Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

~ 4 1 Ev~que de Rennes. M. DC. XXI. 44~ reftauratîon de· fon églife, leurs jours or il n'y en eut jamais de plus jufte que n'ont été que viÙpires c;iu p~ix; s'ils ont la. vôtre, Sn~E, J>Uifque,lle ne tend qu'~ eu quelquefois de la peine a furmonter faire rendre a Dieu & a V. 1'.1. ce qut Jeurs ennemis, ce n'a été que pour éle· leur ell dû en ce royaume: ainfi feroit cri– ver plus haut leurs trophées, & au ciel me de douter que l.t même jullice divine & en terre; car la peine etl mere de la ne vous comble de profpérités & de vic– gloire, & la grace & la paix ont été fi- toires , foulant aux pieds la témérité des delles compagnes de leurs aél:ions en ce broui!lons, & qu.'ai:ant. fai: ~avaler la monde, la grace en la cond~ire, & la tempere, ~Il~ ne la~e luire a !.entour de paix en fa fin. Tel fera indubitablement nous un air tranquille & ferern, lequel le fuccèsdevotre louable delfein,StRE, fera tellement affuré, que nul rebelle puifqu'il ne tend qu'à repoulfer les inju- delfein ne ferJ déformais capable de le res faites à Dieu & :l. V. M. lefquelles, troubler ou changer. tandis qu'elles feront tolérées & fouf- Pour polf~der ce bonheur, SIRE, & fertes ,emretiendront le cahos & la con· le rendre tout vôtre, enforte qu'il ne fufion en votre royaume: car où l'ordre, puilfe plus s'écouier de vos mains, il ne Je refpeél: & les loix divines & humai- relle qu'à Cuivre la pointe des villoircs nes font violées, il ell impoRible que que le Dieu des batailles a miraculeufe~ l'état foit en repos, ni que le bonheur ment mis en vos mains. Je dis mir.culeu– foit perdurable; & puifque les chofes fement, SIRE; car encore que l'on ni: font réduites à ce point, que leur erreur puilfe vous donner alfe1 de louanges au obfliné ne peut fouffrir la vérité. les prix de vos travaux, & qu'à bon droit droits & l'aurorité de l'églife, ni leur nous vous puiilions appeller l'auteur de: félonnie ordinaire le joug de l'obéilfan- notre bonheur, le Roi de notre déli– ce qui vous ell due: que pouvie1-vous vrance, voir le fauveur de toutes cespro– mieux faire, SrRE, que de prendre la vin ces égarées & perdues dans l'irreli– verge de fer en main pour châtier ces gion, la fédition & le vice; fi faut·il criminels de lez.e-majelté divine & hu- avouer, SIRE, que b dextre du ciel a la mai ne, qui aiment mieux vivre avec meilleure part en tous ces avantages: car travail, qu'être gouvernés en repos, qui confidérera que depuis votre parte· qui converrilfent routes les graces en ve· ment de Fontainebleau, qui fut au mois nin, & s'aigrilfenr des effets de votre de mai dernier, les jours fe peuvent à. bonté, dont ils fe devoient adoucir? . meilleure raifon compter par les villes Ce n'ell pas, S1R~, que nous deman- réduites en fon obéilfance, que les ans dions la guerre: au contraire, nous fou- d'Alexandre par fes batailles gagnées: J1aitons la paix. Le Dieu que nous fer- qui verra que d'un peuple belliqueux. vons & armonçons tous les jours à vos fujet à même prince, les uns ne fa vent peuples, dl un Dieu de paix, non de que vaincre, & les autres que craindre; dilfenfion; c'ell 3 nous i le fuivre avec ceux qui menaçoient auparavant le ciel• ce même efprit, & la lui demander in- & étoient la terreur des autres, font celfamment, comme le terme & haut maintenant fi faifis de frayeur, qu'ils point de la félicité à laquelle fe doivent n'ofent Ce montrer, ou s'ils font quel– abot1tir les principales aélions de ce que vaine inllance, l'on les voir inconti– monde: mJis pot1r avoir une bonne paix, nent tomber att,,rés à vos pieds, immo– il faut quelquefois la cimenter avec la lés à votre gloire: qui regardera aux mê– guerre; laquelle étant jullement entre- mes lieux où étoient, il n'y a que trois prife, quoiqu'elle t<JÎne après foi des ou quatre mois, les plus forts ballions de: ruines, des ravages & des pertes, vaut l'irreligion, à préfent les Croix arborées néanmoins be:rncoup mieux qu'une mau- & plantées pour fervir de marque de vaifc paix; & comme de !a mer qui eft notre rédemption, & de mémoire tout amere s'élevent des nuées qui fe conver- enfemblc à vos heureufes conquêres. tilfent par après en eaux douces, utiles Qt1i fe fot1viendra que leurs préfomp· & profitables à la terre, de même du tueufes alfemblées ont attiré les vapeurs, defordre vient l'ordre; & d'une fainte qui depuis ont attiré vos tonnerres, qui guerre , la paix & repos immuable: car grondent fi furieufement contre leurs tê– Dieu, qui eft Julle juge, donne toujours tes, ouvrant leur air, & les murailles de: hcureufc fin à une guene bien fondée: Jeurs villes en c:enc lieux. Qui fera c:c:c, • http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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