Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

~! S 'R.emlJntrttnce de tneffire ·c1u1r!e1 de Montchal, &c: 4si:– & nous rentant forcés par l'excès de leurs vice de Votre Majené , fi la rencontrc défordresdedemanderqu'ilsfoientpunis, de plufieurs obftacles que nous avons nous proteftons de ne rechercher par ces charge de lui repréfenter avec route demandes que des remedes qui les empê· forte de refpeét , n'en rendroit l'oétroi chent de devenir odieux à Dieu , peu & la levée du tout impoffible. zélés pour leur Roi , nuifibles à eux· Le premier provient de ce que plu- mêmes , & inutiles au bien public. lieurs provinces ont envoyé des procu- rations limitées avec défenfes à leurs Remontrance du Clergé de Fran.:e affimblé à Paris , faice au Roi Louis XIII. le I S. novembre I tf 35. par illu.JlrifJime & révérendifJime meffire Charles de Montchal, ar– chevêque de Touloufe , afftjlé des archevêques , évêques & au– tres députés en ladite affimblée. La paix que vous avez donné à l'églife comme le fruit de vos armes viaorieu– fes , a tellement échauffé les affeltions naturelles de tous les eccléfialliques envers V. M. que fi l'étendue de leur pouvoir étoit égale à celle de leurs ref· fentimens , Votre Majetlé tireroit un prompt fecours de leur jutle reconnoif– {ance , & ils auroient la farisfaltion de fournir abondamment aux befoins qu'elle peut avoir des commodités dont ils font difpenfateurs. L'allemblée générale du Clergé nous a donné charge d'en affurer Votre Majefté, & de lui dire que dans ces telfentimens elle a confenti aux qua– tre moyens qui lui ont été ptopofés pour fubvenir felon fon pouvoir aux dépenfes extraordinaires qui fe fùnt pour la dé– fenfe de l'état, & la gloire de votre cou– ronne. A quoi elle a encore été induite par l'afTurance qui lui a été donnée que Votre l\1ajeflé en tireroit un notable recours , & qu'elle en feroit fatisfaite fans que les pauvres curés, & les autres minifires des autels qui ont le régime des :unes , fulfent travaillés d'une nou– velle furcharge. Néanmoins, après les offres que nous avons fait de ces moyens, qu'on efiime à plus de deux cents mille livres de rente, vos commilfaires , SIRE , nous demandent une nouvelle impolition , à laquc:le nous confentiriO!ls volontiers pour l'ofleltion que nous avons au fer- députés de confentir à aucune nouvelle levée , & chaque province ayant fon pouvoir féparé, les unes ne peuvent pas confentir pour les autres. Cettedefenfe eft un etfec del a pauvreté à laquelle le Clergé de plufieurs provin– ces fe trouve réduit' qui en le principal des empêthemens qui nous arretent, & la caufe la plus prelfante qui juftifie nos rrès - humbles remoncunces. S 1 RE , les charges de l'égliîc font fore inégalement départies. Il y a des provinces où elles montent jufques à. la moitié des revenus , & d'autres où elles ne vont pas à la trentieme partie; c'en pourquoi nous fupplions très-hum– blement Votre Majefté de ne juger pas des facultés des bénéfices éloignés par celles qui fe trouvent encore dans les diocefes voifins qui ne fe relfentenc pas des incommodités de la guerre , & qui n'ont pas eu de part dans les miferes pu· bliques; car bien que la valeur de Votre Majefté ait retiré les provinces éloignées de la confufion en laquelle l'hérélie Be la rebellion les avoient jettées , il faut avouer néanmoins qu'elles n'ont pas re– pris leurs forces, & l'on peut dire qu'elles font femblables en quelque maniere à l'in– firmité des malades qui fe trouvent plus foibles après l'accès de la fievre qu'ils n'é· roient dans fon ardeur ,_tant de levées que nous avons fouffert comme des faignées; cant de pertes & de ruines de nos biens, & les remedes mêmes ont tellement épui– fé nos forces que nous ne pouvons plus nous foutenir, & comme les arbres que h tempête a dépouillé de leurs fruits & de leurs feuilles , nous ne faifons plus ombre que par le tronc. Le commerce interrompu a réduit les bénéfice~ en plufieurs provinces au tiers de leur valeur ordinaire , & ce– pendant les charges augmentent à un tel point , que tous les fruits ne feront pas fuffifans pour les fupporter , ce GUÎ réduit la plupart des eccléliafiiques i une pauvreté fi déplorable , que l'af– femblée a oui avec une uès · gundc Hh ij http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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