Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

''-4 i 1 Rtmôntr4nce dt M. Potièr, Ev;que de Bec:uvalJ f4:1i J'r~s .pour rendre gr~ces à fa bon~é in- qui ne, re peut dire triomph2nte pen– iinie des· faveurs quelle nous fan ; & dant quelle ell fur la terre , fi non au1: )es autres à lui repréfenter les maux lieux où elle a le bonheur de vivre fous dont nous fdmmes prelfés , & à la con- la proteéti@n de Votre Majellé: mais vier d'y apporter remede. Il n~ fera donc S1RI! , cependant que je m'arrête admi:. pas étrange , puifque les Rois nous re- rant les félicités dont nous jouilfons préfentent en quelque forte la divinité fous votre empire , voici les julles plain– far la terre , fi le Clergé de France tes des catholiques de Béarn qui vien· 2yarit à parler i Votre Majefté, s'adrelfe nenc interrompre mon difcours, & me à elle avec ce langage ; fi nous avouons contraignent avec cette compagnie de que c'étl fous vorre proreétion que les me jetter aux l?ieds d,e Votre Majefté , églifes font ouvertes, que les autels du pour la fuppher tres· humblement de Dieu desarmées fonrrous lesjourschar- vouloir jetter les yeux fur cette églire gés de mille facrilices , qui pénétrant 'défolée. S1RE , vous y verrez les tem– jufques au phis haut des cieux , arrirent _pies profanés , les autels mis par terre , fur vos peuples la faveur du Tout-puif- les trophées de notre rédemption abo– fant , & fa miféricorde; e'ell: fous cette lis , les facriliccs éteints, les peuples même proteétion que depuis plus de fans palleurs, la nai!fance & la mon de douze cents ans,- le h<lm du Sauveur du vos fujers privés des focremens. Vous monde retentit fi hautement par tous les y verrez l'arche de Dieu captive; mais 'en.iroirs de ce royinùne•. Jamais la reli- ce n'.ell: pas cette arche , que Je peuple ,l!;ion ditétienne ne fui 'reçue en aucun 'd'lfnël perdit autrefois en perdant la lieu de· la. terre, 'nl tonférvée avec ·tant bataille; c·e n·eft p~s cette arche bàtie -d':lvant~gc; qu'on· la vôit' ën France. fur le de!fein que Moyre vit en la Mon· :51RE ; ·nous rommes donc obligés, hon tagne fainre ; ce n'ell: pas cette arche qui feul-emenè·comme le relle de vos fùiets, conferve la loi écrire dans la pierre; ce de vous rendre toutes fortes d'obéilfan- n'ell: pas cette arche teinte du fang des ces; m:iis encore d'invoè)ùer incelfam- animaux ; ce n'ell: pa!I- cette arche où. ment celui qui tient en fes mains les tepofe l'oracle voilé des aîles des ché– fceprres & les courorines, à ce qu'il ne rubins ; mais S1RE, c'ell: cette arche vi· cetfc jamais d'épandre _rur_ Votre Maj~f- vante, pour l'amour de laquelle le Fils té fes bénéditl:ions; qu'il vous donne de Dieu defcendant volontairement du des armées toujours viéj:qrieufes , des trône de fon Pere , s'abaiffa au-de!fous peuples toujours fideles, toujours obéif- tous les chérubins & de tous les or~ fans , qu'il accompagn·e vofre vci)•age de dres des anges , fe lit homme pour le toutes fortes i:le profpérirés, qu'il bé- falur de Votre Majell:é & du relle des 'niffe votre m:iriage, &que la chrécienté hommes; c'ell: cette arche qu'il a voulu en puitTe re!fenrir les félicités qu'elle peindre lui-même de fon fang ; c'ell: fe promet de· l'aliiance de deux fi. pu if· cette arche où repofe la loi écrire dans fantes & fi religieufes couronnes. SIRE , les cœurs ; c'ell cette arche animée du _:atiunt qu'il y a d'éslir~s en ce royau- S. Efprit, & en laquelle feule fe ren· me, autant qu'il y a d'autels , ce font dent fes oracles ; c'ell cette arche hors autant de témoignages de la piété dè de bquelle il n'y a poinr de failli; & Votre !11ajcllé" & de celle de vos pré- pour le fa lut de bquelle néanmoins déce!feurs ; piété de laquelle noJ.15 te· nous Commes contraints de venir fup· nons, après Dieu , tous les avJntages plier Votre Maje!lc', S1RE, elle penche, que nous avons en ce monde. C'ell: elle elle rombe, elle s'en va par terre, ~ qui a fait que nous avons l'honneur d'ê- Votre !11ajell:é ne s"avance, fi elle ne 1~1 tre le premier entre les trois éracs de tend les mains pour la relever. Ne cra1· ce royau:ne; c'ell: elle qui nous a éle- gnez point le défal!re de ceux qui voyant vés aux plus hautes & pl~s importantes autrefois pencher l'arche du vieil tella· dignités de cet état. SIRE , nous con- ment , furent fi téméraires que d'avan· feffons hardiment, que rous les Princes cer leurs mains facrileges pour la .fou• de !"Europe ont appris des Rois de tenir. L'arche du nouveau tefiament efl France à adorer le nom de Jefus- bien d'one autre condition; quiconque Chrill: , & :l chérir ceux qu'il a dellinés la voit en danger \ie tomber & ne la pour la conduire· de fon églife ; l'églifc fouticnt pas, Cc rend criminel de lez.c· http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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