Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

.,,..., 1 Ev/"fue d'Orléan.r, a bien été li impudent d'av-0ir ofé taxer l'églife de trop de févérité, en condam– nant les Gr~cs d'errettrs & d'h~étie , 'pour ne croire pas que le S. E!i>r1t pro\ ccdc ég1lement du Fils comme du Pere; erreur qu'il prononce hardiment ne po·int bleffer la foi, étant forr di.flicile à le bien confidérer, voire impoffible de c<>mpren– dre qucl préjudice il fait à la piété, bien qu'il fait vrai , & tout con!lJnt qu'elle détrilit le my!tere augufl.e de la Triflité , ruinant l'oppotition , & par Cuite nécef– f.tire , la di!linélion des perfonnes. Enfin cet homme audacieux, devenu plus infolent par l'impunité de certe doél:rine li détellable, a ofé enfeig<ier & écrire par un livre :l. de[ein expofé aux yeux de tous en l'an 16;4. qu'il intitule, la foi fondk fttr les faintts i<ritares , contrt lts nou~e.1ux mit-hoaijfts ; ·une doc~ trine fi remplie d'abominations , ciue fi elle rtoit foufferre dans la France , elle inrroduiroit dans le royaume, le plus chrétien du monde , h confulion de routes fortes de religions , d'erreurs & d'hérélies les plus monUrueufes que l'é– glife ait j;lmais condamnées. Si ce n'était abufer, S1RE, du loifir de V. M. que lui faire fouffrir un rapport long~ ennuyeux des erreurs de cer hom– me, i~ nous ferait aifé de le repréf~nter comme l'héré1iqueleplusinfolent·& dan– gereuic qui ait jamJis été: mais pour le faire croire ·& juger digne de correélion & chôriment, fuflir-il pas de dire, qu'il enfeigne en termes fofmels & exprès , ou par des co,,féquences infaillibles Celon fes maximes, que Rome croit ce que Ge– neve enfeigne, que notre foi eU celle qui fe profelfe à ChJranron , & que V. ~!. alTurement eR de même créJnce & reli– gion que!"' minillres: que toutes héré– fics, huit feulement exceptées, fa voir de Sabellius-& Paul de Samofate, Arius & Photinus , Manicheus & Pélagiu; , Nellorius & Enrhyches , font opinions qui fe peuvent débntre, & recevoir ou rejetter, fans préjudicier ni à la vérité , ni à l'évangile: & qu'en un mot, pourvu qu'on croie Dieu éternel, infini, tout– puiffanr , un J, C. Dieu & fait hom– me, qui a fouffert la mort pour l'expia– tion de nos fautes , & quelques autres articles exprimés au fymbole, tout au– tre dog:ne , perfuafion ou créance ne peuc êcre qu'indifférente pour la vraie foie< le fa!ut. & qu'on ne lai Ife pas pour M. ne.· xxxvr. 4,11 ~es lér;eres oppofitions ck demeUfer de· da"s le fe-in d'une même religion & égli~ fei & que n<>n f..ilement l'en n'efl point obligé de qu[ner h feéte qu'nn profelfe, m•is même qu'on ue s'en peut jullemenc féparer : prodige d'opinion, & monllre de cré•nce enfanté depuis peu par ce mi– nillre ! Car puifque Celon fes maximes, nulle r.;paratioR ne fe peut dire julle & lég·itime en matiere de foi , fi elle n'e!l: néce-lfaire pour le fa lut, & puifsue Celon fan Cens , toutes les erreurs de tous les hérétiques, huit feulement exceptées, ne bletfent pas la foi, ne portent aucun pré· fudice à la p;écé, & ne font que des api· nions qui n'on·t point de venin qui puilfe empoifonner les·ames; s'enfuir-il pas que tant s'en faut qu'on fo·ir obligé de quitter la fetl:e qu'on pcofe[e, qu'Ju contraire c'eft injullice de s'.en dillroii'e & fépJrer, puifqu'tl etl a[tiré <jUe nulles opinions font de néceffité.d falur? Ain fi, à fon avis, les anabaptiUes, les huRi{es , les armé– niens , les bohémiens , les zuingliens, ks lu!hérïens & tous les al>fres infâmes ieél:aires font contFJints de croupir dans leurs erreurs , fans qu'il leur foit j>m•is permis de Cuivre & d'enibrJ[cr la v<rité, quand même elle vi~ndroi1 à deffiller leurs paupieres; & cependant, ·nonobllant leurs erreurs, ne lai[eront oas de demeurer unis dedans le fein d'une ;,.ême églife. N'eR– ce pas établir & prêcher h"urement un libertinage de foi, & une indifférence qui confond & uuit par enfemble toute for– te .de religion ? & cette indifférence étant contraire aux édits & loix de l'étar, qui ne permettent que la religion catholi– que , apollolique & romaine, & la reli· gion prétendue réformée, ceux qui l'en– feignent & la publient, ne doivent & ne peuvent éviter le ch:îti1nent. · li-lais pour connaître les périlleufes fuites & conféquences de ce libertinage de foi ( dont la conviélion fera facile & clJire devant ceux qu'il plaira à V. M. commettre pour recevoir les preuves de nos accufations , ) ce poinr, S1RE .. ne fauroic recevoir une conclufion plus judicieufe & plus noble, que P"' les ter· mes illullres d'un prélat de la France , parlant autrefois à un grand Empereut en femblable maiiere. Pericu!ofum ati· modùm atqut ttÎflm miferabilt tjl tot l(Un' fidts txijltrt quot -vo/untatts , 6• rot no– bis doflrinas effe quot morts , & rot caufas b!ajjJhemi'1.rum pulluflVt quot vitùt font • http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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