Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

'-1-8 1 1!vlqu~ d'Orléans. eu!& unique moyen P?Ur rechercher 8c obtenir cecce procelbon favorable du ciel : ainfi qui manque à prier pour le prince, femble ju~er qu'il n'ell pas obligé d'atcirerdelfus lui le fecours& la protec– tion du ciel. Cette opinion ell injurieufe à la haure ellime qu'il faut faire du Roi , & cette ellime ne fauroic être affoiblie ni diminuée, que Con honneur ne foie aufli pareillement violé. Semblablement pour ce qui touche l'obligation du refpeét & de la crainte; la loi chrétienne ne veut p~s tant que 11ous craignions ·les Rois , comme elle veut que nous craignions pour la perfon– ne. & la confervation des Rois. II n'y a proprement que les méchJns, dit S. Paul, qui doivent appréhender le prince, ainli qu'un objet d'effroi & de terreur. Nam principes non funt timori honi operis , fid mali: maisgénéralemenc les plus vertueux doivent trembler & craindre pour la con– fervacion du prince , comme pour celui dont dépend Je bonheur & la félicité pu– blique: & les effets de cecce crainte font proprement les facrifices des prieres pu– bliques, afin qu'il plaife à Dieu de dé– tourner toue ce qui pourroic incommoder fa vie & fon état: ainli quiconque man– que à cette priere, ne s'acquitte pas ainfi qu'il faut de l'oblig•cion de cette crainte. Enfin le tribut que les peuples font obligés de contribuer pour l'entretien & pour la pompe de cette fouveraine puilfance , n'ell pas tant dans la concri– bucion des biens, que dans la déférence des volontés & des cœurs ; & quicon– que ravie les cœurs aux princes , les dépouille du premier & plus légitime tribut que la loi chrétienne leur ordon– ne : or le tribut du cœur emporte avec foi toutes les affeélions & les pe11fées , & parciculiérement les fouhaits & les delirs qui procedent du cœur; & il n'y a point ( comme il ell évident ) de te– moignage plus glorieux, ni d'exprellion plus vive , & animée de nos fouhJits & nos delirs , que celle qui puoîc en l'oraifon & la priere; ainli qui corrompe les prieres, ruine les monumens les plus illullres de nos defirs , & fans ce ce· moignage de delir, le cœur n'ell donné qu'i demi, & le partage du cœur dimi– nue. alfuremenc du crib11t qu'on doit payer au prince: c'ell Jin fi, S1RE, que les minilhes retranchant les prieres publi– ques pour V. M. lui ravilfenr l'honneur, M. DC. XXXVI. 48i. la crainte & le tribut, à quoi la loi de Dieu oblige étroitement les peuples. Le croifieme & dernier chef de cette dépuration , SIRE , concerne les bilf– phêmes exécrables que les minilhes ofent vomir contre les choies les plus faintes, & les puilf•nces les plus facrées qui (oient delfus la terre ; car on peut dire fans uf<r d'cx•gération , qi;'ils one rendu en ce fujet leurs bouches fembla– bles i des tombeaux , dedans lefquels après avoir tâché d'enfévelir la gloire, la majellé & la grandeur de la religion Be de l'églife , ils s'efforcent encore de la corrompre par la puanteur d'amant de vers qu'ils ont of é pronopcer de blafphê– mes. Yorre Majellé po14"ra-t elle croire que de fon regne & dedans fon état, il fe loir rencontré des minillres a1Te1. har– dis & effrontés pour ofer appeller l'é– glife , dont vous avez l'honneur d'êrre– le Fils aîné, l'infàme paillarde & J'ido– Llcre lhbylone? d'o(er nommer l'augullc facrement de l'autel, devant lequel vous fléchilfez les genoux, un Dieu de pâte• une abomination , & une oublie delfus laquelle le prêtre foulllant quarre ou cinq earoles , dit cec impie blafphémateur Drelincour, l'on veut perfuader qu'il en a fair un Dieu? l)'ofer taxer de farce & momerie les •ugulles cérémonies de la melfe, dont la majellé remplie tous les jours votre ame royale de refpeét & d'a– mour ? D'ofer appeller la fainte Vierge d'un vain cirre d'idole , & d'acculer d'abominJcion l'honneur & les prieres que V. r.-1. lui rend & lui adrelfe par une dévotion & zelc incomparable qu'on ne fauroit jamais alfez louer ? De (e mo• quer des SJints, de taxer leurs folemni– rés de fuperUirion, de réputer l'hilloire de leurs venus, que Votre !Vlajellé imite fi parfaitement, comme un tilfu d'exrra– vag1nces & de rêveries ; d'imputer à· S. Louis, votre gr1nd aycul, & le mo– dele facré fur lequel vous formez votre vie , un dégoût de la mclfe à l'heure de ra more ' qui feroit lui ravir l'honneur de fainreté que l'églife après fa mort a jullement déféré i l'éminence de fes vertus & méri ces ? llref de nommer le Pape que V. ~1. reconnoît & ho– nore comme fon perc , le ca~iuine de~ coupeurs de bourres? ( c'ell ainfi qu'ils qualifient les prélats de l'égli re ) de l'appeller du titre dérelbble de l'aore– chrill , & de douter s'il ell fuccelfeur Hh http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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