Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

';f! j 'Remontrance de Monfieur Co/peau ; ·'4 1 "" punir tous, li elle manque à ce devoir, lege. Il y a plus, l'abus dévance la naif· péche feule avec tous, fe rend feule fance; ils font peres avant qu'être en· coupable pour tous, & tirera fur foi fans : abb~s, premier qu'être né': l'on feule, li elle n'y donne ordre, un poids ne fait pas encore s'ils feront males ou de la jullice & de la vengeance de Dieu, femelles, tout le monde fait qu'ils font infupportable à cent mille, & dont la chargés de mitres ; hermaphrodites pefanceur accable & ruine éternelle- monllrueux, non feulement contre la ment. loi de la nature, mais de l'auteur & du Se rendre caufe générale & commu- Dieu de la nature. Donnez. ordre à cc ne en ce qui ell bien, SIRE, qui ell un défordre, SIRE, & fur-toue puifque la avantage que Dieu donne aux Rois par- bonté de Dieu ne porte point des fom– de!fus le relle des hommes, c'ell fe faire mes en votre état pour y être maîcref– paroîcre à bon ercienc, & d'une façon fes, & fuccéder au fcepcre, n'en portez. éminente & paniculiere, l'image vive non plus dans le lien. L'apôtre S. Paul de la divinité, caufe premiere univerfelle ne permet point aux femmes de parler & générale de tous biens: mais abufer feulement en l'églife, quoique ce fexc de cette pui!Tance pour fe rendre au con- n'ait rien de plus libre que la langue; & traire caufe univerfelle du mal, & pé- V. M. leur permenra-telle, non pas de cher en la faute de cout un monde, quel parler feulement, mais de commander. malheur eft-ce, SIRE , & comment effa· mais de gourmander , & les biens & les ceriez.-vous par ce moyen les divins hommes en cette même églife, en la traits de ce11e image que Dieu fait écla- maifon de J. C. Lilia non nent, die le ter en Votre Ma_iellé ? .nous favans, que Fils de Dieu , les Lys ne li lent point: par la grace de Dieu, votre piété vous quoi donc, S1nE, ce mot fe pourra·t-il a fait renouveller depuis peu de temps, dire de vos Lys, par la miféricorde du & avec un z.ele extraordinaire, la défen- Tou1-pui!fant, & ne le rendez.- vous pas fe de cette fureur : mais hélas! avec véritable des liens par votre piété ? quel avantage, puifque l'exécution n'y Les penlions féculieres & laïques ap~ étant pas, nous n'en pouvons efpérer prochent grandement de ce défordre autre fruit, linon que ceux qui ne pé- facrilege: c'eft un tribut que l'églife paie choient auparavant que contre la loi de au monde fon perfécu1eur, & l'ennemi Dieu, de la nature, de l'églife, du feu juré de fan époux: c'eft une ran~on Roi votre pere, de très-glorieufe mé- malheureufe, qui, comme celle, mar– moire, y a1outeront maintenant de plus que clairement fa captivité; mais qui la défobéi!Tance vers Votre Majellé, & d'ailleurs, contre le naturel même de la le mépris de votre édit 1 Plus crimi- rançon, ne l'en délivre pas: mais ce qui nels, & partant plus mi!'érables: plus nous afflige plus, pour le fervice que méchans, & partant plus malheureux nous vous devons, S1RE, c'eft que les de beaucoup & plus déplorables; c'ell autres en ayant le profit, V. 1\1. en paie– d_onc , non pas la loi , S1RE , que 1' églife ra l'intérêt au jour auquel on ne qui11era vous demande, mais l'exécution: non rien , & par l'arrêt du juge inexorable pas la menace, mais la peine: non pas qui fera trembler de frayeur, & frémir l'ordonnance qui ne fert de rien aux ma- de la crainte & de l'horreur d'un fuppli– lades, mais quelque faignée falutaire,qui ce mille fois plus grand que la mort. étanche & arrête tout d'un coup ce flux les plus puiffans Monarques de tout l'u·_ de fang mortel à votre état. vers. La feconde plainte de l'églife, S1RE, Pour la derniere partie de ma corn-· c'eft qu'au lieu qu'elle eft oliligée de million, S1RE, j'ai charge de repréfen· vous donner des peres , Vocre Majellé ter à Votre Majellé J. C. mourant. Le lui donne des enfans. Le nom d'abbé, fpeébcle eft trille, mais faluraire, & SIRE, lignifie, pere, & celui d'évêque digne de la conlidération perpétuelle• demande encor~ plus de foin, de pru- non feulement des plus pui!Tans princes den cc• d'affetl1on & d'autorité pater- de la terre, mais des plus fublimes ef– ne!le: ce no~obftant, nous voyons la prits du Ciel. En cette mort, c<>mme il Fr~nce remplie d'évêques & d'abbés, a fait paraître clairement que fan regne qui font e~core, o~ entre les bras de ~'éto:t pas de .ce monde fe ~oume11anE JCIU' 11guu1,e, ou 'egentés du1s un col· a l'injufte ~net d'un Juge fe,ul1er, &::. http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=