Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

; 99 Remontrance de l' Eminenti.f]ime 4oG fércnds : fi en outre il ordonne que ce du grand Dieu de qui il tient la fienne. qui eft jugé & décidé par eux, foit exé· Ce mot comprend beaucoup , je' n'en cuté , & inviolablement gardé par tous dirai pas d'avantage. · · les autres juges : fi Charlemagne re- Le deuil de la profanation des lieux nouvelle cette ordonnance en fes capi- faints, & le julle relfentiment de l'ufur· rulaires: sïl a fait grand nombre de conf- pation des églifes m'appellent à leur titutions pour la confervation de nos rang , & m'obligent à ne me taire pas immunités: Quelle raifon, mais quelle de ces Cacnleges. apparence y auroit-il de foutfrir main- J. C. a!lignant pour marque de là fin tenant , que ceux qui font obligés d'o· du monde , h défobtion que Daniel b~ir à l'églife, lui commandent, & dé" prédit qu'on verra dans le temple:nous cident des points dont ils doivent rece- avons grand fu)et de craindre, que celle: voir la réfolution de fa bouche 1 qui fe voir tous les jours dans les nôtres, L"autoriré eccléfiallique ell tellement foit un figne de b fin de cette monarchie. cli!linéie de celle qu'ont ès mains les Quelle pitié qu'on ptêche le mehfon– magillrats laïques, que S. Cyprien ofc ge, où on doit annoncer la vérité! Que témoigner , que les entreprifes fur l'é- des pays entiers de votre obéilfance 1 glife , & le mépris du tribunal des évê- comme le Béarn , foient troublés au ques, donnent nailfance & entrée aux faint exercice de leur religion : que les fchifmes, & rompent Je lien qui unit temples confacrés au fervice de Dieu tous les enfans de J. C. en fon époufe. foient détournés de cette fin à une autre Ce n'en pas , dit S. Grégoire de Na-' du tout contraire 1 :z.ian:z.e, aux brebis à paître les pa!leurs ,; C'ell une chofe lamentable d'ouir que aux parties à juger les juges, à ceux qui les lieux faints foient ainfi fouillés: mais· font fu1ers aux loix, à en prefcrire aux les cheveux me hérilfent, l'horreur me légiflatcurs : Dieu n'en pas un Dieu de faifit, la voix me manque , quand je: confufion , mais de paix & d'ordre. penfe à exprimer l'indignité d'un forfaic En ce qui concerne la foi & l'églife , li exécrable , qu'à peine pourroit-on c-elui feul doit juger qui,eHde profellion croire qu'il eût été commis en la plus eccléfiallique,.dit S. Ambroife: aulli re- cruelle barbarie du monde. prend-il aigrement quelques prêtres, qui Cependant c"eft la France, autrefois au lieu de fe pourvoir & s'arrêter aux exempte de monlhes, qui a produir les tribunaux de l'églife, avaient recours à auteurs d'un crime fi horrible: je pâlis, l'autorité des Empereurs, auxquels il je fremis en le difant, ô patience indi– réfilla courageufement , lorrque que de cible du ciel! Que la terre ne s'eft-elle foi:i t~mps ilsvoulu~~nt eutr~pre~dr~, ce ouverte pour les ~nglourir en leur n~if­ qu1 n appartient qua ceux a qui Dieu a fan ce ! En votre etat, S1RE, en pleme commis'la'Coriduite cles ames. paix, on foule aux pieds celui qui doic L' églife cxerqoitii:-pleinement fa ju- être·adoré, non feulement des hommes, rifdiéiion en .ces premiers fiecles, que ce• mais des· anges : on foule aux pieds ce grand S. l\1artin , riche ornement de la. précieux & ·facré corps qu'i purifie les France; parlant à l'Empereur Maximus, n8tres; & qui fauvecitos ames ; le corps dit abfolument, que c'ell un crime nou- de ce grand Dieu, qui de foi - même veau & in oui qu'un juge féculier con·· s'ell abailTé jufqu'à la croix, pour nous noilTe des caufes de l'Eglife. élever jufqu'à la gloire. Les bons Empereurs & les bons Rois,' Cela s'ell. fait depuis peu de jours,, je S1RE, ont toujours été curieux demain·· le dis hardiment, & fi je'm'en taifois, tenir & conferver cette fainte époufe du je ferais :coupable devànr Dieu, comme fouverain Monarque du monde en fon faureur & càmplice d'une exécration li autorité ; & V. M. remarquera foi- abominable. gneufement que tous les Souverains y Nous avons grand fujct de dire avec font étroitement obligés &par confcien- Jérémie , que notre face cil couverte ce : ce qui ell manifelle , & par raifon de honte & d'ignominie , parce que les d'état, puifque c'ell chofe très·cerraine étrangers fouillent !le polluent les faints qu'un prince ne fauroit mieux enfeigner & facrés temples du grand Dieu , &: à fesrujets àméprifer fapuilfance, qu'en plus· grande occafion d"appréhe_n~er toléiï1nc qu'ils cnuepiennenc fuc çellc pouc ç; ioyaume , l'honible punition don' http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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