Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

~!li Cardinal Duc de Rir:helieu. M. DC. XV. ~ 94 Delà vient la ruine de l'églife ; car leurs perfonnes , & la régence de leur la nobldfe ne pouvant plus être obligée ét~t. La cr~anc.e qu'on a, que la religion par les voies ordinaires & fortables à qui les lie a Dieu, rend leur foi invio– leur profellion, on s'en relâché jufques- Jable, fait qu'on delire leur parole pour là que de leur départir les biens de Dieu, camion des promeffes de leurs maîtres. &: '1es récompenfer au préjudice de l'égli- On le~ demande, & . les accepte· t on fé; aux maux Je laquelle je m'arrêterai da- pour orages des Rois conjointement vanrage, y <tant obligé par ma profef- avec leurs en fans, comme ti leur dignité Jion; & puce qu'y ayant plulieurs plaies rendoit aucunement leurs perfonnes ro– en un corps, la raifon veut qu'on s'ana- y.iles: enfin ils font honorés jufqu'à ce che p!us à la guerifon de celles qui font point, que leurs propres princes les ren– aux parties nob!es , d'autant qu'elles dent arbitres de leurs différends , & fe font plus dangereufes que les autres. foumettent i leur jugement, quoiqu'ils c· en chofe affurée qu' ès tiecles paffés, foient fous leur puilfance ; Et ce qui ell en toutes les nations du monde. foit gnndement confidérable, en que !es plus pendant qu'elles ont !:té attachées au grandsdenosRois fontceuxquis'enfont ,cuire des fauffes déités , foit depuis fervis davantage: cc qui fe jufiifie clai– gu'elles n'ont fervi ni adoré que le vrai rement, en ce que ce grand prir.ce, qui Dieu, les P"fonnes confacrées au mi- le premier joignii en fa-perfonne le dia· nillae de la religion, ont auprès des dême de l'empire à la couronne de Fran– princes fouverains (li eux - mêmes ne ce, ne faifoit rien, ni en paix ni en guer– l'ont été) tenu les premiers rangs, non re, fans l'avis des évêques; dont pour feulement en ce qui concerne le fpiri- cet effet, &.plufieurs autres, on affem– tuel, mais en outre, en ce qui regarde bloit des fynodes prefquetous les ans. le gouvernement civil & politique: ce Lors les prélats éroient employés de que je pourrais montrer aifément par la leurs princes, J'[glife Gallicane étoi"c fuite de toute J'hinoire, li pour n'abufer pleine de maiefié, au lieu que mainte– de la patience de V. l\.f. & de l'honneur nant elle eU rellen1ent déchue de cette de fon audience , je ne me rellreignois à ancienne fplendeur , qu'elle n'ell pas notre France , me contentJnt de faire reconnoiffable; car tant s'en faut <1t1'0R voir en peu de mots comme on s'y ell recherche les confeils des eccléliani– gouverne par le palfé. ques en ce qui regarde l'état, qu'au con- Tandis que l'erreur des payens afillé traire il femble qu'on ellime que l'hon· les yeux de ce royaume, il a tant déféré neur qu'ils ont de fervir Dieu, les rende aux Druides, qui étoient dédiés au fer- incapables de fervir leur Roi, qui en ell: vice de fes Dieux, que rien ne fe faifoit la plus vive image. fans leurs avis. S'il leur eft libre d'entrer au confeil, Depuis qu'il a reçu les tréfors de la c'ell feulement par forme; ce qui paroît foi, ceux i qui il appartient d'en dif- affez, puifqu'ilsy font re~us avec tel mé– penfer les mylleres, ont éré en telle con- pris, qu'il fuffit d'être liique pour avoir :fidéution jufqu'à certain temps, que lieu de préféance par·delfus eux; là oil. rien ne s'en paffé fans leurs confeils & anciennement leur ordre, qui les rend leur approbation : ce qui paroît par l'an- préférables à tous autres , les y rendoit cienne forme des patentes de nos Rois, auni préférés. où leur confentement étoit inféré corn- Ainfi l'on avilit la dignité de ceux qui me pour leur c!onner force. fervent aux faints autels ; & de plus. S'il éroir quellion de traiter du maria- bien qu'il~ rendent au Roi ce que chacun ge des Rois, de la paix entr'eux, ou de rend à fon Dieu, lui donnant volontai– quelqu'aurre aff•ire des plus importantes rcment la dixme de leurs biens, on ne & épineufes, telles charges leur étaient biffe de les dépouiller de rout le refte. données. Le maniement des finances, & pour en favorifer des perfonnes du rout l'intendance des affJires leur font mis en incapables de le polfé'der, ou J'OUr s'ê– tnain. Nous trouvons en J'hil1oire plu- tre dédiés au monde, & non à Dieu, 011 fieurs chanceliers de leur ordre. Un feu! pour être dépourvus de la foi, & ennemis auteur en remarque trente- cinq. Nous déclarés de 1' églife ; des biens temporels les voyons parrains des Rois , on leur de laquelle on ne peut jouir que facti· 'CD commet l'éducation • la cuccllc de legement, fion ne participe auxfpirin1elh' • • http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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