Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

4 6 ~ Remonttance de Monfieur d' Ejlampes ~ 4t: i & convullions, qu'elle ne pouvait erpé- qu'elle produit dans les c:onrciences. pc'rer (oubgement que du ciel, ni gué- Puis donc que les alcyons, melfagers rifon que par mira~les. 0 que fa ~eau· de la bonace, ~u plus fort de la br~ine, té éroit bien changte, que les trairs de ont fart leurs nids dans la mer, ou les fon vifage, qui ohligeoient un chacun à eccléfiaUiques n'avaient pour ancre que J'aimer & honorer, étaient effacés; fes l'incertitude, pour voile que la fouffran– vei~es étoient fans pouls; res nerfs fans ce, pour port que le défeCpoir; n'ell-il mouvement Ces orteres fans efprit, fon pas déformais temps que nous changions cfprit fans l~rce ! 0 fille de Sion, que nos larmes en foûris, nos déplailirs en ta couleur était blême! l'ame qui don- lielfe, nos craintes en efpérance, nos nait que:que apparence de vie à ton ténebres en lum~ere, n~s nuits en _jour, corps, fembloit :i tous coups prendre notre mort en ~le 1 Our certes , ,il ell congé, tant les troubles qui fervo1ent de temps; ce fero1t trop meconno11re la crifei f1 maladie, heunoientcruellement bien que nous avons reçu de V. M. & J'efpérance de fa fanté: fes prieres n'é- nous rendre indignes des fruits que nous toient que plaintes, fes paroles que fou- en recevons, & efpérons encore rece– pirs, la couche de fon repos était trem- voir, li nous ne faifons paraître en nos pée de larmes , fes plus riches efpéran- fronts, & retentir en nos bouches l'aifs ces étoient toures environnées d'horreur, que nous avons au· dedans du cœur, de & comme en une folitude elle n'avoir tant d'honneur que vos viéloires on1 pour compagnie que la peur & la faim: acquis à Dieu & à fon églife. fes autels étaient fans facrifices, fes en- Et quoi, les A::nieniens auraient-ils cenfemens fans feu, fon fanéluaire fans bien autrefois, avec approbation de: oracle, fcs oracles fans prophere. Si la toute la Grece, adoré la pierre de laquel– cruauté de ceux qui l'avaient réduire à le leur Roi aurait abattu leur adverfai– J'extrêmité d'une telle mifere, eût lailfé re? Les romains auroient·ils donné rou– quelque place à la compallion, elle eût te forte d'éloges & prorogatives d'hon– tiré des larmes de ceux qui l'avoient cou- neur à Metellus, pour avoir retiré des verte de fang. flammes le palladium , qui contenait en Mais depuis que la faveur du ciel, re- foi la fortune de leur empire? Les Gau– condant le delfein de vos armes, eût re- lois anciens auraient ils bien retenu l planté la fle11r de Lys avec les myfieres longues années l'épée de Céfar attachée de notre rédemption ès lieux d'ou l'im- au tholede leurs temples, en l'honneur piété les avait bannies une li longue fuite de celui dont le courage les avoit avan– d'années, que les eccléliafiiques rame- tagés d'une li glorieufe dépouille? & nous, nés ont rallumé les feux des facrifices fur comme li le bonheur nous rendoit infen· les cendres qui refioient, & que les re- libles, nous ne bénirons pas la pierre de belles revenant dans l'enceinte <le tant vos foudres qui a abattu cette prodigieufe · de villes à l'obéifiancc due à V. M. ont fiatue de confulion 1 nous ne bénirons été contraints d'y faire place au fervice pas la piété fans exempfe, qui fans crain• de Dieu: l'Eglife Gallicane a commencé te des dangers , fans appréhenfion de la dè~ le point de vos entreprifes à rece- mort, s'ell jettée à travers les flammes '!air quelque allégement en fan mal, & des féditieux pour délivrer fon Dieu &: a mefure que vos lauriers fe font mul- fan églife 1 nous ne bénirons pas de tou· tipliés & vos viétoires accrues, fes for- tes les bénédiétions que nous pourrons ti· ces fe font pareillement aug1n•nrée<. rer de nos penfées ce bras invincible, qui Cette furieufe tempête qui ne la me• dérarmant le rebelle lui a ôté le glaive• naçoit de rien moinç que d'un naufrage, & aballu l'audace qui tirait profit de s'ell appaifée au feu! bruit du nom fon injufiice, & gloire de fan impiété ? de Di~u, prêché maintenant dans ces La ville de Troye, S1RE, ne pou– contrees fe_lon votre volonté & no- voit êrre prife par le Grecs qu'ils n'euf· tre defir. Ari!lote alfure que l'huile épan- fent mis i chef trois chofes bien mal due fur les flots de la mer appaire leur aifées , enlevé l'image de t.1inerve courroux, caufant un calme paifible qui étoit dans le palais roy.il , ren• fur l~s eaux qu'elle. furnage. Le nom verfé le fépulcre de Lao1nédon. qui de D,ie~ .ell. cene huile qui donne mil- étoit fur la plus forte porte de la ville; le bened1~bon$ à un c!tat, par l;i p~x lk ôté la vie au généreux Heétor. De http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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