Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

·'4i;S Evêque de Chartre.r. M. DC. XXVI. 466 De m~me nos hérétiques, pour rédui- quelle langue , quelle plume, quelle re en cendre J'églife • ont tâché de lui penfée pourrait exprimer le mérite d'une enlever (on p•lladium , qui ell: l'augulle exécution li héroïque 1 Ce font tro· facrement de l'autel, & mettre en pou- phées, S1RE • dont les dépouilles ravies dre les maufolées de tant de Rois vos à fatan , font attachées aux branches dévanciers, qui font honorablement en- de la croix : ce font viél:oires dont le terrés dans les plus magnifiques temples Ciel bénira le fuccès, & l'éternité con· . de votre royaume. Ils ont cru qu'ils ne fervera la mémoire. La joie que nous en pourraient jamais autrement arracher du relfentons ell: li grande , que nos alfec• cœur des peuples le refpeél des lieux , tians ne peuvent commander à nos pa· ni à vous l'affeélion des églifes où repo· roles de céder au lilence ce que leur foi· fent les cendres de tant de Rois vos bletTe ne peut alfez fuffifamment repré· ancêtres. Ils ont levé les armes contre (enter.· Belle gloire , fuperbe honneur, Votre Majell:é, qui comme un Heélor couronne inellimable, où les anges font invincible, en la vie de qui conlille no- fpeélateurs du conflit, le ciel fuiet de la rre vie , avez généreufement méprifé querelle , & Dieu la récompenfe du leur effort , heureufement abattu leur vainqueur ! Palme certes digne de don– orgueil, & glorieufement remis la gloire ner de l'ambition aux ames les plus mo• de celui qui ell: la gloire de l'univers. dérées, li leur ambition n'étoit attachée Qui eût vu autrefois dans le Béarn les au foin de plaire à Dieu. temples brillans d'or & revêtus d'azur,· Nous fommes affurés que Dieu par que vos prédécelfeurs , S1RE , avaient fa providence a fes yeux en tout temps dédiés à l'honneur de Dieu , convertis arrêtés fur votre perfonne pour fa con– en unnieres de renards , & retraites de fervarion ; mais encore routes les fois voleurs? Qui edrvu dans le Languedoc, que l'encens épandu fur les autels mon· la Guienne, le Poitou, & autres prmvin· te au ciel chargé des 1•œux que fonr ces où vos armes ont donné jour à la les fidcles , tout autant de fois Dieu foi, qui eût vu, dis-je, ces temples que d'une oeillade paniculiere vous regarde, les Rois Très-Chrétiens avaient autre· comme celui qui a Cervi d'inllrument fois bâtis pour le Ciel , réduits en ma- à fa gloire , & d'ornement à fon tem• fures, les pilliers rompus, les aurels dé- pie : rout autant qu'il y a d'ames en vo– molis, les murailles réduites en poudre; trcroyaume, autant y a-t-il d'anges qui qui eût penfé , qui eût cru que c'etÎt été vnus environnent & fervent de rempart. le royaume de ceux qui étant les fils Tous ceux·ci & ceux·l:i encore qui font aînés de l'ég\ife , ont jadis arboré dans à l'entour de Dieu bénilfent votre nom, la Syrie les mytleres de notre foi 1 Qui toutes les fois que le pain des anges ell: eût penfé que c'etît été ceux qui ont ap- fous votre faveur & proteélion préfenté pris au relie de l'Europe d'adorer Jefus- fur les autels redrelfés par votre piété Chrill: , & qui ont reçu dans le port la & vaillance. navire de faint Pierre, lorfqu'il fembloit Ce qui fait, S1RE , que tous ravis qu'elle dût s'enfévelir dans les vagues dans la confidération de tant de biens que la perfécution avait excitées? reçus de Votre Majell:é , & confus par Vos armes fe lailfant conduire :iu les relfentimcns de notre impuilfance , mouvement de la piété , ont ôté cette nous avons fait un dernier effort pour al· tache de votre royaume, & ont acquis Ier au-devant de vous notre vainqueur & à Votre Majell:é une gloire qui ne peut confervareur, & vous offrir une récom– avoir pour borne que l'éternité. Déli· penfe à peu près femblable à celle que vrer un peuple captif, c'ell: de l'hon- le citoyen romain donnoit à celui qui lui neur; défendre un prince voilin , c'ell: avoir fauvé la vie: c'étoit une cotnonne de la gloire ; rétablir un Roi défobéi tilfue de feuilles d~ chêne; petit préfenc par les liens, .c'ell: un triomphe inc?m· c~rtes , pour .aller en contre· échange parable ; quoi donc remettre la foi en d un li grand bien reçu : auffi le milliort fa premiere vigueur , la conli:ience en de livres que nous avons à peine trouvé fureté, l'églife en .ra polfe~ion, Die~ d~ns la pauvreté ~u C!erg_é, _témoignera fur fes ~u~els.1 Qui. pourro!t dfl.'e, .qut ~1en .notre affeélt.o~ , mais tl n'ogalera pourratt ecrtre, qui pourro11 s 1magmer Ja!JlaJs votre mente , li nos force9 la grandeur d'une fi haute entieprife 1 'toient égales à nos delirs, & que no1 Gg ·- http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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