Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

• ~or Î:arainal Duc Je Richelieu. M. DC. XV. 4e1. nous leur fouhaicons , puiCque comme la. piété & la religion font caufe de la prof– périté des Princes, & de la durée des ré– publiques; ainfi le mépris des chofes faintes ell-il occafion de leur malheur&: de leur lin. Les menaces que Dieu fait à ceux qui ne feront compte de Ca loi & de Ces faines commândemens , & les fu– nelles chitimens dont elles ont été Cui– vies , nous apprennent cette vérité. La chûte de l'empire d'Orient, la ruine des anciennes Gaules , J'anéancitTement de plufieurs écars qui ont vu leur lin peu éloignée de leur commencement, nous la confirment, & fi nous avons du Cenci– ment, plufieurs punitions exemplaires• que notre France a reçu par le pltfé en la premîere & feconde race de fes Rois, ne nous peuvent permettre d'en douter. dont il menace ceux q~i r~mplilfei:it d'abominarion, ce que Dieu s ell paru– liérement affeél:é pour fan hé ri cage. Si ceux qui autrefois expoferent aux chiens Je pain des anges , furent dé– chirés par eux ; que les monllres , qui l'abandonnant depuis peu de jours à leurs rages, l'ont expofé à des bêtes pires que des chiens ; que ces monftres Cachent , que fi en ce monde ils ne font mis en pie– ces par les chiens, brifés fur les roues , réduits en poudre par les thmmes; qu'ils fachenc qu'ils feront en l'autre dévorés par les furies d'enfer , cruciés i jamais par coutes forces de courmens & de tor– tures, fans cetTe & fans fin confommés par. les feux, qui y font allumés pour touJours. Je ne parle , S1RE, que de ceux qui ont commis un aél:e fi barbare ; car pour les autres, qui aveuglés de l'erreur , vi– yent pailiblemenc fous votre autorité , nous ne penfons en eux, que pour defirer leur converlion , & l'avancer par nos exemples, nos inllruél:ions & nos prie· res, qui font les feules armes avec lef– quelles nous les voulons combattre; & nous ne doutons point qu'ils ne détellent eux-mêmes une impiété fi étrange, que je dirai librement i V. M. devoir être promptemenr fuivie de chàtimens, étant à craindre que notre connivence en relies occafions, n'oblige enfin le Touc-puif– fant à s'élever, prendre fa caufe en main, venger fes injures, en forte qu'on recon– noitTe par effets rigoureux pour ceux qui les retTentiront, que s'il differe Ces fup– plices , il en augmente les peines. Voilà, S1RE, pour ce qui ell Je nos maux & de nos plaintes, ce que nous avons à mettre ici devant les yeux de V. M. que j'ai réduit au moins de chefs, & rrairé le plus Cuccinél:emenr qu'il m'a été poRible, pour n'être pas impc.rrun à vos oreilles, pour donner lieu à ceux qui doivent parler apr~s moi , de s'étendre fur certains points qui les couchent de près , que je n'ai qu'éffieurés; & parce enfin que même en ce qui concerne l'é– glife, il Cuffit, & ell à propos de ne re– préfenter ici qu'en général les défordres qui font parriculiéremenc déduits en nos cahiers avec leurs remedes. Défordres, S1RE, qui ne peuvent être négligés , qu'on n'àit julle Cujec d'appré– hender pour V. M. &pourfon état, des jévé11eine11$ d11 'Qll' çg1111i\.Îles ~ çe!IX que: Or d'autant qu'en une maladie, en vain un médecin ordonne-t·il ce qui ell: déjà prefcrit par un amre , nous vous Cupplions de confiJérer , que pour nous foulager en nos miferes, il n'ell pas tant quellion de faire de nouvelles ordon– nances, comme de tenir la nlJin à l'ob– fcrv1tion des anciennes, defquelles ·, fi les François remportent cet avantage que de faire paroîcre leur efprit à reconnoî– cr.ç leurs défauts, & les moyens de les régler , ils re~oivent auRi cette honte qu'on s'apperçoit du peu de confcience qu'ils ont, par 1 e mépris irrel igieux qu'ils font de leurs Cainrs écablitTemens; cc qui fait qu'on die d'eux, & à julle titre, ce qu'on difoic anciennement des Athé– ·niens , qu'ils Cavent bien les chofes bon– nes , mais qu'ils ne les pratiquent pas. Votre Majellé, SntE, faifant religieu– fement exécuter ce qui a été faintement ordonné par Ces prédéce!feurs , les fur– patTera d'amant en ce point , que les effets furmontent les paroles; & l'exé– cution des chofes bonnes, la propofition qui s'en fait; & qui plus ef!, elle remet– tra par ce moyen tous les ordres de ce royaume, puifque le rét1blitTemem des monarchies dépend de l'obfervation & accomplitTement des loix. A raifon de quoi nous vous fupplions très-humble– ment d'avoir agréable, qu'avec liberté pleine de refpeét, nous déclarior.s main– tenant en votre .Préfence , que nous ne pouvons recevoir aucun contentement fur nos plaintes, par quelques nouvelles ordonnances , ou renouvellement des ançielllle~ qlÙ fe puitTenr faire, qu'e~ ç lii • http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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