Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

j 1 , Evtque d'Ayre. bonté pour le bien g~néral de fcs fujets, aura toujours grand egard, & un foin très-particulier de la ~onfcr_vat1on. de leurs droits, de !eurs pr;ropauv_es ,8;- 11:n– munités contribuera a rerabhr l eglife en (on l~lhc & en fa fplendeur. & répa– rera les outrages qui lui font faits par la licence, & entreprife de ceux mêmes qui fe di font fes enfans, ne 11 traitent pas pourcant & ne l'honorent pas com– me leur mere. Mais S1RE, avant que d'entrer fur nos plaintes, nous avons charge de rendre à V. M. un devoir fort diffemblable, & vous témoigner la réjouiffance & le con– tentement général de vos peuples , pour la paix que vous leur avez.confen•ée; vous faire de très-humbles remerciemens & allions de graces, d'un bienfait fi grand & fi néceffaire, & vous affurer que nous e·n avons à V. M. plus qu'aucuns autres de vos fujets, de l'obligation & de la reconnoiffance, comme nous prenions plus de part en l'appréhenlion d'une guerre civile. Que les ennemis du repos de votre état, les envieux du nôtre, troublent une qu'ils voudront, & qu'ils y appor– tent toute forte d'artifice; nous Cavons, S1RE, que Dieu qui aime la jufiice, dif– fipera leurs mauvais deffeins, & qu'ils fe mécomptent grandement s'ils penfent ébranler 11ne certaine 'tranquillité qui poffede votre ame royale; tranquillité folide, non feinte, non empruntéç, ni dépendante d'autrui. C'efi ce qui a fait que V. M. ne s'ell: point troublée ni étonnée en ces divi– fions paffées, que fon jugement a to11iours eu le deffus, & prévalu en fes alfa ires, &ne s'efi pas entiérementolfenfée, pour conferver à fes fuiets par fa clémence & par fa piété, ce que les états voilins ont reçu de fon foin & de fon entremife. Un ancien repréfentant un prince qui - fe loue & recommande de la louange la plus folide & certaine qui puiffe ètre donnée à l!n grand Monarque, lui fait dire: j'ai contenu tant de glaives, ref– ferré rant d'épées, épargné tant de fang, empêché tant de forces, maîtrifé -font de violence. La vertu peut-elle monter plus haut en l'homme 1 S1RE, le devoir de nos charges, & le foin que nous avons des amu, defquel– les nous rendions un jour compte très– cxaa & tiè5-pankulier nous oblige à M. DC. XVII. '..4 3 $ remontrer, à V. M. combien ell grande & importante la nomination aux béné– fices; car la parole de Dieu n'en point liée ni retenue en notre bouche, & nous difons à V. M. en efprit de liberté ce que nous etlimons êrre du fa lut de v~tre ame, du repos de vos peuples, de l'hon– neur de J)icu, & du fervicc de fon églife. Le rétabliffement de l'ordre & de lz difcipline que vous nous avez déjà té· moigné dclirer avec paffion , dépend d11 choix que vous ferez des évêques & des abbés; & ces principales places étant remplies de perfonnes d'âge & de capa· cité , douées de venu & de piété ligna· lée, nous devons efpére1 de l'infiruttiorl & du bon exemple pour vos peuples; de la correélion & de l'amendement en notre ordre, & beaucoup de profpérité & de félicité en vos alfJires. Les évêques font pofés fur le rrône de l'églife, & jugent d~s allions & dé– ponemens de tous les hommes: ils tien– nent le gouvernement & la conduire de Jz– religion; ils rcpréfenrent Dieu, en tant qu'ils commandement & qu'ils ordon· nent: ils font l'image de J. C. à caufe du facerdoce qu'il leur a commis, fou tien· nent & maintiennent la \'érité & pure– té de la religion chrétienne : ils font grands ennemis de la fauffe & mauvaife doélrine, & font ceux dans l'efprit def· q_uels, comme a dit autrefois le grand Conllantin , Dieu fait fon fiege & fil,' demeure. Un autre grand Empereur du dernier fiecle, difoit qu'il falloir donner le béné· lices aux grands ou aux doéles; que des uns l'églife étoit favorifée, des autres au– torifée. Nous avons bien, StRE , ce mê– me avis , & fupplions très-humblement V. M. de le recevoir: mais nous ajou– rons à notre fupplicarion , que vous choififfiez. même d'entre les grands, ceux qui fe relevent & fe rehauffent encore plus par l'éminence de la doélrine & de la venu, & auxquels vous connoîtrez une ferme volonté d'exercer des charges li importantes & fi néceffaires; que V. M. les y exhorte, & qu'elle contraigne ceux qui font déjà pourvus à l'obf'ervarion des décrets des conciles, s'ils ne-déferenr à vos- faintes intentions , & à leur devoir. Ceux qu_i ont tenu nos places, y ont pourvu famtemenr & exallement , & nous rafraîchiffons feulement la mémoi· re de ç~_ qlÜ s'en pa[Ç a~ 'oncile5 ~ . • http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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