Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

"46~ Evtque de Chartre.r. M. DC. XXVI. 47it de fon prince étoit hors du mépris de vos m~nt de fa part, ~ lui dire qu'l peine cours fouveraines, refpelié du peuple, av!ons-nous acheve .de rendre grace à chéri des nobles: alors ne voyons-nous Dreu pour les merveilleux fuccès de vos pas l'honneur de Dieu, .ni la vie des prin- armes ; à peine avions-nous renouvellé ces expofée i b licence des ames endia- les prieres de quarante heures en toute la blées: l'étranger voyant tant de prélats France, pour attirer du ciel mille & mille auprès de nos Rois, n'avoitpas occafion bénédiliions fur fa facrée perfonne de de leur reprocher qu'ils n'avoient point Votre Majeflé , & fur tous fes états; à de confeil de confcience. reine avions-nous vu porter & placer dans Il faut avouer, SIRE, que vous avez églife métropoliuine Notre-Dame un a!fez heureufement commencé à pourvoir grand nombre de dépouilles de vos ennc· à ce défordre, ayant aupr~s de votre per- mis, comme autant d'offrandes que Vo– fonne des prélats relevés en dignité, pié- tre Majellé fait i Dieu en reconnoi!fancc: té & expérience ; nous ferions trop in- de vos vilioires, où les élémens debat– fenfibles de ne point le reconnaître , & cent la gloire avec les hommes , que irop ingrats de ne point l'avouer : mais nous nous Commes vus environnés de encore attendons-nous de Votre l\1aje!lé, plaintes bien fenfibles, que fait tour le: omre l'effet de tant deprome!fes qui nous Clergé de votre royaume , d'une nota– ont été faites ci-devant, que vous éclair- ble injuflice qu'il fouffre, fous prétexte cirez de plus en plus le chandelier du du droit de régale. Nous diflimulerions temple; & comme le cenfeur, fi-tôt qu'il volontiers , S11\E , cette violence en était entré en charge, redorait les images cette faifon, n'étoir qu'elle ell >ppu}:ée, des faux Dieux, qu'auffi après avoir heu- non plus des particuliers, mais bien des reufement donné guérifon à l'églife, ci- comp>gnies fouveraines; & qu'elle n'dl: devant malade jufques au mourir, dé for- pas contre les loix de l'églife feulement• mais vous la remettrez en fon cmbon- mois encore contre les ordonnances & point. Sur ces efpérances, fur ces defirs, les déclarations des Rois vos prédé– au plus fort de nos prieres nous dcman- ce!feurs , que Verre l\1ajellé par une derons à Dieu, en la main de qui font les (ainte émulation a fait renouveller & vé· cœursdes Rois, que vos jours foient au- rifier féant en fon lit de jutlice; & cc tant de vilioires , vos années autant de que nous prenons pour comble de dou– triomphes , votre vie un comble de gloi- leur, SIRE , efl que le nom royal , qui rc ; que chéri des vôtres , redouté des nous cil en telle vénération , que nous étrangers, ellimé de tous, vous furpaffiez femmes tout prêts de répandre le fang Henri-le-Grand votre pere en valeur, pour en foutenir l'honneur & le refpelt, Charlemagne en grandeur, Louis en commel'ontgénéreufement répandu n'à– fainteté , & vous même en jufiice. gueres quelques-uns de notre corps ; ce Remontrance du Clergé de France , a.ffemblé à Paris , faite au Roi Louis XIII. le 22. juillet 11f3_r. par illuflriJ!ime & revérendiJ!ime meffire Jean Jaubert de Barrault, archevêque ti' Arles , ajJtjié des archevêques , évêques & autres députés en ladite a.ffenzblée. L'a!femblée générale d11 Clergé de votre royaume, convoquée à Paris par votre penniffion • nous envoie vers Vo– ue Majcflé pour b falucr uès-humblc- • nom, dis-je • que la piété de nos Rois a finguliéremenr releve en France , juf– ques- Ll que l'oracle de J'églife • faine Grégoire-le-Grand, a dit il y a plus de mille ans, qu'autanr que les Rois furpaf– (ent les hommes, le Roi de France (ur– J:>a!fe en grandeur & en piété les amres Rois: cc nom donc royale ou régale. ell: appliqué comme par excellence au ren– verfement des loix divines, qui ne peuc néanmoins fubfillet que par elles : c'eft là le fujet des plaintes que nous préfen– tons à Votre l\1ajellé , qui , à le bien prendre, va plus contre elle que contre nous, puifqu'il amoindrit votre couronne, tant s'en faut qu'il l'accroilfe , comme s'imaginent ceux qui ne font point de différence des bornes de la raifon d'avec celles de la force , & qui par un infup· pouable aveuglement veulent alfujec~ Gg ij http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=