~ell~s violem:ès ? Vous f»'lt°qui elle ne cerfe' ·d"olfrit les plus ferv,entes de fcs dévotidns, le plus puir– fonr de fes facrifices , afin qu'il plaife '3.' Dieu de t'énir·vos royales entreprifes, &·d'augmenter la· .réputation que vous tl'11i~~ .. ,~ cette monàrc~ie? Vous enfin, qui hë po1iv~c't"miemr eicp1iqu'er le der– fein 'qtlè vous• aviez, de donner à l'églife Con aricienne fplènd.eui', dans l'agrandif– fement de votre état , que plr le choix d'un incomparable prélat , enrichi des plus beaux ornemens de toutes les vertus, que vous avez élevé à la plus haute ad– minillration d'état de la chrétienté ? Et fans mentir la Frànce b~nira touiours ce ·ddfein ,'·conforme· à votre piéié , · & 'cene életlipn ; hon moins falutaire :1 cette mon·uchie'', qu'avantageufe à ce fameitx'minifire;•ii la fict<'lité de fes bons fervices; ~ la bonté de res fages confeils, à la fagelTe d'une excellente intelligence, qui a· un ·afc-endanr fur les événemens fi poilfant , ouelques iiicertimdes qu'ils ayent dans l'avenir , 'qu'elle femble en difpofer par des voi~ lrifaillibles, & non feulement tes prévoir! · · ' · Mais pour ne point paffer de cet en– droît , fa"s admirer les heureux fuccès de Vocrè ,\lajefié, il faut confeffer que perfonne avec t;int de fotisfattion que nous , ou dans de reis intérêts que font Jes nôtres , .n·a Vll croître les elp~ran7 ces de· noue· bonheur aveç voire âge ; http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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