Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

Remontrance de M. N. dé Netr_, &c. M. DC. XXXVI. 474' religion, furent des monumens publics, Remontrance du Clergé de France , ajfemhlé à Paris, /~ice au Roi Louis XIII. le 17. jr:vrcer 1636. par illujlrijfime & révérendij– jim~ meffire ,Vico/as de Net'{_ , évêque d'Orléans, affijlé des êvé– ques, & autres députes en ladite affembiée. . Lamêmeéglifedonrvous implorez les bénédiltions & les prieres pour obtenir les bons fuccès & les triomphes dans les armées , la même vient implorer mainte– nant votre fecours, pour obrenir que la vérité & religion foir confervée dedans fon fein: cette éµoufe de Jefus-Chrill, & celle mere des fideles prollernée aux {lieds de Votre Majeflé, vient fe plaindre a ce jour pu ma bouche , d'avoir des ennemis d•ns votre érat qui ofent atren– ter de renverfer d'un feu! coup tous les autels que votre piété a rétablis avec tant de travaux & tant de gloire; & ces ennemis , S1RE , ne fauroient accufer notre zele cle rrop d'aigreur & d'amerru- 111e, puifque nous adre!Tant à Yorre Ma– jctlé pour !J modération ou châtiment de leur licence , nous recourons à la même a:utoriré paternelle & royale qui leur a permis la liberté dont ils abufent. L'héréfie, par une fécrete indignation du ciel, ayant depuis un fiecle corrompu & gâté une partie des fujers de ce royau– me, après plufieurs remedes violens, ren– tés & emµloyés en vain pour empêcher cette corruption; les Rois qui font méde– cins de leurs peuples, s' aviîerenr enfin que tous les hérétiques é1oient femblables à c.es pauvres malades , qui pu la frénèfie ayant perdu l'ufage de la raifon & du bon fens , doivent être traités avec plus ·de compallion & patience , que de févérité. ; Ce furce11e connoi!Tancequi les ayant preniiéremenc repréfentés aux Rois, com– me des obi.ers autant dignes de pitié que d'indignation & de colere, attira fur eux les effets de leur bonré, & les faveurs de leur clémence; & dès-lors les édirs, qui par condefcendance à leurs fouhaits, per-. 111.iient l' exerdce libre de leur précendijC · . , . . . . qui temo1gnerent qu.on avo1t pris com- pallion de leur rnal, & qu'Ju lieu d'em– ployer plus le fer pour leur tirer le fang des veines , on ain1oic mieux attendre que cout ce fang leur monrâc fur le viia– ge pour. les faire rougir de honte & de confufion de leurs erreurs. Tous les corps & écars de ce royaum~ approuverent en leurs Rois !J réfolucion & le de!Tein de tenter fi doucement la guérifon de ces malades ; & le corps même eccléftallique, dont ils font enne– mis fi conjurés, ne fut touché µour eux que des Cenrimens de charité , & ne fut pas marri de voir éreindre & amortir tant de feux allumés µour les punir, & en leur place fubllituer des ffambeatix & des lumieres µlus innocentes , & qui ne fu!Tent employt'cs qu'à les conduire & éclairer. L'églife en ce rencontre conçut des efµérances de leur îalur, & ayant contri– bué tant de larmes µour étouffer ks feux de ranr de fanglanres fédicions , que leur fauffereligion avoir émues, elle confenrit aifémenr de fe voir réduire à une guerre où la doéhine & fuffifance de Ces prélats, & la fainreré de leurs mœurs fu!T<nr les feules armes de bonne augure pour com– ba11re l'h:'réfie & l'erreur: pour cela elle fit de• fouhairs au ciel , qu'il µ!ûr à Dieu de rendre la douceur de ces remedes utile & profitable aux ernns ; & pourvu qu'ils vécuffent dans le feu! exercice de leur prétendue religion , dont ils avoient obtenu '3 foufffdncc , & dans les té– moignages du zele & de l'obéiffance qu'on doit au prince, & dans le refpelt & la modellie néceffJire alors qu'on parle des chofes fainres, & des ~ui!Tances fou– verai11es; en cas de ces évenemens .. tou.. re l'églife & le Clergé de France éroit fermement réfolu de recourir toujours, & feulement au ciel pour obtenir leur con· verfion , & jamais :l la rigueur des loix pour follicirer leur châtiment. Mais iJ. efl .auivé , S 1 RE , que ces mêmes malades , de qui par compallion on avoir réfolu de fouffrir qu'ils euffenc des extravagances & rêveries avec im– puniré, ont ajouté à leurs rêveries un excès d'infolences ; & étant devenus forcenés & furieux, ils ont changé nos fenrimens·, & nous ont obligé à venir rechercher dan$ la pui!Tance royale des moyens. pour Fmpêcher. que cc:ctc fureur http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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