Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

1 J Ev;que tle B11r_111. M. D. LXXIX. 1 + vous plaît en ce nous favorirer & impar- S1RE, qu'il vous Couvienne tou9 les jours• rir votre autorité ; ne veuillez doncques & à tous momens pour préfervarif de ces permeure qu'un chacun s'étant beaucoup mauvais conreils, ce que vous Cavez promis de n~rre zele,, nous ne rappor- que d11 la pa~ole de Dieu.: que de tous rions à nos d1oce(es qu occalion de fron- les grands re1gneurs la vie ell courre : dale, avec honte & confufion de n'avoir que le Roi vit aujourd'hui & meurt de– non plus fait que ci· devant. C'ell à ce main; mais ce qui en le plus tpauvanta– coup, SIRE, ou jamais, que vous devez ble , & néanmoins aufli certain , qu'il attendre & e(pérer de voir l'Eglire Galli- flut que vous & nous tombions ès mains cane en ra premiere rplendeur, & par ce du Dieu vivant, & que les grands feront moyen avoir votre regne paifible, & laif- grandement tourmentés. Lors viennent• fer votre mémoire immortelle. S'il y en dit l'écriture aux Seigneurs , viennent a qui vous con(eillent le contraire, crai- ceux qui fe dirent tant vos ferviteurs, gnez , S1RE , que ( comme l~ con<lition & au préjudice de votre ame , & qu'ils de tous les Rois & princes en en cela mi- vous recourent à cet extrême befoin. Ce férable ;.1our l'égard de ceux qui appro- font pre(que les mêmes & dernieres pa– chent le plus près d'eux ) ce ne foit que roles que Louis le Gros, un de vos dé– pour s'enrichir & s'accommoder aux dé- vanciers mourant, rint à Con fils Louis– peDs de vorre con(cience , faifant bon le-Jeune; fouvenez·vous, mon fils, &: marché de vorre honneur & réputation, ayez toujours devant les reux , que l'au– & affeml>lant par ce moyen fur vous rorité royale n'ell qu'une procuration &: toutes les cenfures, ecclélialliques, exé- ch,arge publique , dont volis rendrez crations, imprécations, fulminations & compte bien exaél & rigoureux après la malédiélions, Ierquelles autrement, s'il mort. tenoit à nous, tomberaient fur nos têtes. S'ils vous font ollentation de l"auroriré royale , & que ce feroit la diminuer : quand bien il reroit ainfi , ce que non toutefois, nous vous fupplions leur répon– dre, ce que ce faint prophete & Roi en– femble , répondit fur le même propos à fa femme Micho!: je m'abaifferai & avil– lirai pour l'honneur de Dieu, & il me rendra plus craint, glorieux, & honoré. S'ils vous veulent éblouir les yeux d'une vanité de grandeur & de route·puiffance, difant que vous ne devez avoir les mains liées , ains faire & ordonner de roures chofes à votre plaifir; qu'il vous fouvien– ne de votre belle parole, oon moins di– Yine que royale, & laquelle el! jà publiée pu rout le monde ; que votre liberté & grandeur confille à être li bien lié , que vous ne puiffiez mal faire: car à la vérité pouvoir faire inal , c'ell plutôt atl:ion d'impuiffance que de vrai pouvoir. Qu'il vous Convienne des fermens & faintes promefies que vous avez faites à Dieu en votre Caere , de maintenir fa gloire & fon (ervice, de con(erver à l'églire fes pri– vileges canoniques ' & de procurer le bien de votre peuple qui volls aime natu– rellement : qu'il vous fouvienne du dire du grand Seigneur, parlant aux Rois de la terre; jai dit que vous êriez Dieux & en– fans du Très-haut; mais toutefois vous mourrez. colilllle hommes. Finalemc:nt • Réponfe du Roi Henri III. à lare– montran'e de l'a_Dèmb!ée de Melun~ faite à Sa Majejlé par lvl. l'évê– que de Bar_as. Extrait clu prod!S· verhal Je ladite affem- 6/ie d1 Melun, du zr.juillet 1579. cle relevée. L E Roi, après avoir oui bénignement & avec grande attention la remon– trance faite par la bouche dudit fieur évê– que de Bazas, répondit foudain très·direr– tcment, amplement & avec grande dou– ceur, reprenant tous les points qui avoient été touchés , avec fignification de l'avoir pris en toute débonnaireté, & de bien bonne part. li dit être rrès-ai(e de la bonne affec– tion & volonté que fon Clergé monrroit avoir à la réformation de leur état , & au devoir de leurs charges, qu'il vouloit croire être tel qu'ils diloienr ; que de ra part il avoit toujours eu mime affeélion • n"ayanr jamais rien plus defiré que de voir l'honneur de Dieu & de (on rervice, établi en fon royaume: ce qu'il avoit af– fez fait paroître par tant d'atl:ions & bon– nes affeélions , ju(qu'à n'y tpargncr fa propre per(<inne : combien qu'en cela il n'eût iien fait qu'il ne dûr, & qu'il ne fû, http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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