Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

447 Remontranct de comme"ous, 5111.E,. ont pris plus de plai– fir à voir refplend11fante, que trille & abailfée; & fa robe toute entiere, non déchirée & mife en pieces par tant de mains profanes. N. S. ne voulut permet– tre que fa robe fût partagée ni diviîé7. Les prérogatives, la îplendeur & la di– gnité de l'égliîe, c'ell la r~bede Îûn cép<;>U· fe: vous, SIRE , qui en etes le premier prote{teur & défcnîeur, empêchez, s'il vous plaît, qu'elle foie mi partie en tant de mains , tantôt par des appellations comme d'abus qui renverîent la juriîdic– tion eccléliallique, & auxquelles on fait tenir lieu de julle conquête,quand elles ont anéanti l'autorité des pro lots: tan– tlit par les recherches qui îe font fous prétexte du fel, des huitieme5, des franc-fiefs, hommages, & autres telles indues vexations qui ne font d'aucun revenu pour V. M.& d'une grande ruine pour nous: tantôt par les entreprifes trop fréquentes des juges ordinaires, maires & échevins des villes, leîquels tâchent par tous moyens à nous Jlfervir à leurs viles corvées, ou nous les fai– re racheter par argent, contre les ordon· nances, la religion & munificences de vos ancêtres, SIRE, qui ont préféré J'aide de nos prieres à tout autre fecours, comme aulli l'on n'a jamais vu finir que bienheureux ceux qui ont élevé de Jeurs jours l'égliîe au comble de fes honneurs , parce que les ecclélialliques, médiateurs entre Dieu & les hommes, qui Cavent combien fous l'autorité & grandeur des bons princes, Dieu eft fervi , & l'églife honode , mefurent à leur vie & à la félicité de leur état la durée de leur bonheur; & pour ce, il n'y a facrifice ni prieres qui ne ·fe term!nent en eux avec ferveur & zele, & les prieres les plus ardell.tes font cel– les qui ont plus de pui{fance pour faire al– te aux prrils, & attirer le bonheur. L'autre fupplication qui nous refte, SIRE, ell qu'il vous plaife de calmer cet orage par les mêmes moyens que l'on a fait au paffé: auffi-bien quand on partage les droits du ciel avec ceux de la terre, q~an~ on balance les craintes, les conli· derau.ons, ou apparences humaines avec l~ pu1ffance ~ affiftance célelle, quand 1 on mefure l honneur de Dieu à fan re– p~s. ou, intorêt particulier, tout ce qui fe baut la-deffus, ell aulli variJble ciue fan fondement, qui eft le monde, & tout M. Cornul:er; '4JS édit qui tlivire la foi, divire auffi les royaumes. C'eft cette paix qui n'ell point Raix, & qui n'en retient que le nom. C'ell: un mal fardé fous l'apparence d'un bien. Non, SIRE, que nous voulions détourner les effets de votre clémence envers les particuiiers, qui touchés d'un vrai repentir de s'être armés contre V. M. auront recours 3 fa bonté comme en un afyle très-a[uré pour eux, Cachant bien qu'un grand Monarque comme vous, SIRE, fe plaît plus à fauver & par– donner 3 fes fujets, qu'à les détruire Ile les perdre: mais tous ces avantages qui leur ont été donnés au paffé par ces édits généraux de plcificltion , n'ont fervi qu'à les rendre plus opiniâtres à guider leur erreur contre Dieu, & leur rebel– lion conrre vous. Tant de fois s'accor– der,· tant de fois fe mutiner; tantc'it fe mettre au joug, tantôt le fecouer, tout cela font marques de leur infidélité, Ile de notre foiblelfe tout enfemble. Moins encore prétendons-nous déra– ciner leurs erreurs par la force & violen– ce, reconnoilfant la liberté gravée natu– rellement dans l'efprit de l'homme; que ce qui s'y introduit par force n'eft gue· res de durée , moins encore de mérite pour la foi, qui doit êrre libre, & s'in– finuer doucement par infpiration divine• par patience, par remontrances, & tou– te forte de bons exemples: auffi eft·ce par cette douce contrainte que nous er– pérons voir fuir l'hérélie des bords de votre royaume, SIRi, & dilliper ce ve· nin, qui comme un poifon tombé dans le corps de votre érat, a infeélé beaucoup de bonnes parties d'icelui, qu'il a trou– vé dans fa voie. Ce font là les armes defquclles nous prétendons nous fervir pour les ramener à la vraie religion de laquelle ils fe font féparés: mais de votre part', SIRE, comme les caufes 8c la racine d'un mal, reconnues, il les fau~ retrancher & aller au-devant pour en :.rrêter le cours, de même V. M. ayant vu par effet que toutes ces places de fureté que poffédoient les rebelles, non par édit, mais par un limplc brevet dont le terme eft échu, & par grace par– ticuliere, de laquelle ils fe font rendus indignes, n'ont îervi qu'à entretenir une foll:ion ouverte de défobéilfance, & à exercer contre les eccléfia!liques & ca– tholiques toute forte de rigueurs, com· me fi le ciel les eût fait naître dans. ces v11lea http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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