Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

• 1 5 . Remontrance de Monfieur de Pontac; 1 G renu i beaucoup dava11rage; toutefois s'il l'avenir , fuivanr ce qu'il avoit ordonné n'avoir pu encore y parvenir, il ne lui en par fon édit fur le cahier des états, qui falloit impurer tout le blâme , corn.me étoit en fa cour de parlement pour s'il étoit feul caufe de tout le mal qui fe être publié ; ce qu'il obferveroit invio-: trouve en l'ordre eccléliallique en fon lablement. royaume. Déduit auffi les inconvéniens pires Qu'une bonne partie des ecclélialli- defdites éleétions qui aviendroient , cc ques en écoic bien principale caufe , lef- ne feroient que brigues , faB:ions , me– quels montroient ne delirer aucune réfor- nées, querelles, corruptions & limonies, mation , ne voulant bailler une tierce comme elles Ce commettoient ordinaire~ partie de leur revenu aux pauvres, corn- ment devant les nominations. me il avoit entendu qu'il y étoit delliné Que la pourfuite qu'on en faifoit, pro-' par les canons ; ne fe contentant auffi cédoir de ceux qui pour n'être commis d'un feu! bénéfice : au conruire chacun de Sa Majellé, penfoienc ne pouvoir par– en vouloit plufieurs, étant tous les jours venir aux premiers. bénéfices , que par Sa Maiellé plus importunée defdics e_c- brigues & corruptions ; & comme le clélialliques , avenant vacation defd1cs temps d'aujourd'hui ell trop licencieux • bénefices , que de tous autres. les gentilshommes & autres étant les plus Quant aux éleB:ions que l'on deman- forts, chacun en fon endroit feroit élire doit , qu'il a1•oit le droit de nomination ou leurs parens ou tels autres qu'ils vou– aux évêchés & aux abbayes qui lui avoit droienc : demeurant Sa Majellé privée été acquis, & Jélai!Té par fes prédécef- d'y pouvoir faire pourvoir ceux qui fe– feurs qui en avoient joui , du confenre- roient commis d'elle & des princes, &: ment du Pape & de l'églife; auxquels autres feigneurs, comme il ne vouloir céder en piété, reli- Qu'avenant vacation , les chanoines gion & z.ele envers Dieu & l'églife; aulli & religieux éliroient po.ur leurs évêques ne voti.lroit-il être moindre qu'eux à fe & abbés les meilleurs compagnons d'en-. conferver ce droit: de même que les ec- tr'eux, & les plus débauchés. clélialliques & tous autres chacun en fon Qu'il pourroit avenir que les cha– ordre, vouloient en bien conferver leurs noines & religieux tueroient leurs évê– droits & privi!eges. ques & abbés pour en élire après d'autres Qu'il n'etl pas le feul ayant droit de qui fu!Tent plus à leur gré: comme il re– nommer, y ayant d'autres Rois qui l'ont roit avenu autrefois , difant avoir oui auffi, comme le Roi d"Efpagne & de Po- dire à la Reine mere, qu'un abbé de l'a– logne, là, où quand lui-même éroic, il baye de Barbeau , avoit été tué par fes nommoit aux bénéfices tout de même religieux pour en élire un autre qui les qu'il fait en France. contentât mieux. D'ailleurs , qu'il connoît mieux que Que s'il falloit remettre les éleélions; tous autres les perfonnes idoines & ca- il conviendroit que chacun des pourvus pables pour telles charges ; auxquelles remît fon évêché & fes abbayes, & que li par le. palfé il a été mal pourvu , ce peut·êrre ceux qui les ont à. préfent, n'y n'ell pas lui fcul qui a fait le mal, l'ayant feroient pas élus. trouvé à fon avénement introduit par Quant aux économats qu'il y avoit Cuf– fes pr<:déce!Teurs , qui lui ont lai!Té le fifamment pourvu par fon édit fur les ml 1, & emporté le remede ; bien con- mêmes cahiers. felfe·t·il qu'il avoit pu être mal pourvu Touchant les limonies, qu'il les dé– en quatre ou cinq ; mais qu'au relle il tel1oit plus que .tout homme du monde, s'en fero't bien acquitté , alléguant les ne defirant rien plus que de les faire évêques là préfens , lie Baz.as , de Ne- griévement punir & châtier , s'il en fa– vers & de Noyon ; difant qu'audit lieur vair , & qu'on ne lui Cauroir faire plus de Nevers il avoit donné l'évêché , grand plailir que de lui en découvrir. qu'il avoir auffi nommé ledit fieur de Que chacun favoit bien qu'il n'en Noyon: & quant au lieur évêque de avoit jamais tiré aucun profit; que c'é– Ba·ias , qu'il y avoit trouvé il lui avoit toit plutôt les eccléliatliques mêmes bien aidé, & s'ils confelfoient n'être ca- qui les commettoient , baillant récom– pables, il l'avouoit avoir fait , promet- penfes ou acherant à purs deniers; &: une a11 furplus d'y pourvoir mieu;x; il que de tels il en çonnoilfoit. & les no~- mero1t http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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