Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

~ 1 6' Remontrance de M. de Pontcarr!, foiblevoixparmi les cris & les chants d'al· 4lï Jégrelfe d'un million de catholiques qui en Jouent Dieu, & en boniffent le Roi & fa piété? Que V. M. ait achevé à l'â– ge de feize ans ce que la merveille des Rois, votre Pere a defiré plus de feize ans, & n·a jamais.pu achever: cela de– mande pourtoute louange, l'admiration, l'citonnement, & le filence. Mais d'alleurs, comment pourrions nous garder ce filence, S1RE, mainte– nant que nous venons d'apprendre que l'impiété ouvre b bouche, & parle plus haut que jamais, & que les minitlres de l'irreligion & du menfonge ofent en une lenre féditieufe, qu'ils ont eu l'impu- Re1nontrance du Clergé de _France, a.fjêmble' à Blois en !'année I If t !J· faiteau Roi Louis XIII. au P!c.fjy: le1-1ours par il!ujlri./Jlme & r~vé­ rencli.fjime nzeffire ]a,qucs Camus de Pontcarré, évêque de See'[,, aj:. fijlé de cardinaux de Sourdis, de la Rochefoucault & de Ret'{,, & d,s archevêques, évêques, f,· autres députés en_ lad. a.fjèmblée. dence d'adreffer à Votre J\fajcfié, nous s charger de leurs crimes, & impofer à 1R E , J'époufe de J. C. la défobéilfance & les félonnies de la paillarde de fatan? Je n'ai pourtant qu'un mot à dire là delfus à V. M. S1RE, pour n'abufer point de la patience de hquelle elle ma fi long-temps & fi favorablement honoré; c'ell que tour ainfi que nous leur ferons toujours <JUitrcr Ja lice, en ce qui concerne la cau– fe de Dieu, de la foi & de la religion, comme tout le monde fait qu'ils l'ont quittée honteufement à Mantes & à Fon– tainebleau; auffi ne Craignons-nous les reproches d'aucun Prince, qu'une reli– gion contraire ne rende point paffionné, en ce qui ell de la fideliré & de la fujé– tion que nous devons aux Rois nos rouverains: au lieu qu'eux n'effaceront jamais la tache dont le Roi d'Angleterre (qu'ils tiennent pour le proteéteur de leur créance ) a flétri la répurarion de leur fidélité & de leur devoir violé, s'é– criant hautement, & avec un relfenti– rnent merveilleux, qu'ils ont pourchalfé de le faire périr avant qu'il fût né , & de lui Ôter en l'étouffant avec la mere la Jumiere de la vie, premier qu'il eût vu celle du foie il; & afin qu'on ne penfe pas que ce foie chofe apoilée & controu– vée comme les calomnies dont ils nous chargent tous les jours, je fupplie très-' humblement V. 1\1. S1R E, de comman– der à meffieurs les chancelier ou garde des fceaux, d'ouvrir le livre, & de lui en faire fidele ropport en préfence de toute cette 1llullre compagnie, à ce que la honte. n:i'en dem~ure s'il y a autrement ~ue Je n a1 propofe. De toutes les allions qui font reluire l'aurorité & la majd1é royale, il n'y en a point qui falfc mieux reconnoîrre que les Rois tiennent leur puilfance de Dieu, que quand fes minilhes, fes difpenfaceurs de fes mylleres & de fes graces, implo– rent leur juHice & leur proteétion: qu'a– lors que ceux qu'il a coullirués en cerce éminente & excellente dignité du facer– doce, & lui offrent les vœux & les prieres de tous les peuples, viennent préfenter à leur Roi leurs très-humbles fupplicacions, & lui découvrant leurs nécellirés, & les maux qui les prelfent davantage, lui en requierenr avec refpeét & révérence les remedes & la guérifon. Voici donc, S1RE, que les prélats & autres eccléfiatliques de votre royaume, fe préfentent à V. M. pour lui faire en– tendre leurs plaintes, leurs remontrances fur les torts qu'ils reçoivent tous les jours fur le ravalement & le mépris que l'on fair de la jurifdiétion de l'églife, &: de leur dignité. Ils font appellés 'peres, médiateurs & intercelfeurs entre Dieu & les hommes: ils appaifent fon couroux, & empêchent que fes mains ne s'appe– fanrilfent fur leurs têtes: ils vous don· nent aulli, S1RE, ce même nom de pe· re, ce nom d'honneur, ce nom de dou• ceur & d'amour: ils vous appellent leur bienfaiteur & leur proteéteur, & com· me ayant charge .de cout le mo~de_, il~ emploient leur foin & leur travail a lu! conferver les bi.:nfaics & les faveurs q~r viennent du Ciel, le remettre en pa11c aveç Dieu: ils efperent de même, que y, M. qui elt oidonnéc: d; fa d1v1nc: http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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