Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

3 s1 Remontrance de M. de Fenolliet; 38& .fique di(penrateur de fes graces, mais il font arrivées aux royautnes otl elle étoic eft févere pour en demander compte , tombée: que ne devons-nous appréhen-. vous êtes allis dans le trône de votre der ès jours de votre regne , fi vous ne pere, mais lui qui donne les royaumes faites cetTer les duels abominables , qui vous rend refponfable avec ceux qui vous produifent un fleuve de fang ? aRillent & confeillent du falut de vos Repréfentez.-vous l'ame de Henri le peu~les. Grand votre pere, qui de la hauteur des Ce n'eft point que doutions des faintes cieux contemple ces défordres; car fi rien intentions de V. M. ou de celles de la pouvoir troubler le repos des heureux • Reine votre mere qui a ti dignement fans doute cette fureur altéreroit fa féli– manié les rênes de cet état, durlnt le cité; Dieu nous l'avoit donné comme bas âge de votre minorité, & qui a fait une pierre de jafpe pour éuncher le voir plr fa conduite ldmirable, que la fang, qui couloit des guerres civiles, Ile bonne fortune des royaumes ell fille de la voyant que les duels le tiroient encore prudonce& des Cages confeils; mais nous en pleine paix du corps de cette monar· trahirions nos charges , fi au milieu de chic pour l'affoiblir & la perdre, il lie tant de défordres indignes des hommes, des édits rigoureux pour empêcher ce des l'rançois & des Chrétiens, nous nous mal, & les confirma par la cérémonie taifions; ils n'ont pas feulement fautTé d'un vœu folemnel; quelles doivent être les barrieres de la crainte, m1is ,ufli de fes penfées, voyant que la France qu'il la hnnte; ils trinmphent avec éclat & a fauvée & couronnée de fes viétoires. pirade aux environs & d1ns l'enceinte de nouveau fe rend coupable en force– de Paris, à la vue même de votre Lou- nant contre foi-même, & dévorant fes vre, fous l'apparence d'un aveu, & fem- propres enfans. blent devenir licites , parce qu'ils feren· Il nous femble, Sm.E, que deux cho- dent publics. fes principalement autorifent ce mal•· Voyez. donc, StRE, combien de maux l'impunité & l'aveu; & de fait en la naif– commencent à vous rendre coupable, fance des infeétes & animaux imparfaits, quoique votte âge encore doive favori- il ne faut pas roujours chercher leuts fer votre innocence. Les peuples n'ont peresenterre, Couvent ils n'en ont point. pas feulement transféré leurs droits corn- c'efi a!fez. de quelque matierecortompue muns en la perfonnede leurs Rois, mûs pour les engendrer : le fcileil par la cha– auRi leurs fautes publiques, quand elles !eut de fes rayons leur donne après la font dillimulées ou tolérées; c'en pour- vie: de même la corruption d'un âge quoi Dieu qui venge Couvent l'iniquité malin tel que le nôtre , qui femble êtte des princes fur les fujets, châtie aulli l'égo1îr des ordures de tous les liecles qui quelquefois les princes à cauf~ des cri- nous ont dévancés , fournit la matiete mes de leurs royaumes. damnable des duels. OCerai-je dire, que Le Roi des Rois n'a point de nom plus les loulnges pour médiocres qu'elles augulle & vénérabl_e fur h terre & fur foient , qui viennent du prince ou de les cieux que celui de Sauveur, & les fa cour , leur donnent l'ame : voilà. payens mêmes s'abllenant des noms rc- cette chaleur qui les fomente, qui les cloutables de Jupiter, l'appelloient vo- multiplie, qui les accroît, & :ant qu'ils lontiers /l.1elichius de la douceur, Phi- feront flattés de quelque efiime, ils con· li us de l'amour , Soter du fa'ut de tous: rinueront leur ravage. or vous êtes pumi nous l'image de ce Nous voulons bien croire,S1RE,qu'ils g:->nd Dieu , qui embratTe de fon foin vous déplaifent, & à ceux qui vous ap· toutes fes œuvres pour les conferver: prochenr & conleillenr; mais faites donc fouvenez.-vous doPC que vous êtes né que toure la France Cache, que non feu· pour fauver les peuples fournis à l'o- lement ce crime en condamné dans le béilfance de votre fceptre , lors même Louvre, mais aulli méprifé; détachet; qu'ils fe veulent perdre ; autrement fi pui!famment, & délivre7. l'honneur qui vous les abandonnez , la France teinte demeure captif au centre de cette brutale en fon fang deviendra bientôt abomina- pallion: il ell la récompenfe de la venu, hie devant Die_u, pour être vifttée en fa pourquoi devient-il le partage de la bar· fureur. La pluie de fang autrefois a été • barie 1 · . le- préCage des. i:alamités horrible$' qui Après, armet-vbtre bras qui cfi la 1ur~ http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

RkJQdWJsaXNoZXIy NDM3MTc=