Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

443 Remontrance de M. Cor11ulier, ~44 te obfervance, qu'avec une armée mé· la gloir.•de Dieu elle trouvera indubi– diocre, remplie pour la plupart de ma· cablement l'obéilfance de fes fujets; & Jades, vous êces venu à bout d'un nom- puifque la récompenle n'ell due qu'i la bre infini d'ennemis, & de cant de for· perlévérance, ni la vraie couronne de terelfes que l'on jugeoit imprenables, gloire qu'à la fin, non au commencement dont les unes Ce Co nt rendues :l votre feu- des aétions généreules; n'efiimez, S1RE. Je préfence, les aunes o~t été prclque vos travaux achevés, .ni le repos de la toutes réduites en pouf!iere & en cendre France affermi, que lorlque verrez entié– pour avoir été fraµpées de vos foudres. rement fournis à vos pieds ceux qui [ont SIRE, qui examinera rout cela en Coi- coutumiers de renverler les loix du ciel même, jugera que ce [ont effets d'un heur & de la terre, & rompre les liens de l'o· aurant divin que de force ou prudence béilfance qu'ils doivent à l'une & l'autre humaine, & que c'ell Dieu, lequel fe puilfance: autrement, lailfant les choCes ployant à nos maux, nous a voulu re- en l'état qu'elles [ont, ce ne Ceroit que donner par vos mains, comme d'un au- pallier le mal, & relfembler au malade tre S. Louis, la religion, la juflice & auquel un médiocre allégement fait croi· la l'aix qui lleurilfoient.de fon temps en re qu'il ell du tout guéri. Si les ICraélites, la France. · après S:êrre rendus maîtres de.Ja campa· Et pu if que tous ces bienfairs proce- gne, eulfenr pourluivi leurs ennemis juC– dent de la main du Touc-puilfanc, qui ques aux montagnes où ils s'écoientretη les verfe fur vous en li grande abondan· rés ils n'eulfeuc vu depuis )'arche, ni ce, ne vous lalfez, au nom de Dieu, S1- leur gloire captive encre les mains des RE, de les recueillir, & en faire votre Philillins. Si Joas, Roi d'lfraël, eût con· profit,& pour vous & pour nous, li que cinué à frapper la cerre de fon javelot, la gloiTe en demeure pour jamais à Dieu, comme il avoit commencé, il eût eu la Si– à vous le mérite & l'honneur, & à nous rie entiérement tributaire & alÎervie à fes le fa lut: car les graces, comme elles vien· loix: mais parce qu'il s'arrêta après avoir nent du ciel, li elles ne Conc chéries & feulement lancé trois coups, pour ce le cultivées en terre, retournent au lieu de prophete Elilée fe fac ha nt contre lui, lui leur premicre origine: ce qui n'a été li dit que fa viétoire ferait imparfaite. Le cache aux anciens , qu'ils n'ayent figuré moyen de rendre les vôtres parfaites & cette même doétrine fous le nom de la accomplies de tout point , S1RE, ell de fortune', laquelle donnait fes mains, continuer à frapper & foudroyer cette 111ais elle ne permettait jamais 9-u'on lui terre ingrate qui oie s'élever contre vous; ferrât les aîles. Cette fortune. SIRE, ell & pour plus grande alfurance, comme la divine bonté, laquelle vous prélente le mêm~ E'.rophete mit fes mains fur cel– fes mains pour défaire vos ennemis & les de ce Roi pour enfler fon arc, au– le& nôtres: mais li vous ne vous en fer- trement le trait qu'il tira n'eût eu gue– vez, elle a fes aîles libres pour quitter res de force, aulli faut-il, S1RE, que la France, & s'en retournerdansleciel, J'églife mette Ces mains fur les vôtres, & comme Dieu dit à Aza, Roi de Juda, pour aider à remporter entiere viltoire par fon prophete Azarias. Le feigneur a de vos ennemis, qu'elle accompagne vos écé jurques ici avec vous, parce que armes de fes prieres continuelles, mais vous avez. uni votre querelle à la lienne, il par un aide commun comme elle fortifie rendra encore de plus en plus vos rnaiRS votre delfein, il faut aulli que l'honneur pleines de palmes, pourvu que ne vous de l'églile foie la fidelle adrelfe, & la ennuyez de les moilfonner: mais ne dé- force de vos bras en tous les traits que !achez votre intérêt du lien, autrement déchochez contre eux , autrement ne il vousabandonneroit de fa part; & corn- vifant qu'à votre feu! intérêt, vos ar· me l_a pui!fa~ce royale ell un rayon de mes ne feraient volontiers invincibles: ce divin fole1l, le foleil fe cachant, ou mais V. M. fe propofant, comme elle fe re.tirant de notre horifon, le rayon ne fait, le Ccrvice de Dieu pour principal fero1t pl~s l~mine~x. objet, les liecles à venir fauront à_ fon Ce qui doit obliger V. M. à parache· exemple, que cout efl pollible & fu1er à ver c~ qu'elle. a li heureulement corn- un Roi qui approprie fes œuvres à la mence, ,ne fa1fapt de l'irreligion & re- gloire de fon Dieu. . volte qu une meme querelle: car dan5 Ec d'oiutaDt qu'eo uoe occaûoD li un· http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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