Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

:; 91 . Rem·o11trance de l'Eminenti.ffinze ·39i ils fe plaignbient & re louoient de leurs gine des excellivcs dépenres, & des dons maîtres en même· temps: s'en plaignaient, immenfes qui fe dillribuent fans regle leur imputant une partie des maux qu'ils & fans mefure. avaient re'iu toute l'année , & s'en Si nousjettons premiérement lesyeu:r: Jouaient à caufe du relâche dont ils fur le peuple, dont l'églife qui ell merc jouiffoient pour quelques jours. des i;iauvres & des alll1gés , doit avoir Et plrlanc au1aurd'hui de V. M. on fo~n, nous connoî.tro!'s aullÏ·tot que fa n'ouiu fortir de nos bouches que louan- m1fcre procede principalement de cette ges & béiT'l!<liéèions; & l_orf~ue l'exc~s cJufe, puifq_u'il ell. clair q~e l'a~gme~­ de nos douleurs donnera l1eua nos i;ilam- tauon des nufes fa11 par necellice cro1- tes, n0us ne vo~s mettrons en avant que tre les recettes, & que plus on dépend, pour rechacher en vorre autoricé , & plus ell-on contraint de tirer des peuples, mendier d~ votre boncé des rcmedes à qui font les feules mines de la France. nos maux , d<fquels nous imputons la S'il fauc rechercherla caufe originaire caufeaux malheurs du temps, à nos pé- des défauts qui fe remarquent en lajulli– ches & à nos fauces, & non à vous ,SIRE, ce, des grands frais qu'on elt contraint de .que nous reconnoiffons en confcience faire pour obcenir ce que les princes de– n' en pouvoir êrre die auceur. vroienc libéralement départir à leurs fu· Voilà fans fard & fans déguifement jecs; n'ell-il pas cenain que la fource de paroles, èfquelles nous voulo11s être pcincipale de ces maux , eft la vénalité fore fimples pour êcre exquis en nos des charges & des offices, qui n'enc été ·elfcts, comme nous uferonsde la lil.iercé mis en commerce que pour fubvenir aux que vous nous donnez. Voilà le refµeéè nécellicés où l'é1a1 a écé réduic par les avec lequel nous nous gouvernerons en profufions & l'excès des dépenfes? cette aéèion & en touce aucre. Ec comme on a vu que vendant les of.. l\laincenant pour ne perdre point lices, plus il y en aurait, plus pourroit– temps f•ns dilférer davantage, nousvien- on avoir d'argent, on les a mulcipliés drons à nos plainces , & vous découvri- par une infinicé de nouvelles créations; .rons nos maux, afin de donner lieu à & ainliles mauxs'entrefuivanc, & fe prê· V. M. d'accomplirfes ddfeins, y appor- tJnt la main, la vénalicé des charges a tant remede. apparu! la multiplicité, qui acheve d'ac• . Et d'au1a111 qu'on ne parvient à une' cablerle peuple,augmencantlefaixqu'on Jin que par des moyens qui y conduifenr, lui impofc à raifon des gages anribués à & qu'entre ceux qui fane convenables cous offices, & diminuant les forces qui pour guérir ua mal, un des princii;iaux lui font nécelfaires pour porce,i- ce! far– ell de connaître fa caufe: nous vous re- deau; anendu que plus il y a d'officiers .préfencerons d'abord d'où procedent les exemi;icsde fubfides & de tailles, moins nôrres , afin que les Cachant vous puilliez relle-il de fujecs pour les ·payer: & ce entiéremenc arracher leu1S racines, & qui eft à noter, ceux qui demeurem font "tarir toutes leurs fources. cous pauvres, les riches fe ciranc du pair Il n'y a rien plus féant, plus utile & pir le moyen de leur argent qui leur plus neceffaire à un prince, que d êcre donne des charges. lihénl, puifque les dons fo:ic les armes On penferoi1peu1-êrre que les grandes plus propres à conquérir les cœt:rs, dont . dépenfes, les dons immenfes & profu– le; Rois ont cane de befoin, qu'un grand fions des Rois fuffencutiles à la noblelfe, homme d'é1a1 ne craint i;ioinc de dire, comme étanc la plus i;iroche pour rece– que c~ux qui v;ennenc à décheoir de leur voir ce qui combe de leurs mains; mais _irône royll, fe perdent plutôt i;iar dé- pourpeuquis'enenrichiffent,toudecom• faut de perfonnes dont ils polfedenc les mun de nobles pâ1i1, & participent aux: alfeétions , que par manque d'argent; maux qui en arrivent, paniculiérement mais il faut qu'il y ait de la proporcion à celui de la vénalité; vu qu'écanl aulli entre ce qui fe donne, & ce qu'on peut pauvres d'argencqueriches en honneur&: donner légicimement; autremem les dons en courage, ils ne peuvent avoir ni char– nuifenc au lieu de profiter; & il faut ges en la maifon du Roi, ni offices en là avouer que la plupart des maux de cou- jullice, puifqu'on ne i;iarvient plus à cels 'tes les communautés du monde, & par- honneurs, que par des moyens dont i1S ticuliéremenr de cet état, cirent!eur ori· font dé.pourvus. • http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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