Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France : Tome 13

~ s 5 ·Evêque de Montpellier. M. DC. XV. ;Si; engagés en ce malheur~ Si étant.conviés fance, & tant de miracles de ron amour;, par les chefs de la querelle, l'un ?'u~ & lui déplaît de: les perdre avec le. fang côré ]'autre de l'autre, il faut quel ami des hommes, d autant plus que dans Je raviffe la vie à fon ami qu! n~ l'a jam,ais fien répandu il.a _confacré premiérement olfenfé 1 De quoi peutferv1r a quelqu un les mytleres d1vms de notre vie & de d'être modelle en fes paroles, tempéré notre gloire. en fes aétions, courtois à tous , lidele On dit que les épées & les couteaux fe à fon prince , & grandement vermeux, gâtentîi vous les plonge>. dans le fang , :fi s'exemptant clu fujet des querelles il parce qu'illeurôrenarurellemen1 la trem– doic avoir parc à celles d'autrui : ici je pe & le tranchant; à raifon de quoi , me voudrais taire, SIRE, pour ouïr la s'il n'ell poinc hors de propos, nous cli– voix & le cri de la nature même qui fe rons i V. t.1. que Dieu voulant Ôter & plaint que les Fran<;ois confondent la faire perd_re !c gla_ive de feu ~u cherubin condition cles amis avec celle des enne- qui gardo1c l entree du paradis terrelhe, mis, & l>rifenc les premiers liens facrés repréfentanc l'effet & le châtiment du de l'amitié & fociété humaine, que les péché, verfa de fon côté du fang & de nations plus barbares honorent de quel- l'eau en >bondance, celle - ci pour en que refpeét religieux. . éteindre le feu, & le fang pour lui Ôter Mais ce n'etl pas la nJturefeule qut fe la trempe & le tranchant, & par ce plaint , le ciel auffi tonne fur nos têtes, moyen en lailfer >UX hommes le palîàge & nous qui fommes établis fpécialement libre pour retourner & rentrer en fa gra– pout expliquer fa parole , annon<;ons à ce; mais au contraire on ne peur dire V. M. fon courroux à caufe de ce crime parmi vos fujets que le fang verfé par les qui continue devant votre face devant épées qui les fait rougir, les affile davan– celle de cous les ordres de votre état, à cage , & les efprits s'aigrilfent & s'clfa– la vue clu ciel & de 11 terre. rouchent li avant, que les premiers com- Le fang qui fe trouva dlns toutes les bats fervent d'arrhes pour les feconds en citernes d'Egypte , auquel les eaux du Nil leur fervant d'exemple. avoienr été changées , ne fut pas feule- Que peut donc déformais produire ment la premiere des dix plaies dont ce votre France que fang, fi toujours elle royaume fut affiigé , mais la menace & en arrofée de fang ? Les fables nous ra– ie préfage alfuré des autres que depuis il content que le fang verfé au pied d'un re<;ut; & nous craignons que ce fang.ré - arbre changea la couleur blanche de fes p.>ndu en tous les endroits de la France, fruits, qui devinrent rouges & f:mglans. qui fouille de meurtres & de fupplices La France cil comme un bel arbre planté la plupart des nobles familles , ne foit à la fraîcheur cles eaux , fàn ombre ell pas feulement une plaie dangereufe en douce, fa verdure agréable , fes fruits votre état, mais auffi une menaceredou- délicieux; car la douceur cle fon air, la table des verges fanglantes du ciel. franchife cle fes mœurs , la courcoifie Pyugore tra<;oit quelques lettres & de fon naturel, la beauté & l'abondance certains caraéteres fur un miroir avec de fes côteaux & de fes plaines nous le du fang humain; & cette écriture & ces fait dire ainfi; mais fi le fang coule rou– figures p>roilfoient en même· temps dlns jours vers fes racines , fes fruits devien– le corps de la lune : combien ell:-il plus dront fun elles, pleins de fang & de poi– véritable que ce que les épées écrivent fon, & Dieu maudilfant l'arbre Je frap– Çà bas avec le fang verré dans le duel, pera de fon tonnerre. paroît au ciel qui rougit de courroux, & Cependant les familles font éplorées, qui vengera fans doute cetre barbarie, les peres regrettenr h perte de leurs en– :fi V. M. affitlée des confeils de la Reine fans, les femmes de leurs maris, la Fran• votre mere, incomparable en fagolfe & cedc fes capitaines & de fes foldJtS cl'éli– piété, ne prévient ce malheur par ciuel- te, V. t.1. de fa nobleffe & de l'ornement ci~•e ~olide remede ~ig,ne d'~~ i:toi Très- de fa couronne, ~)ieu de fcs ames que Chreuen, & fils aine de 1 eghfe ? ce monlhe lm ravir dans fon fein. c,. il déplaît grandement à Dieu de S1RE, toutes ces plaintes s'adrclfcnc voir détruire fesouvrages qui lui ont cane non feulement aux oreilles, mais à la coûté, & de fe voir ravir fes ames pour . confcience de y_ M. que Dieu a érablie lefq11;lles il a fai, "'"' d'cJfais de la puif- pqui 'ommandei; il cil libéral & magn.i~ .B b http://e-mediatheque.mmsh.univ-aix.fr/ [YM-54-13] Corpus | Histoire de Provence

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